Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

Codification : Un casse-tête récurrent à l’Université Cheikh Anta Diop

Single Post
Codification : Un casse-tête récurrent à l’Université Cheikh Anta Diop

La codification reste un phénomène important de l’espace universitaire puisqu’elle concrétise la reconnaissance de l’étudiant qui pourra désormais bénéficier des œuvres sociales comme l’attribution de lit, l’accès au repas, aux soins, etc. Pour se voir attribuer un logement, différentes méthodes, même brutales, étaient utilisées. Mais depuis quelques années, l’autorité de concert avec les étudiants, a mis en œuvre de nouvelles stratégies pour éviter certaines situations fort déplaisantes.

Il y a des habitudes qui sont en phase avec la vie estudiantine. Entre autres évènements qui rythment la vie universitaire, les inscriptions, les orientations et les examens. Mais l’évènement qui revêt un caractère important en ce début d’année est sans nul doute la codification. Dans son acceptation la plus simpliste, codifier veut dire se faire attribuer un lit dans les différents pavillons que gère le centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Trouver un logement à Dakar n’étant pas chose aisée, il est loisible de comprendre les conditions dans lesquelles se font ces codifications. Le spectacle était alarmant pour un espace censé « produire » les dirigeants futurs. Chaque groupuscule essaie d’imposer sa liste pour la codification. Des nuits, blanches se succèdent. Jour et nuit, des étudiants s’affrontent. L’université se transforme alors en une jungle où se déroulent des bagarres fratricides, rixes, bagarres rangées, séquestrations de responsables.

Cogestion

Dans la recherche d’une transparence et mettre fins à affrontements, les autorités du Coud ont initié une cogestion avec les étudiants. Ces derniers ont fini par exercer une certaine emprise sur l’autorité. Une situation dont se plaignent nombre d’étudiants et travailleurs du Coud. « Depuis quelques années, nous ne servons à rien. La codification est entre les mains des étudiants », se plaint une travailleuse du Coud qui préfère garder l’anonymat. « L’implication des étudiants a créé plus de problèmes que d’habitude. Il y a trop de fraudes et des dirigeants ont des quotas ou réservent des lits à leurs parents et amis », ajoute un étudiant. Mais, à en croire Mactar Ndoye de la direction des Cités, « la tendance est en train d’être renversée. Les étudiants ne seront pas exclus des commissions, mais, toutes les prérogatives vont revenir au Coud », assure-t-il. De l’avis de M. Ndoye, « il y a des cas de fraudes dans la gestion des lits, mais on fera de sorte que pareils cas n’aient lieu ».

Retard de la codification : Des explications contradictoires

La codification a connu un grand retard cette année. Lequel est différemment appréhendé par les différentes parties.

La codification de cette année a connu un grand retard. Lequel s’explique, selon Ndiaga Diouf de la Faculté des Lettres par « plusieurs facteurs ».

Entre autres, « le retard accusé dans les concertations entre les amicales et les autorités administratives, dans l’acheminement des listes d’admis, mais aussi une certaine irrégularité dans les listes d’admis émanant de la Faculté de Médecine », avance M. Diouf. Mais pour le directeur des cités, Mactar Ndoye, le retard s’explique par la volonté des autorités de travailler dans la plus grande tranquillité, la sérénité et dans un climat apaisé. Et fort des expériences des années précédentes caractérisées par des scènes de violence inouïes, les autorités universitaires, lors du dernier conseil, ont pris une batterie de mesures permettant un bon partage des lits.

« C’est ainsi qu’une clé de répartition a été mise sur pied. Le quota de base où toutes les amicales devaient avoir le même nombre de lits et le restant des lits devait être partagé proportionnellement aux nombres d’étudiants de chaque Faculté », explique le directeur des cités. Lesquels quotas de base ont été à l’origine de quelques blocages dans les négociations pour l’attribution des lits. Pour M. Diouf de la Faculté de Lettres, si on respecte le quota de base proposé par les autorités, les facultés à gros effectifs sont lésées dans le partage au profit des facultés à petits effectifs. « Nous allons nous retrouver avec moins de 40 % de lits pour nos étudiants admis alors que les autres facultés auront plus de 50 % », déclare M. Diouf. Au contraire, affirme M. Ndoye, « ce système ne pénalise pas les facultés à gros effectifs comme celles des Lettres et des Sciences et Techniques. Chaque Faculté reçoit 150 lits qui constituent le quota de base et le reste des lits sera versé dans le panier des proportionnelles ». Abondant dans la même lancée, Toussaint Manga de la Faculté de Médecine souligne que les lits restants seront partagés proportionnellement au nombre d’admis. Ce qui, dit-il « arrange les Facultés à gros effectifs qui recevront plus de lits parce qu’ayant un effectif plus important ».

Au problème des quotas de bases s’est greffé un climat de suspicion sur une éventuelle fraude sur les listes qu’aurait donné la Faculté de Médecine. « Ce n’est pas une fraude », se défend Toussaint Manga. « Par inadvertance, la scolarité a envoyé une liste où l’on pouvait retrouver des étudiants avec trois (3) travaux pratiques à valider. Or, seul ceux qui ont un (1) travail pratique à reprendre sont éligibles pour l’obtention d’une chambre », explique-t-il. C’est aussi l’avis du directeur des cités, Matar Ndiaye qu parle d’ « erreur », d’autant qu’avant une notification de ces erreurs, « les responsables de la Faculté de Médecine nous ont saisi pour nous les signaler ».

La répartition

Certes, la répartition des lits de cette année ne s’est pas déroulée sans anicroche eu égard au retard constaté lié au désaccord entre les différentes amicales de facultés. Cependant, elle a pu se tenir. Ainsi la Faculté des Lettres et Sciences Humaines et la Faculté des Sciences et Techniques se retrouvent respectivement avec 998 et 620 lits, alors que les Facultés de Sciences juridiques et politiques, de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie et des Sciences économiques et de gestion ont respectivement 448, 574, 534 lits. Quant aux écoles et instituts, ils se partagent 425 lits. Le reste des lits est partagé entre les handicapés (107 lits), les nouveaux bacheliers (1135 lits), les étrangers et les médecins internes.

Usage de l’informatique : Quand les étudiants s’organisent

A leur niveau, les amicales ont mis en œuvre différentes méthodes d’organisation pour éviter les affrontements au cours de la codification.

C’est ainsi que l’amicale de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines utilise l’informatique pour un bon déroulement de la codification. « On n’a mis en place le système de l’appel pour permettre aux étudiants de ne pas se déplacer », déclare le président de la commission sociale de l’amicale de ladite Faculté, Ndiaga Diouf. Une tranche horaire pour les appels a été donnée aux étudiants. « À chaque appel, l’étudiant reçoit son numéro qui constitue son rang sur la liste d’attribution des lits », confie M. Diouf. Ainsi sont abolies les longues nuits d’attente. Dans cette Faculté, la part des nouveaux bacheliers sera répartie selon les critères d’excellence, assure M. Diouf. Des critères qui prévalent depuis fort longtemps dans la Faculté de Médecine. « Depuis quelques années, les critères d’excellence prévalent dans l’attribution les lits aux étudiants », déclare le président de l’amicale de la faculté de médecine, Toussaint Manga. « Chaque étudiant peut prétendre à une chambre s’il réussit en juillet avec un bon rang sur la liste de l’excellence », poursuit-il. En réalité, ce sont toutes les différentes Facultés qui en font la base de l’attribution. Une vision qui colle dès lors avec celle du Coud : « les lits pour les meilleurs ».



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email