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Comme UNE « OBLIGATION MORALE » : Le « sukaru koor » hante le sommeil des femmes

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Comme UNE « OBLIGATION MORALE » : Le « sukaru koor » hante le sommeil des femmes

Au Sénégal, c’est une coutume de voir, pendant le mois de ramadan, la belle fille apporter du sucre et des dattes à sa belle famille. Un acte bien salué et apprécié. Mais, depuis quelques années, ce qui était une coutume « bien appréciée » « fait place à des actes démesurés ». En ce mois béni de ramadan, des couples font plaisir à leur belle famille, à travers le traditionnel « sukaru koor » (sucre du ramadan). Les investigations faites par nos reporters leur ont permis de dire qu’une telle pratique, « érigée en obligation morale », hante le sommeil de certaines femmes. Surtout en ces temps de vaches maigres...

Au Sénégal, c’est une coutume de voir, pendant le mois de ramadan, la belle fille apporter du sucre et des dattes à sa belle famille. Un acte bien salué et apprécié. Mais, depuis quelques années, ce qui était une coutume « bien appréciée » « fait place à des actes démesurés ». Ainsi, le « sukaru koor » perd sa dimension culturelle pour gagner « un champ matériel ».

Le sociologue Djiby Diakhaté en donne les éclairages suivants : « dans les pratiques originelles, le sukaru koor était un acte qui participe à cimenter les relations entre la femme mariée et sa belle famille ; Ce système de don permet à la femme de rechercher l’estime et une certaine position de choix qui peut consolider sa présence au sein de la belle famille ».

Aujourd’hui, le « sukaru koor » devient une obligation morale. Il hante le sommeil de bon nombre de femmes mariées. Il semble que le sukaru koor est même devenu une pratique dont le non-respect peut participer à la déstabilisation et à la fragilisation de la femme.

Ce qui, selon Djiby Diakhaté, « peut pousser une femme à avoir des pratiques peu orthodoxes pour faire plaisir à sa belle famille ». Ainsi, le « sukaru koor », au lieu d’être un simple geste de reconnaissance, va constituer une surcharge pour les femmes qui veulent satisfaire à tout prix leur nouvelle famille. Mme Mariama Sidibé, une femme mariée, pense qu’il est dans l’ordre normal des choses d’offrir le « sukaru koor » à sa belle famille. Car, pour elle, « c’est une tradition que l’on perpétue pour faire plaisir à la nouvelle famille et obtenir sa bénédiction ».

Mais, de l’avis d’El hadj Maodo Faye, journaliste-islamologue, cette tradition n’existe ni dans le Coran ni dans la « Sunna » (pratiques du prophète (Psl). Mais, il précise que l’islam recommande aux fidèles de donner l’aumône pendant le mois de ramadan, surtout aux nécessiteux. C’est pourquoi « le fait de donner du sucre à sa belle famille n’est pas en soi une mauvaise chose, mais si celle-ci n’est pas dans le besoin, il serait préférable que cet aumône revienne aux nécessiteux », explique l’islamologue.

« Dans mon cas, j’habite avec mes belles filles. Il arrive parfois que l’une d’elles m’offre du sucre ou du lait. Et je pense que c’est une bonne chose. Mais, si elles ne me donnent pas du « sukaru koor », je ne vais pas leur en vouloir, surtout avec cette conjoncture économique difficile », souligne mère Rokhaya Ndong. Selon Mariétou, sa belle-fille, pour jouir d’un profond respect à l’égard de la belle famille, « on est obligé de respecter ces choses. Mais il ne faut pas verser dans l’excès. Tout doit se faire avec mesure », déclare-t-elle.

Des tissus, des bijoux précieux, de l’argent. Tels sont les nouveaux éléments qui constituent de plus en plus le « sukaru koor ». Souvent, certaines femmes versent dans le folklore à l’image de ce qui se fait dans les cérémonies familiales.

Par ailleurs, on remarque que, de plus en plus, de nouvelles mariées vont préparer le « ndogou » (repas de la rupture du jeûne) dans le domicile familial du mari.

Certaines femmes interrogées expliquent que c’est « un moyen particulier de fuir les cérémonies festives qui ont lieu quand une femme nouvellement mariée rejoint son domicile conjugal ; les hommes disent « emprunter » leurs épouses, mais le plus souvent, celles-ci ne reviennent plus au domicile de leurs parents ».


Amadou Maguette NDAW et Dieynaba TANDIANG (stagiaire)



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