XIBAR.NET (Dakar, 21 Aout 2009) - L’architecte de renom a accompagné bien des chefs d’Etats jusque devant leurs tombes. Pierre Goudiaby Atepa, qui roule maintenant pour Me Abdoulaye Wade, joue à l’avocat du diable pour celui-ci ; comme s’il doutait de sa science.
L’architecte Pierre Goudiaby dit Atepa, mot qui signifie en langue Djola « le bâtisseur », a été introduit dans le cercle des chefs d’Etats de la sous-région par feu le président Léopold Sédar Senghor, qui tenait à la promotion des cadres catholiques. Ainsi, Atepa finira par quitter son associé et collègue Cheikh Ngom, pour œuvrer en solo. Il aura des entrées dans des pays comme le Zaïre et l’Angola.
Senghor démissionnaire, Atepa roulera pour le successeur de celui-ci : Abdou Diouf, qui l’aidera à s’enrichir davantage. Depuis l’an 2000, il n’a plus d’oreilles et d’yeux pour le tombeur du deuxième président sénégalais : Me Abdoulaye Wade, qui n’en recourt pas moins aux coûteux services de son ami français, Olivier Clément Cacoub. Atepa a acquis des fortunes grâce à Me Wade. C’est une lapalissade. Mais, « abondance des biens ne nuit pas ». C’est ce qui fait qu’au lieu de raisonner Me Wade à restituer et confier le projet du monument de la renaissance africaine à la République du Sénégal, Atepa joue au laudateur. Me Wade aurait droit aux 35 % qu’il réclame dans les recettes que vont générer ledit monument. Une plaidoirie simplement décevante ; d’autant que Atepa maîtrise son art et peut s’en contenter. Il n’a plus grand chose à prouver en matière d’architecture. Il est le symbole vivant dans ce domaine de ce que prônait Senghor : l’enracinement et l’ouverture. Atepa a plus intérêt à coller à sa science qu’à glorifier Me Wade ; ne serait-ce que parce que « les hommes changent, mais les institutions demeurent ». Il aurait été sollicité par des populations pour aller à la conquête de la commune d’arrondissement de la Médina. Mais, s’il ne change pas le fusil d’épaules, il est sûr qu’il inspirera de plus en plus le dégoût. Me Abdoulaye Wade ne peut pas disposer d’un pourcentage quelconque dans les recettes attendues du monument de la renaissance africaine. Il a plagié la maquette de son compatriote Ousmane Sow Huchard, qu’il courtisait depuis le temps où il était ministre d’Etat sans portefeuille auprès du président Abdou Diouf. Si le monument a vu le jour, c’est parce que Me Wade a spolié des terres appartenant au domaine public sénégalais. C’est parce qu’il a été élu par les Sénégalais qu’il a pu affecter ces terres à l’un de ses courtisans, Mbackyou Faye. Atepa devait plutôt chercher à savoir moyennant quoi, au lieu de cautionner tout ce que fait Me Wade ; du moins s’il lui reste une once d’intellectualité et de dignité.
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