Human Rights Watch se félicite de la décision des autorités d’interdire la mendicité d’autant plus qu’il avait constaté que cette pratique était nettement en hausse, doublant dans certaines zones urbaines au cours de la dernière décennie.
« Nombre de marabouts, qui servent de tuteurs de facto aux talibés se trouvant dans leurs écoles, appelées daaras, remplissent consciencieusement la tradition importante de fournir aux jeunes garçons une éducation religieuse et morale. Mais dans bien d’autres daaras en internat, en particulier dans les zones urbaines, des marabouts se servent de l’éducation comme couverture pour l’exploitation économique des enfants à leur charge.
Ces enfants passent souvent quatre fois plus de temps à mendier qu’à des études coraniques, et des érudits islamiques au Sénégal ont mentionné des garçons quittant ces daaras au bout de cinq années ou plus d’exploitation sans avoir mémorisé le Coran. Les montants substantiels d’argent, de riz et de sucre ramenés collectivement par les talibés mendiants ne sont pas utilisés pour nourrir, vêtir, abriter ou de subvenir aux besoins des enfants de ces écoles.
Il est courant que les enfants dorment à 30 dans une petite pièce, dans des bâtiments abandonnés ou dont la construction est inachevée, et qui offrent peu de protection contre la pluie, la chaleur ou le froid, permettant aux maladies de se répandre rapidement. Nombre d’enfants souffrent de malnutrition sévère cependant que les longues heures passées dans la rue les exposent au danger d’être blessés dans des accidents de la circulation, ou de subir des sévices corporels et sexuels. Dans ces daaras, les conditions subies par les garçons s’apparentent à une forme moderne d’esclavage », constate Human Rights Watch.
0 Commentaires
Participer à la Discussion