CONTRE LA CHERTE DU LOYER : Les députés demandent d’accroître l’habitat social

Les missions de la Société immobilière du Cap-Vert (Sicap) et la Société nationale de l’habitat à loyer modéré (Sn-Hlm) devraient être revues, afin d’augmenter le nombre d’habitat social. C’est là une des actions à prendre pour lutter contre la cherté du loyer.

Les problèmes de logement ont été au centre des débats mercredi dernier lors du vote par les députés du budget 2008 du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction, en forte hausse de 657,19 %.

Les parlementaires ont dénoncé la cherté du loyer, notamment à Dakar. Le député Tafsir Thioye l’explique par le fait que les promoteurs ou propriétaires immobiliers veuillent amortir le plus rapidement possible leurs investissements. Ils ont demandé de revoir les prix du logement à la baisse dans une logique de maîtrise des pratiques en la matière, sans toutefois léser les bailleurs.

Le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction, Oumar Sarr, a reporté le débat à l’examen de la question orale du député Iba Der Thiam qui prône la réduction de 25 % des prix du loyer. Il a souligné du reste que le sujet relève de différents départements ministériels dont celui des Finances.

Pour la plupart des élus, les coûts élevés du loyer sont dus aux facteurs combinés du déficit de logements surtout sociaux, de problèmes de disponibilités de parcelles, d’un manque de contrôle étatique sur la spéculation immobilière et foncière, etc. Ils ont ainsi fait des propositions qui concourent à faciliter l’accès à l’habitat propre, dont le réajustement des missions des sociétés publiques immobilières (Sicap et Sn-Hlm) et l’extension effective du plan « Jaxaay ».

« C’est vrai qu’il y a un détournement de fonction et d’objectifs » concernant la Société immobilière du Cap-Vert (Sicap) et la Société nationale de l’habitat à loyer modéré (Sn-Hlm) », a admis le ministre Oumar Sarr. A son avis, ces sociétés doivent davantage aider l’Etat à asseoir l’habitat partout dans le pays, en baissant les coûts d’acquisition notamment pour les plus démunis.

De même, le plan « Jaxaay », qui doit être étendu aux autres régions, dépend en grande partie des fonds à lui trouver chaque année, selon le ministre, notant que cette année, 5 milliards de Fcfa sont prévus pour ce projet d’habitat social.

M. Sarr a fait observer le plan « Jaxaay » est un « grand consommateur de crédits », expliquant que les maisons construites à 6,5 millions l’unité sont vendues à 4 millions de Fcfa l’un, ajoutant que les 3.000 parcelles du site de Keur Massar coûteront près de 20 milliards de Fcfa d’investissement, hors acquisition des terrains, viabilisation, constructions d’infrastructures sociales (école, poste de Santé, etc.).

Oumar Sarr a cependant rassuré sur la volonté politique du gouvernement de développer une politique de l’habitat social, aussi bien pour les populations démunis que les fonctionnaires, dans le cadre du projet du chef de l’Etat dénommé « Une famille, un toit ». Il a rappelé que les prêts Dmc (Direction de la monnaie et du crédit) octroyés sans taxes ni intérêts aux fonctionnaires ont été portés à 5 millions.

Les députés ont adopté le budget de l’Urbanisme et de l’Habitat dont les ressources pour 2008 s’élèvent à un peu plus de 54 milliards 299,5 millions de Fcfa, du fait de la fusion de deux départements ministériels (Urbanisme et Habitat).