Le conseil de discipline a rendu sa sentence : Aminata Mbaye écope d'une mise à la retraite d'office avec, toutefois, bénéfice de sa pension à la retraite. Quant à ses jeunes collègues Théophile Turpin et Cheikh Bamba Niang, ils s'en tirent, respectivement, avec une interdiction d'exercer de 5 ans et une mutation. Ibrahima Bakhoum, le premier à connaître de cette affaire d'abus de confiance connaîtra son sort jeudi prochain. Le conseil de discipline ayant décidé de la jonction de son dossier avec ‘une autre vieille affaire qui avait même été classée’, renseigne une source ayant assisté aux débats. Ainsi donc, le moyen tiré de l'inexistence du délit de corruption, n'a pas prospéré devant le conseil de discipline. Même si, en définitive, on peut noter une certaine clémence du conseil de discipline par rapport à celle qui a été, toujours, présentée comme le cerveau de l'affaire. Parce que, eu égard aux faits qui lui sont reprochés et qui sont prouvés par l'enregistrement sonore de ses propos, on peut dire qu'elle s'en est tirée à bon compte. Un ménagement qui ne peut se comprendre que si l'on se fie à la composition de ce ‘tribunal’ où siègent, en majorité, de vieux collègues et camarades de la principale ‘prévenue’. Avec cet enregistrement qui offre la meilleure des preuves, celle de ‘la main dans le sac’, il était sans doute difficile, voire impossible de nier l'evidence au risque de s'enfoncer davantage dans une seconde torture morale de confrontation avec ses propres dires, sa propre voix. Sans compter le fait que le cerveau de l'affaire était passée aux aveux à l'enquête préliminaire de l'Igaj, en acceptant de tout endosser, ne serait-ce que pour sauver la tête de ses jeunes collègues. Elle qui était plus proche de la retraite que d'autre chose, se voit heureusement précipitée vers la sortie définitive du temple de Thémis avec la conservation de ses droits à la pension de retraite. Au lieu de s'entêter au risque d'une radiation aux effets socialement ravageurs. Une autre circonstance atténuante, s'il en est, qui vient renforcer chez les juges du conseil de discipline du Cms le sentiment que leurs collègues indélicats ont suffisamment purgé la peine la plus sanctionnatrice qui soit, à savoir la condamnation morale. Laquelle ne se formalise guère de présomption d'innonence ou autres conclusions d'enquête.
Avec l'aveu global et coopératif de la principale mise en cause, le sort de jeunes collègues devenait alors plus facile à sceller, dans le même sens de la clémence qui sous-entend comme une sorte de circonstance atténuante liée aux tentations et impulsions de jeunesse. Surtout pour le désormais ex-substitut du procueur Cheikh Bamba Niang réputé etre dans les bonnes graces de la chancellerie à la faveur de drame du bateau Le Joola pour la gestion de laquelle les autorités lui restent comme ‘redevables’. Il faut donc lui donner une seconde chance. Mais pas au Bloc des madeileines ou nombre de ses collègues ne se gêneront pas, à l'occasion, de le chambrer.
Quant à Théophile Turpin, d'aucuns voient la lourdeur relative de sa sanction. Interdiction quinquennale d'exercice lui a été infligée par son président d'audience Pape Omar Sakho réputé être réfracraire à toutes sortes de compromis. Il ferait partie en effet des tenants de la ligne dure pour qui la justice doit, telle la femme de César, être au-dessus de tout soupçon.
D'autant qu'en cas de parité de voix, celle du president de séance est en effet prépondérante pour dégager la majorité des 05 requises pour faire pencher la balance du côté qui l'agrée. Il est vrai également que Théophile Turpin, dont l'enquête avait révélé qu'il réclamait sa part par l'entremise de son fugitif de greffier Yabal Dieng, n'a pas reçu d'Aminata Mbaye un message spécifique de blanchiment au contraire de Cheikh Bamba Niang.
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