DECLENCHEMENT SUSPECT DE TROIS GROUPES ELECTROGENES DU CAP DES BICHES : Samuel Sarr commandite une enquête

Les délestages constatés, avant-hier samedi, sur une partie de Dakar sont restés en travers la gorge du ministre de l’Energie, Samuel Sarr, et du directeur général de la Senelec, Seydina Kane. C’est ce que nous ont confié des sources proches de la direction d’exploitation de la société nationale d’électricité. MM. Sarr et Kane ne s’expliqueraient pas ces coupures causées par le déclenchement concomitant des trois groupes électrogènes de la centrale du Cap des Biches de Rufisque. «Ce qui s’est passé, hier (samedi : Ndlr), est certainement un acte de sabotage», estiment des techniciens de la Senelec dépêchés nuitamment à ladite centrale. «Comment les trois groupes peuvent-ils déclencher en même temps», s’interrogent-ils. «C’est cet acte qui a été à l’origine d’un déficit d’électricité dans la production, alors que nous avons suffisamment de combustible. En clair, ces groupes nous permettent d’assurer l’équilibre dans la production. Et, s’il y avait déclenchement d’un de ces groupes, nous serions obligés de couper le jus à certaines zones pour équilibrer. Car, l’électricité est une denrée qui se consomme automatiquement. Il ne doit pas y avoir de coupure présentement», confient des techniciens de la Senelec. Ces derniers précisent qu’une équipe de la production a débarqué nuitamment au Cap des Biches pour auditionner l’équipe qui était en garde le jour des faits. Ces auditions sont attendues avec impatience par le ministre de l’Energie, Samuel Sarr, pour situer les responsabilités. Surtout que, constatent les mêmes informateurs, «si, cette fois-ci, le ministère a jugé nécessaire de déclencher une enquête, c’est parce qu’il nous semble qu’il y a eu sabotage. Surtout au niveau de la centrale du Cap des Biches où nous assistons fréquemment à des pannes de groupes électrogènes durant certaines gardes». A noter, par ailleurs, que la Senelec a déjà rempli ses réservoirs de 33 000 tonnes de carburant pour faire tourner convenablement ses turbines pendant quelques semaines en attendant l’arrivée d’un autre butanier en milieu de cette semaine. Sans oublier que deux grosses banques de la place ont promis de mettre 25 milliards FCfa à la disposition de la Société nationale d’électricité pour son approvisionnement en combustible.