Le Bureau du Programme Marin pour l’Afrique de l’Ouest du WWF (organisation mondiale de conservation de la nature) demande, dans un communiqué daté du 12 avril, au président de la République, Me Abdoulaye Wade de surseoir à sa décision de déclasser la forêt classée de Pout et Thiès et de l’affecter aux marabouts. Il estime qu’une telle décision ne peut pas être prise sans une étude d’impact préalable conformément à la loi portant code de l’environnement ». L’organisation mondiale de conservation de la nature mesure « les conséquences environnementales et sociales néfastes que pourrait avoir une telle décision »
Réagissant au décret de déclassement des forêts classées de Pout et Thiès signé par le président de la République, Me Abdoulaye Wade, le Bureau du Programme Marin pour l’Afrique de l’Ouest du WWF (organisation mondiale de conservation) appelle le gouvernement, « eu égard aux conséquences environnementales et sociales néfastes que pourrait avoir une telle décision, à y surseoir et à procéder à des consultations avec la population locale et à une étude d’impact préalable conformément à la loi portant code de l’environnement », souligne un communiqué daté du 12 avril. La même source de poursuivre en faisant remarquer que notre pays abrite le Secrétariat intérimaire du volet environnement du NEPAD. Et à ce titre, il est souvent cité en exemple au plan continental pour son leadership en matière d’environnement ; donc a une image à préserver et des engagements nationaux et internationaux à respecter.
C’est pourquoi, le WWF demeure « perplexe » par rapport aux mesures d’accompagnement avancées par l’Inspecteur Régional des Eaux et Forêts de Thiès qui disait que « l’essentiel est d’atténuer les conséquences néfastes et que des mesures seront prises pour dresser des brises-vents autour de l’exploitation dans laquelle il est prévu une zone de mis en défens à des fins d’occupation sous forme de réserve animalière, à l’instar de ce qu’il y’a au niveau de Bandia ». L’organisation mondiale de conservation de la nature estime « qu’elles ne reposent pas sur des études sérieuses en termes d’évaluation d’impact environnemental, socio-économique et d’identification de mesures d’atténuation ou de compensation. Où est l’étude environnementale et sociale de ce projet de déclassement ? N’est-il pas temps d’appliquer les dispositions de la loi adoptée par l’Etat du Sénégal notamment le Code Forestier et le Code de l’Environnement ? ».
Et le WWF de rappeler que le « Sénégal compte 213 forêts classées et s’est engagé officiellement, au titre de la Convention sur la Biodiversité à renforcer son taux de couverture, c’est-à-dire augmenter les superficies couvertes par les sites protégés (forêts et parcs nationaux). Mieux le Sénégal s’est doté d’une Stratégie Nationale et d’un plan d’action qui visent justement à conserver les sites importants pour la biodiversité. Une telle mesure ne rame t’elle pas à contre courant des engagements pris ? », dit-il, avant de se demander si « on a respecté les dispositions du code forestier dans cette décision ? »
L’article R. 39 du code forestier, rappelle le WWF, stipule que le déclassement d’une forêt ne peut intervenir que pour un motif d’intérêt général ou de transfert des responsabilités de l’Etat en matière de gestion forestière au profit d’une collectivité locale qui garantit la pérennité de la forêt. Est-ce le cas ?
0 Commentaires
Participer à la Discussion