EXECUTION DE LA CONDAMNATION A 6 MOIS DE L’AFFAIRE OFFICE/BARA TALL - Moustapha Sow en prison

Le directeur de publication du journal, l’Office a été placé hier, jeudi 29 juin sous mandat de dépôt, a-t-on appris de sources concordantes. Acheminé tôt le matin de la brigade de recherche au Parquet, il a été conduit à la maison centrale d’arrêt de Dakar. Condamné à 6 mois ferme dernièrement dans une affaire de diffamation l’opposant au patron de l’entreprise de Bâtiments et travaux publics (Btp) et de presse, Bara Tall, notre confrère Moustapha Sow voit ainsi le procureur de la République faire exécuter sa condamnation. Ayant appris la nouvelle, des confrères parmi lesquels, Mamadou Omar Nidaye, Directeur de publication de l’hebdomadaire « le Témoin », se sont démenés toute la journée pour voir les voies et recours possibles.

La presse encore sur la sellette. Le directeur de publication du quotidien « l’Office », Moustapha Sow a été mis aux arrêts hier, jeudi 29 juin. Le procureur de la République met ainsi en exécution la condamnation dont-il fait l’objet suite à des articles parus dans son journal traitant du rapport de l’Inspection général d’Etat (Ige) sur l’affaire dite des chantiers de Thiès. Bara Tall, le mis en cause s’était senti diffamé et par conséquent l’avait attrait à la barre du tribunal correctionnel de Dakar ainsi que son organe. Pour laver son honneur, le patron de l’entreprise Jean Lefèbvre réclamait la somme de 2 milliards 250.000.000 francs Cfa. Lors de l’audience, le prévenu avait nié avoir livré de fausses informations car celles qu’il a publiées auraient été tirées du rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) sur les chantiers de Thiès. Bara Tall, de son côté, avait soutenu que le journal a consacré 75 articles sur lui. "Un lynchage médiatique qui a eu des conséquences sur mes activités à l’étranger. Alors que voilà 25 ans que je mène mes activités sans ennuis. Il y a quelqu’un qui s’est caché derrière ce journal pour m’attaquer. Et pourtant je suis le propriétaire d’un journal, Le Populaire et je n’y mets pas les pieds », avait soutenu le plaignant. Moustapha Sow avait nié les propos de Bara Tall, car avait-il expliqué, lors de l’élection présidentielle de 2000, Bara Tall s’est présenté tard dans la rédaction pour demander de changer la Une du journal. Alors que le Pds avait largement gagné Bara a voulu que l’on mette à la Une « Le Ps en pôle position ». Ce qu’il avait catégoriquement refusé en tant que coordonnateur du Populaire, avait-il déclaré devant le juge. Les avocats de la partie civile Mes Niokhor Diouf, Dior Diagne et Boubacar Wade après avoir soutenu que leur client a été trainé dans la boue, avaient réclamé plus de 2 milliards de FCfa de dommages et intérêts. Prenant la parole, le procureur Ibrahima Bakhoum avait axé son réquisitoire sur "l’acharnement du directeur de publication de l’Office sur Bara Tall" à qui il a consacré 75 articles diffamatoires. "L’intention de nuire est manifeste", avait-il dit. Il avait alors requis une peine de 6 mois ferme contre Moustapha Sow et un mandat dépôt à l’audience. L’avocat de la défense Me Boubacar Cissé, a jugé très sévère le requisitoire du parquet. Le tribunal avait alors mis l’affaire en délibéré.

Dans son verdict, le tribunal avait condamné Moustapha Sow à 6 mois ferme et avait décerné un mandat d’arrêt contre lui. C’est ce mandat d’arrêt que le Parquet a fait exécuté hier. Des responsables de presse et des confrères émus, à la tête desquels, Mamadou Omar Ndiaye du « Témoin » se sont investi hier, toute la journée pour que Moustapha Sow, qui, selon les termes de certains d’entre eux, "ne serait que l’agneau du sacrifice de la bataille que des hommes d’affaires se sont menés. C’est une victime", soit libéré dans les plus bref délais. Car, pense-t-on du côté de la corporation que la destination des journalistes n’est point Rebeuss, même si cela ne constitue nullement une licence pour diffamer ou porter atteinte à l’honneur et à la dignité d’autrui.