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Gestion foncière et forestière: 100ha demandés par les mourides installent la polémique

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Gestion foncière et forestière: 100ha demandés par les mourides installent la polémique

Face à la rareté de la ressource, la forte demande des populations, la spéculation foncière est devenue un phénomène explosif dans cette partie du pays. Une demande d'affectation de 100 ha par la communauté mouride défraie la chronique dans cette communauté rurale. Controverse autour d'une superficie grandiose.

La demande de 100 ha  introduite par  les mourides de Dioulacoulon, n'a pas été acceptée par le Conseil Rural après des échanges houleux. Cette information, nous avons pu l'obtenir lors de notre passage dans les locaux de ladite structure. On accuse souvent les conseillers ruraux de Dioulacoulon de brader les terres sous le poids de l'argent.Ce à quoi ne semble pas adhérer Abdou Aziz Bâ, Président de la commission domaniale de Dioulacoulon. Selon lui : "L'octroi des terres suit un processus. Après la demande formulée par le prétendant, la commission fait une étude sur le terrain. Par la suite, le Conseil Rural convoque une réunion de délibération pour valider ou non », renseigne le natif de Guiro Yoro Alpha. « Il n'y a rien à payer, sauf que l'attributaire, avec l'avis du conseil signé par le président, va payer 15000f pour frais de bornage au niveau du trésor », signifie-t-il. Au moment de notre passage à Dioulacoulon, nous avons trouvé le Conseil Rural en réunion de délibération sur une demande faite par la communauté mouride de la localité. Trente-trois conseillers sur quarante étaient présents. Un débat plutôt houleux sur cette demande de 100 hectares de terrain. Après deux tours d'horloge, le conseil rural sort enfin de la salle de délibération.
 
Le conseiller Abdoulaye Baldé dit « Layel » nous fait savoir que « la demande n'a pas été validée car sur les trente-trois présents, quatre ont voté pour et les  vingt-neuf autres l'ont rejetée ». « Si à un seul individu on donne plus de 100 hectares dont nous ne disposons même plus, pour ses propres intérêts, qu'en sera-t-il pour nos enfants ?", s'interroge-t-il. « C'est toutes ces raisons qui font que le Conseil rural a fait un arrêté pour dire qu'on ne va plus donner plus de trois hectares à un seul individu car il ne pourra même pas gérer cette parcelle de manière raisonnable », fulmine-t-il. Par souci de préserver leurs réserves foncières, les propriétaires terriens de Dioulacoulon  attribuent les espaces avec beaucoup de méfiance. De l'avis d'un autre conseiller du nom de M. Sow, la gestion foncière est très complexe dans cette zone frontalière à la Guinée-Bissau. Mieux, plus de 98% des conflits dans cette localité proviennent de ce secteur foncier. C'est pourquoi le conseil parfois se sent piégé, donc il est obligé de convoquer toutes les personnes concernées par la question. Gestion forestière   En plus de ce problème de terre, la gestion de la forêt pose aussi problème.
 
Dioulacolon est une communauté rurale très verte donc très riche de par ses ressources naturelles et forestières. Des ressources qui font souvent l'objet de pillage à cause d'une mauvaise gestion. L'exploitation illégale de la  forêt est un véritable problème en ce sens qu'elle engendre à la fois une dégradation accélérée des ressources naturelles et une détérioration du cadre de vie. « Par exemple il arrive de voir une personne sortir de la forêt avec un tronc d'arbre quand vous l'interpellez il vous montre un permis, nous au niveau de la population on ne sait pas comment cela se fait » nous confie un homme sous le couvert de l'anonymat. À partir de ce moment, estime notre interlocuteur, « il revient au conseil rural de faire des investigations pour savoir qui délivre ces permis». À « Layel », si rien n'est fait d'ici 50ans il n'y aura plus d'espace vert dans cette partie du pays ». Et « c'est dans ce souci que nous sommes en train d'aménager, avec l'aide du projet Péracot de Ziguinchor, certaines de nos deux grandes forêts celles de Saré Omar et Darou salam » fait-il savoir. Chaque jour que Dieu fait, au niveau du croisement de Dioulacolon, entre 10heures et 14 heures, tu peux compter plus de 30 charetiers venant de Kolda à la recherche de bois morts. Face à cette surexploitation, les populations ont créé des comités de vigilance afin de garder les forêts pour éviter toutes pénétrations étrangères. Pour lutter contre la délivrance désordonnée des permis de coupe, l'Inspection Régionale des Eaux et forêts de Kolda et le conseil rural travaillent en étroite collaboration comme l'indique l'inspecteur Gora Diop « nous ne délivront pas de permis de coupe sans l'aval du conseil rurale et les permis sont octroyé par octroyé annuellement aux exploitants qui sont essentiellement des entreprises de scieries et des menuisiers ébénistes ». Seulement, la différence entre le volume octroyé et le volume exploité montre l'effectivité de la fraude qui existe dans ce secteur. 



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