Grève des enseignants : Les mises en garde du ministre de l'Education

En marge de la rentrée solennelle de l’Ugb, le Pr. Sourang a lancé des piques aux syndicalistes engagés dans un mouvement de contestation vieux de plus de deux ans. Selon le ministre de l’Education, ces derniers doivent savoir que, à l’impossible, nul n’est tenu.

Présidant, mercredi, la cérémonie de rentrée solennelle de l’Université Gaston Berger (voir notre édition d’hier), le ministre de l’Education a réaffirmé la volonté de l’Etat de poursuivre le dialogue avec toutes les centrales syndicales du pays tout en confirmant la tenue prochaine d'assises sur le statut de l'enseignant. Toutefois, le Pr. Moustapha Sourang les invite à ‘savoir raison garder’ et à se convaincre qu’à l’impossible, nul n’est tenu car ‘il y a des doléances illégitimes, illégales’ donc impossibles à satisfaire. ‘Nous avons en matière de revendication sociale, une doctrine claire : il n’y a pas d’alternative au dialogue, il faut qu’on discute. Mais, le problème de fond, c’est que pour toute revendication, il y a un choix légitime. Cependant, il faut avoir les moyens de réaliser cela. Maintenant, je ne connais pas, au monde, de pays développé en matière d’éducation. Tous les enseignants du monde réclament. C’est normal, c’est légitime’, concède le Pr. Moustapha Sourang. Mais, ‘l’Etat dira aussi ce qu’il peut faire. En matière de négociations, il y a trois cas de figures que je cite souvent : ce que l’on demande est légal et légitime, on le fait tout de suite ; ce que l’on demande est légitime et légal, mais impossible immédiatement, on le programme ; ce que l’on demande n’est ni légitime, ni légal, ni possible, on le concède ensemble et on l’évacue’, tranche le ministre de l’Education nationale sur un air de mise en garde.

Dans sa lancée, le Pr. Sourang reconnaît qu’il y a urgence à tout mettre en œuvre pour juguler la crise qui continue de secouer le secteur de l’enseignement sénégalais. ‘J’ai lancé une boutade à l’endroit du conférencier ( Ndlr : Pr. Djibril Samb ) qui, dans mon esprit, est pertinente parce que le débat se pose avec acuité. Comme le conférencier a parlé de la paix comme culture, comme essence même de l’activité humaine, l’idée aussi de la paix scolaire est l’essence même du développement éducatif’, souligne le Pr. Moustapha Sourang. Le ministre de réitérer, dans la foulée, l’ardent désir du chef de l’Etat d’organiser des assises sur l’enseignement. ‘Le chef de l’Etat a convié à des assises sur le statut de l’enseignant. Et quand on parle du statut de l’enseignant, on parlera forcément de la stabilité de l’enseignement. Par conséquent, ce thème-là, on va également l’inclure parce que vous ne pouvez pas avoir un développement éducatif si vous n’avez pas un corps éducatif stabilisé’, précise le ministre de l’Education.

Par ailleurs, le Pr. Sourang s’est réjoui de la confirmation de la montée en puissance de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis ainsi que l’a ébauché le recteur Mary Teuw Niane, à l’entame de la cérémonie. ‘Je dois dire que j’ai une université en pleine effervescence scientifique, culturelle, consensuelle. Je savais que l’université était dynamique mais ce que j’ai vu aujourd’hui m’a conforté dans l’idée que tous les investissements que nous sommes en train de mettre en place sont bien utilisés. J’ai assisté à l’ouverture de la salle de vidéoconférence qui va favoriser le développement de l’enseignement en ligne et qui va permettre à des universitaires de faire des cours de très haut niveau tout en restant à Saint-Louis’, se rassure le Pr. Moustapha Sourang. Lequel fait remarquer que ‘l’Université est en train de développer des filières en partenariat avec le privé, notamment dans la mise en place d’une zone économique pour faire l’articulation avec le monde réel du travail.

L’université est aussi en train d’initier des activités de pédagogie sociale en mettant en place une ferme agricole de près de 30 hectares avec un système moderne de goutte-à-goutte qui permet de développer des activités dans la sous-région puisqu’il y a des volontaires et des étudiants en matière de développement de projets agricoles’. ‘J’ai aussi noté qu’il y beaucoup de projets pédagogiques surtout dans le domaine de la santé, dans le domaine des sciences de l’éducation, dans le domaine des sciences de l’ingénieur. Ceci est un réconfort parce que l’Université va concilier deux aspects importants : amorcer une montée en puissance tout en maintenant la qualité’, a-t-il laissé entendre.