L’Université Gaston Berger de Saint-Louis a vécu de chauds moments, ces dernières 48 heures. Et jusqu’à présent, la vigilance reste de mise du côté des forces de l’ordre qui continuent de filtrer les entrées.
Depuis deux jours, étudiants et gendarmes s’affrontent à l’Université Gaston Berger (Ugb) de Saint-Louis. A l’origine, les étudiants, qui réclament trois mois de bourses pour les vacances, occupent la route nationale. Le mercredi d’abord, les étudiants, après une assemblée générale dans l’enceinte de l’Ugb, ont vite fait d’occuper la nationale allant vers la Mauritanie. Les véhicules étaient alors bloqués des deux côtés. La circulation était interrompue des minutes durant. Il aurait fallu l’intervention des gendarmes pour la rendre fluide. La bataille entre les deux forces opposées s’est poursuivie jusqu’aux environs de 14 h. Les étudiants ont usé de leur arme favorite : le jet de pierres en direction des gendarmes qui répondaient par l’envoi de grenades lacrymogènes.
Les deux parties, même si elles étaient éloignées l’une de l’autre, ont rendu la situation intenable. La sortie était bloquée obligeant les étudiants à se replier dans leur campus espérant mieux revenir à la charge. Les gendarmes sont restés seuls maîtres de la situation jusqu’à la tombée de la nuit. Quelques étudiants vont peaufiner une nouvelle stratégie pour occuper encore la nationale. Mais leur progression sera vite stoppée par les gendarmes en faction au niveau de la porte de l’Université Gaston Berger.
De rudes combats nocturnes seront alors engagés entre les étudiants et les forces de l’ordre. Visiblement plus forts, les gendarmes parviendront à repousser ‘l’ennemi’ jusque dans ses villages. C’est ainsi que les villages B et C seront investis par les gendarmes. Les hommes en bleu ont poursuivi des étudiants jusque dans les chambres. Certains, les plus malchanceux, ont été arrêtés, au moment où ils regagnaient leur chambre. Selon les délégués, une fille a été battue et des objets de valeur, dont des portables, sont portés disparus. ‘Ils ont violé les franchises universitaires. Nous allons nous opposés jusqu’à la dernière énergie. Nous ne faisons que réclamer nos droits’, lance un responsable. Le calme est revenu vers 1h du matin. Les gendarmes, qui se sont repliés, ont monté la garde à l’entrée de Sanar, veillant à la moindre indiscrétion.
Les hostilités ont encore repris ce jeudi matin aux environs de 10 heures. Les étudiants se sont réorganisés pour livrer le même combat. Ils seront encore ‘maîtrisés’ par les gendarmes qui ont érigé un camp provisoire devant la grande porte de l’Ugb. Les entrées sont filtrées dès le début des hostilités. Les étudiants n’ont plus droit de quitter, encore moins d’entrer dans l’université.
Les étudiants, qui n’avaient pas assez de moyens pour affronter les gendarmes, trouvent une nouvelle stratégie. Ils s’attaquent aux véhicules de la fonction publique appartenant à l’Ugb. Un Peugeot bleu est brûlé sous le regard des gendarmes qui n’ont pas pu intervenir pour éteindre le feu et éviter que le véhicule ne soit calciné. Hier, dans la soirée, les gendarmes, qui sont toujours à la porte centrale de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, ont maintenu la pression en filtrant les entrées. Les étudiants se réorganisent pour passer à une vitesse supérieure. ‘S’il le faut, nous allons nous attaquer à la voiture du recteur’, soutient un responsable.
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