Après les syndicalistes, c’est au tour des chefs de service de l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) d’exiger le départ, sans condition, de l’actuel directeur atteint par la limite d’âge, pour mauvaise gestion.
« Notre établissement connaît un réel problème de gouvernance, malgré toutes les déclarations médiatiques développées autour d’un certain équilibre financier et d’un excès de ressources. En vérité, l’hôpital va mal, les malades vont mal et les praticiens travaillent dans des conditions très difficiles ».
Le président de la commission médicale d’établissement, le Pr Abdoul Kane, par ailleurs, chef du service de Cardiologie, décrit ainsi la situation de l’Hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy) où la tension continue de monter. Lui et ses collègues ont dénoncé, lors d’une conférence de presse tenue, hier, la gestion des ressources financières, le manque des ressources matérielles, la non maîtrise des ressources humaines, etc.
Pour ce qui concerne le personnel, les chefs de service de l’Hoggy ont fustigé le retard noté souvent dans l’émission des factures dues à la non informatisation du système, à l’inefficacité du recouvrement des créances et surtout à une gestion opaque des ressources.
Les chefs de service ont, aussi, déploré la non maîtrise de l’effectif avec un recrutement anarchique et illégal de personnel non indispensable. Ils ont évoqué dans leurs propos, l’accentuation du déséquilibre dans les ratios du personnel soignant et administratif, ainsi qu’une désorganisation complète de l’organigramme des services, c’est-à-dire des affectations arbitraires et la création de nouveaux services.
Le Pr Kane, porte-parole du jour, a signalé la vétusté du plateau technique, l’absence d’investissement en matériels médicaux sous le magistère du directeur actuel, la mauvaise politique de maintenance préventive et curative, la rareté voire la disparition des médicaments essentiels pour les patients, la dégradation des conditions d’hospitalisation....
Le président de la commission médicale a rappelé que des secteurs chauds de l’hôpital agonisent parce que le service des urgences ne fonctionne plus, le bloc opératoire connait des arrêts récurrents d’activités, le service de réanimation, quant à lui, est, à moitié, fermé tout comme les services d’aide au diagnostic (laboratoire et radiologie) sont au bord de l’arrêt. Tous ces manquements ont provoqué la baisse notoire des actes chirurgicaux qui sont passés de 6.000 malades opérés en 2008 à 4.000 en 2009, a révélé le chef du bloc opératoire, le Dr Issa Labou.
« Tout ceci nous oblige à exiger le départ du directeur, parce qu’il n’est pas l’homme de la situation. Nous réclamons une équipe capable de redresser cet hôpital à travers une bonne politique de management », a suggéré le chef du service de Cardiologie le Pr Abdoul Kane.
Le chef du service Anesthésie et Réanimation, le Dr Momar Fingaaly Diouf, a dénoncé la non implication du ministre de la Santé pour la résolution de la crise à l’Hôpital général de Grand-Yoff.
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