Ils voulaient siffler la fin de la rétention de leurs notes par les enseignants. Les élèves des Lycées John Kennedy, Blaise Diagne et Maurice de la Fosse, pour passer à l’action, sont descendus dans la rue, hier jeudi. Le choix de ce jour férié n’est pas gratuit pour ces potaches, qui ont exprimé leur colère en arborant des brassards rouges. C’est aussi, explique Antoinette Jaquin de Kennedy et membre du Comité de gestion des crises lycéennes (Cgcl), une manière de dire aux enseignants et aux autorités qu’il n’y a plus de temps à perdre. «Nous pouvions le faire un jour ouvrable», précise-t-elle. Ainsi, conscients des conséquences d’une année blanche, ils appellent les deux parties (l’Etat et les enseignants) à plus de responsabilité. Car, estiment-ils, une telle situation équivaut à 10 ans de retard pour le développement du pays. Cette leçon des élèves est corroborée par les belles voix des nombreuses filles noyant le parterre de garçons qui les accompagnait. Tous en chœur, ils chantent l’hymne national, ce qui a attiré la curiosité des voisins des allées du Centenaire. «Nous sommes des patriotes. Nous avons nos droits et un pays sans éducation est un pays sans développement», rappelle Mlle Jaquin.
Parmi les manifestants, les filles de Kennedy étaient majoritaires. Escortés par les forces de l’ordre, sous un soleil accablant, ces lycéens scandaient des slogans feutrés sur les pancartes telles : «Non au boycott des examens», «Non à la rétention des copies», «Nous voulons travailler». Pressé de rallier la Rts pour se faire entendre, un élève, une lourde planche sur les épaules, confie sur un air de désespoir et sérieux : «Je passe mon Bac ou je rentre dans la pirogue.» Une allusion faite aux émigrés clandestins. Mais, à l’arrivée des marcheurs à la Rts, point d’interlocuteurs. Ces élèves n’ont pas été filmés par la télévision nationale, alors qu’ils croyaient que «c’est la voix du peuple». Ce qui a irrité les manifestants, qui assimilent cette attitude à une «négligence manifeste» des autorités pour l’Education.
Une menace de grève générale des lycéens, lundi prochain, plane, si des solutions ne sont pas trouvées à temps.
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