Samedi 27 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Societe

Ibrahima Gassama démissionne de Sud Fm, et parle « Wade n’a pas les bonnes informations sur la crise casamançaise… »

Single Post
Ibrahima Gassama démissionne de Sud Fm, et parle « Wade n’a pas les bonnes informations sur la crise casamançaise… »
Le journaliste Ibrahima Gassama, affecté de Ziguinchor à la Station Sen Radio de Saint-Louis a, depuis le 09 mai dernier, démissionné de son poste de Chef de station de Sud-Fm à Saint-Louis. Une démission qu’il a lui-même confirmée, et qui ne laisse personne indifférent compte tenu de l'énorme travail qu'il a abattu à Sud-Fm Ziguinchor. Dans cet entretien qu’il a accordé à l'Office, le "rebelle" revient largement sur certains moments forts qu'il a vécus tout au long de son travail de journaliste reporter à Ziguinchor. Notamment, sa rencontre avec Salif Sadio.

L'Office : Vu le nombre de réactions qui ont fusé de partout, on pourrait dire, sans risque de se tromper, que votre affectation à Saint-Louis a surpris les populations de la Casamance, les auditeurs de Sen/ Radio Ziguinchor en particulier. Cette affectation constitue-t-elle la raison fondamentale de votre démission de Sud-Fm. Sinon, quelles en sont les motivations profondes ?

Ibrahima Gassama : Si mon affectation comme chef de station à St-louis était à l'origine de mon départ de Sud Fm, je n'aurais pas rejoint mon poste. C'est pour des raisons personnelles que j'ai décidé de mettre fin à plus de 10 ans de compagnonnage avec Sud Fm. Le Groupe SUD COM était ma seconde famille. Je garde des souvenirs indélébiles de ces années de collaboration. J'ai tenu à le réaffirmer dans la lettre adressée au Directeur Général de Sud Fm. Maintenant pour les réactions que cette affectation a suscitées auprès des populations, des Ong, bref de l'ensemble des auditeurs ou admirateurs, c'est normal, car après tout le travail mené à la tête de la radio, mon départ ne pouvait laisser personne indifférent. Idem avec les 12 années passées en Casamance.

Certaines rumeurs circulent déjà. Il paraît que vous êtes pisté par certains Ong et organes de presse ?

Ce sont des rumeurs comme vous  l'affirmez. Je suis à Ziguinchor, chez moi, et j'attends de voir ma destination. Aucune Ong ou organe de presse ne m'a contacté, même si j'ai rencontré certains responsables qui voulaient de mes services sur la situation en Casamance. Comme le dit le chanteur, laissez les gens parler.

Justement parlons de la crise casamançaise. Vous aviez été, en votre qualité de journaliste reporter et d'observateurs de la crise, au coeur du conflit. Quelles analyses faites-vous de la situation actuelle du processus de paix ?

Je ne me considère pas comme expert, encore moins spécialiste de la crise en Casamance, et non de la crise casamançaise comme on l'entend souvent. Cependant, et pour avoir couvert tous les événements survenus au cours du conflit, j'en ai acquis une grande expérience sur le terrain .Quant au processus en cours, il souffre de l'absence d'interlocuteurs avertis qui maîtrisent les réalités sur le terrain, et de la kyrielle d'intervenants (quand bien même, chacun aurait sa partition à jouer pour le règlement de la crise) aussi bien au niveau de l'Etat que du MFDC dont le terrain est miné par des divisions et des guerres de positionnement. Par contre, je ne peux pas parler de manque de volonté des autorités en charge du dossier. Il urge de se retrouver et de recentrer les choses sinon nous allons continuer à tergiverser et à tourner en rond. Toutes choses qui font perdurer la crise. La Casamance a trop souffert on doit arrêter de se jouer des populations principales victimes de la crise. Mais vous savez beaucoup tirent profit de cette situation et le retour de la paix pourrait constituer le retour à leur pauvreté initiale. On ne donne pas les bonnes informations au Président de la République. On ne lui donne que ce qui arrange ces derniers et qui leur permet de demeurer à leurs postes. Si je le rencontre un jour, je lui dirais.

Vous avez été témoin d'événements malheureux, sinon décisifs, tout au long du conflit. Quel événement vous a le plus marqué ?

Tous les événements ont été importants. Je retiendrai toutefois ces images que j'ai vues sur le terrain en tant que reporter, notamment la période des mines où j'ai vu des enfants mourir devant moi, victimes des mines. Bien entendu, il y a ma rencontre avec Salif Sadio et la dernière interview que Diamacoune m' a accordée avant sa disparition à Paris. Il y a enfin toutes ces grandes émissions réalisées auprès des populations avec Sud Fm, jusque dans les coins les plus reculés. Ce n'était pas évident, mais je l'ai fait. Grâce à mon travail, j'ai été aussi apprendre la gestion des conflits et les techniques de négociations aux Etats-Unis. J'ai pu découvrir les Usa d'Est en Ouest, du Nord au Sud.

Et si l'on revenait justement sur votre rencontre avec Salif Sadio. Comment vous l'aviez préparée? Où elle s'est-elle tenue, si l'on sait que l'armée a soutenu que c'est dans la forteresse de Salif à Tambaff dans le nord Sindian ?

Je n'entre pas dans les détails, concernant cette rencontre. Vous êtes journaliste, et vous  savez que trop d'informations tuent l'information. Salif Sadio m'a accordé son interview dans son quartier général à Baraka Mandioka. Je ne l'ai jamais rencontré à Tambaff. D’'ailleurs, c'est peut-être le seul village que je n'ai jamais connu. Comment ai-je préparé cet entretien ? Comme tous les autres, car mon objectif était simplement d'apporter la lumière sur Salif Sadio que beaucoup, pour ne pas dire tous, donnaient pour mort. Il y a eu trop de rumeurs autour de cette rencontre, mon honneur a été Sali, mais ce sont les risques du métier. Ceux qui disent du mal de moi ne me connaissent pas. Je leur pardonne. Certains m'ont même traité de rebelle, mais ils doivent savoir que lorsqu'on fait correctement son travail, on peut aller partout ; et puis, un bon journaliste c'est un bon carnet d'adresses.

Vous avez eu le privilège de rencontrer à l'hôpital de Val-De-Grâce en France, le Secrétaire général du Mfdc, Abbé Diamacoune Senghor, quelques jours avant sa mort. Pouvez vous revenir sur cette rencontre, et sur certains propos qu'il vous a tenus, et que vous n'aviez pas voulu livrer en son temps ?

Diamacoune ne m'a pas confié son testament .Je lui ai posé des questions, il a répondu. Il a demandé pardon aux populations, et prié pour la paix. C’était des moments forts, d'avoir décroché la dernière interview et les dernières photos de Diamacoune. Aucun journaliste ne dirait non, à tout cela. Comme lui, je souhaite que la paix s'installe définitivement, et seulement après, je pourrais écrire un livre, car j'ai beaucoup à dire. INCHALAH.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email