Internet : Au Sénégal, les villages peinent à tisser leur toile

Cap sur l'Afrique, aujourd'hui, pour une carte postale sénégalaise.
1996, Dakar voit l'arrivée de Metissacana, sa première expérience de la toile. Metissacana est le premier cybercafé du Sénégal, le deuxième pays d'Afrique à s'ouvrir au Web après l'Afrique du Sud.
Dix ans plus tard, le Sénégal s'impose comme un des leaders d'Internet en Afrique de l'Ouest mais reste très loin des autres continents du Sud. En août 2005 le ministère sénégalais de l'Information comptait 15 000 abonnés Internet sur 11,6 millions habitants. Côté internautes, l'Observatoire sur les Systèmes d'Information, les Réseaux et les Inforoutes au Sénégal(OSIRIS)** avançait le chiffre de 200 000 connectés fin 2005.

Formation des femmes

Mais si les chiffres sont faibles, c'est que le manque d'infrastructures et le monopole de l'opérateur Sonatel rendent difficile l'accès à Internet dans les zones rurales. Et les initiatives pour lutter contre ce désenclavement numérique se soldent régulièrement par des échecs. Le projet Joko, initié par l'artiste Sénégalais Youssou Ndour, n'a pas réussi à créer l'action globale qu'il ambitionnait. Il a cependant permis à des femmes, comme ces 45 villageoises de la région isolée de Kolda, en Haute Casamance, de suivre une formation de 45 jours en septembre dernier pour obtenir le « certificat Joko », un sésame pour l'emploi.
Aujourd'hui l'ADEN**, projet d'Appui au désenclavement numérique, soutenu par le ministère français des Affaires étrangères prend le relais en ouvrant des salles numériques dans les régions reculées de 13 pays d'Afrique sub-saharienne. Le premier centre sénégalais, comprenant 12 ordinateurs, a vu le jour cette année à Coubanao dans la région de Zinguichor. Le deuxième est attendu dans la région de Matam.

L'Afrique, seulement 3% du trafic

Alors que le trafic est estimé à seulement 3% en Afrique, le développement d'Internet est pour beaucoup synonyme de croissance. Reste une question, comment développer Internet dans des pays où, comme au Sénégal, seule 40% de la population est alphabétisée