Selon un des principes de la morale islamique, « ku gërëmul nit kula defal, doo gërëm yalla mila bind » (traduit du wolof : « quiconque ne remercie pas son semblable, ne remerciera pas Dieu, son créateur » Ce « reproche » ne pourra jamais être fait au Président Wade, qui ne manque jamais une occasion pour remercier ses amis étrangers, de tous les bienfaits dont il est l’objet. D’ailleurs le président très souvent prend les devants en remerciant ses amis qui manifestent un simple intérêt à ses projets ou à ses sollicitations.
Cela d’ailleurs l’a amené très souvent, à annoncer le bouclage de financement de projets, et se rendre compte par la suite, qu’il faille se tourner vers d’autres sources pour les voir se concrétiser. L’exemple le plus patent est le financement de la réfection de la Pointe de Sangomar, qui devait être pris en charge par « des amis ». Au finish, « il a été obligé de faire appel à des fonds résiduels ».
Il est aussi dans nos mémoires, les amis d’une certaine grande entreprise internationale qui avaient bouclé le financement du nouvel aéroport de Ndiass, mais qui ne se sont pas présentés au moment de délier les cordons de la bourse. Résultat : un grand combat contre les institutions de Breton Wood qui refusaient l’instauration d’une nouvelle taxe aéroportuaire qui contournerait l’unicité des caisses. L’unicité des caisses veut que toute nouvelle taxe soit votée par le l’Assemblée nationale et doit transiter par le trésor public en attendant qu’une loi adoptée autorise l’utilisation des ressources générées par cette nouvelle taxe.
Donc après le « combat » qui a permis « d’arracher » des concessions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, on n’a pu trouver cette « Ingénierie financière » faite de « démarches innovantes » qui consiste à « dévier » la taxe prélevée sur les billets d’avion et versée dans un compte séquestre pour combler le vide crée par le faux bond des amis qui avaient déjà été remerciés pour avoir manifesté un intérêt quant au projet d’aéroport.
Tout ça pour dire que le Président fait toujours preuve de générosité quand il s’agit rendre à César (étranger) ce qui lui appartient. Pour cette raison, il serait intéressant de savoir pourquoi les amis saoudiens de Wade (ils sont vraiment ses amis depuis qu’il est élu président) ne se sont pas manifestés en grande pompe dans leur contribution aux grands travaux de l’Anoci depuis la création cette agence très visible et très active dans sa communication publique. C’est sûr Wade se ferait un plaisir de les remercier publiquement devant la Nation.
Tout le monde sait que le Royaume Wahhabite est le premier bailleur de fonds de l’organisation de la Conférence islamique. Il est d’ailleurs constant que cette entité de la Umma islamique est de facto cogérée entre deux sommets, par le président en exercice et l’Arabie Saoudite. Comment se fait-il alors, que depuis plus de deux ans ce sont essentiellement le Koweït et les Emirats Arabes Unis qui financent le plus gros des travaux liés à la préparation de ce grand moment que constitue la réunion la plus importante du monde musulman ?
A défaut d’une réponse claire et nette, certaines informations nous font renseignent que la quote-part des nos frères saoudiens a fait l’objet d’une « ingénierie financière très innovante » pour aider à acheter un nouvel avion digne du prestige du Sénégal, qui devrait à cette occasion, confirmer les grandes facettes de sa Téranga légendaire. Si cette information est confirmée, il serait très difficile aux Saoudiens, tout lourds de pétrodollars qu’ils soeint, de contribuer entre 35 et 40 milliards de francs Cfa.
Officiellement, un Boeing 737-800 coûte entre 66 à 75 millions de dollars américains, environ 33 à 37,5 milliards de francs Cfa. (Sources : www.boeing.com/commercial/Prices). Alors qu’un avion Airbus A319 a pour premier prix avant waxaale (négociation) 33,25 milliards de nos francs. Si on veut faire les choses en grand, bien que nous fassions partie des pays les plus pauvres au monde, il faudra débourser 36,45 milliards Cfa. C’est la première offre pour l’Airbus A320. (Sources : réponse officielle à un E-mail d’un reporter par Airbus North America). Espérons que demain quand le moment viendra de doter le président d’un avion digne de son rang de leader respecté du monde entier, on ne nous présentera pas une facture avec des aménagements personnalisés (customized) qui coûteront plus que l’appareil lui-même.
Certains parlent déjà de 100 milliards pour le futur aéronef présidentiel. Une autre question à laquelle il serait utile d’avoir une réponse c’est que les commandes d’un nouvel avion obéissent à des délais d’attente qui varient selon plusieurs facteurs. A-t-on déjà payé une compagnie tiers pour qu’elle nous cède dans la « queue » des clients qui nous ont devancés sur le cahier de commande d’Airbus ?
Un nouvel avion comptabilisé dans les dépenses de l’organisation du Sommet devrait être disponible quand les rois, princes et autres dignitaires du monde islamique seront nos hôtes.
Mais tout ça pourrait devenir insignifiant si on écoute bien Abdoulaye Wade nous rappeler son « droit d’acheter un nouvel avion quand [il] le veut ». A bien entendre sa déclaration, on a l’impression que le Sénégal dispose de tellement de ressources financières propres que l’Assemblée nationale n’aura pas besoin qu’on lui demande d’opérer un arbitrage budgétaire, comme c’est son devoir, pour voir si cette dépense est une priorité. Le chef de l’Etat nous dit que le cas échéant, il a tout juste besoin d’informer la représentation nationale pour lui faire adopter une loi rectificative des finances.
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