L’hivernage s’installe à Dakar : La psychose s’installe dans la banlieue

Après les pluies qui se sont abattues dans la région de Dakar la semaine dernière, l’hivernage a fini de s’installer, mais la psychose s’installe également chez les populations des zones inondables de la banlieue. Dans plusieurs coins de cette partie de la capitale, les populations sont à pied d’œuvre pour limiter les dégâts des eaux pluviales, comme chaque hivernage.

Le ciel qui a ouvert ses vannes sur la région de Dakar, laisse croire que l’hivernage est déjà là. Une situation qui a plongé dans l’inquiétude, les populations des zones inondables de la banlieue. A Pikine, Guédiawaye, et Thiaroye sur mer, certains quartiers comme Niety Mbar, Gounasse,  Cité baraque et Guinaw rail, les populations s’apprêtent à renouer avec ses éternelles inondations de l’hivernage. Un tour dans certains de ces quartiers,  nous a permis de mesurer l’inquiétude des habitants de ses zones. « Mon fils, l’hivernage constitue une période difficile pour nous, tu vois ces deux charges de gravats ; c’est pour au moins juguler l’eau qui rentre jusque dans les chambres après chaque forte pluie », souligne le vieux O. Ndiaye, rencontré à Thiaroye sur mer. « Après certaines pluies diluviennes, personne ne peut sortir, des fois, nous restons des jours prisonniers des eaux, du fait que les ruelles sont inondées », poursuit-il. A la cité Baraque de Pikine où nous avons fait un tour, les inquiétudes sont les mêmes. De l’avis de M. Ndiaye, un habitant de Lansarr, qui nous servait de guide, chaque hivernage, ce quartier flottant est inondé du fait de sa position géographique. Ce quartier est situé dans une sorte de cuvette, et toutes les eaux de pluie de Pikine se dirigent dans cette zone où les populations sont très démunies. Interrogés, certains habitants de ce quartier pensent que seul l’Etat peut les aider à sortir de leurs difficultés pendant l’hivernage, parce qu’il faut des moyens énormes pour lutter contre les inondations. Certains parmi eux sont même obligés de quitter leurs  maisons pendant la saison des pluies. La situation est la même à Gounass, Guédiawaye où également certaines familles ont rejoint le plan Jaxaay. D’autres qui n’ont pas la chance d’être relogés, vivent chaque année le même calvaire. « Dieu sait que ceux qui sont au plan Jaxaay ne souffraient pas plus que moi de ces inondations », nous lance une dame qui a vu les eaux des premières pluies stagner dans sa maison. Les responsables de certains comités de développement de ces zones, que nous avons interpellés, pensent que la structuration de ces quartiers, constitue la seule solution à ces éternelles inondations. Dans toutes ces zones où nous nous sommes rendus, les populations font des travaux de remblaiement et de traçage de canaux à ciel ouvert, pour endiguer ces eaux de pluies qui troublent leur sommeil.