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L’ORGANISATION DE LA CONFÉRENCE ISLAMIQUE (OCI) : Le sommet de toutes les contradictions

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L’ORGANISATION DE LA CONFÉRENCE ISLAMIQUE (OCI) : Le sommet de toutes les contradictions
L'organisation de la conférence islamique (OCI) est depuis quelque temps au-devant de l’actualité. Après plusieurs mois de préparatifs, la 11e session de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), se tient du 8 au 14 mars à Dakar. Elle regroupe aujourd'hui près d’une soixantaine de pays arabes, africains, asiatiques et européens. Certains pays d’Amérique latine et d’Asie y ont la qualité d'observateurs. Cette organisation qui s’était fixé comme objectifs, entre autres, la promotion de la solidarité entre les États membres, la sécurité, la paix et le bien-être de tous les musulmans à travers le monde, mais aussi la lutte contre le terrorisme dans les lieux saints de l’Islam, est aujourd’hui un rassemblement politique.



C’est aux lendemains de l'incendie de la sainte mosquée d'El Aqsa de Jérusalem, précisément le 25 septembre 1969, que l'organisation de la conférence islamique (Oci) a été formée. Elle a aujourd'hui près de 39 ans. Son premier sommet s’est tenu à Lahore au Pakistan en 1973.
 Elle a un secrétariat général et plusieurs organes annexes ou spécialisés, qui font son ossature. Son siège est à Djeddah en Arabie Saoudite. Depuis sa création, cinq pays d'Afrique noire, le Sénégal, le Niger, le Mali, la Guinée et le Cameroun, y ont, respectivement, assumé les fonctions de secrétaire général (pour les deux premiers pays cités) et de secrétaire général adjoint (pour les trois autres) Le sommet se réunit tous les 3 ans. L'Oci se compose de quatre organes principaux, treize comités spécialisés, neuf organes subsidiaires, cinq organes spécialisés, six institutions affiliées et deux universités islamiques. Elle est une organisation intergouvernementale qui compte 57 Etats décidés à rassembler leurs ressources, à unir leurs efforts et à parler d'une seule voix, pour défendre leurs intérêts et assurer le progrès et le bien-être de leurs populations et de tous les musulmans à travers le monde.

La solidarité entre musulmans, le conflit israélo-palestinien : des desseins de l’Oci

L'Organisation de la conférence islamique se donne pour but essentiel, de promouvoir la solidarité entre Etats membres. Outre des clauses de solidarité et d'entraide entre les États membres, elle est destinée à assurer la sauvegarde des lieux saints de l'Islam. Elle soutient également la cause palestinienne. Les buts de l'Organisation de la conférence islamique, définis par une charte élaborée à Djeddah en mars 1972, sont les suivants :

- Consolider la solidarité islamique entre les États membres.

- Renforcer la coopération entre les États membres dans les domaines économiques, sociaux, culturels, scientifiques, ainsi que dans les autres domaines d'importance vitale et procéder à davantage de consultations entre les pays membres au sein des organisations internationales.

- Œuvrer à l’élimination de la discrimination raciale, et du colonialisme sous toutes ses formes.

- Prendre les mesures nécessaires pour consolider la paix et la sécurité mondiale, fondées sur la justice.

- Coordonner l'action pour sauvegarder les lieux saints, soutenir la lutte du peuple palestinien et l'aider à recouvrer ses droits et à libérer ses territoires.

- Consolider la lutte de tous les peuples musulmans pour la sauvegarde de leur dignité, leur indépendance et leurs droits nationaux.

- Créer une atmosphère propre à promouvoir la coopération et la compréhension entre les États membres et les autres pays.

Conférence islamique à but politique

De sa création à nos jours, l'OCI s'est beaucoup métamorphosée : elle est aujourd'hui un regroupement plus politique que religieux. La conférence islamique n’étant pas strictement religieuse, ses buts sont politiques, économiques, sociaux et culturels. Elle regroupe en son sein des États séculiers ou laïcs (Syrie, Irak, Tunisie, Turquie), et certains États membres sont représentés au sein de l'organisation par des Chrétiens. D'autres États comptant des centaines de millions d’habitants de confession musulmane, ne sont pas membres de l'OCI, ou ne sont que membres observateurs, comme l'Inde, la Russie ou la Chine. Et a contrario, des pays comptant une minorité de musulmans, en sont membres, comme la Guyana, l'Ouganda ou le Surinam.

LE SECRETARIAT GENERAL

Troisième composante organisationnelle de l'OCI, le Secrétariat général est l'organe exécutif de l'Organisation. Il a été créé par la première Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères tenue à Djeddah, (Royaume d'Arabie Saoudite) au mois de Mouharram 139O H (février-mars 1970).

Le rôle du secrétaire général

Il assume les tâches qui lui sont confiées par la Conférence, en vertu de la Charte, du Règlement intérieur de l'Organisation et dans le cadre des plans d'actions adoptés par la Conférence et le Secrétaire général. Il assiste les organes subsidiaires et spécialisés dans l'exécution de leurs tâches et coordonne leurs programmes. Il supervise l'application des résolutions et recommandations du Sommet et de la Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères.

Le Secrétariat général est donc dirigé par un secrétaire général élu par la Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères. Il est assisté de quatre secrétaires généraux adjoints, également élus.

Autorité suprême du Secrétariat général et des Organes subsidiaires, le secrétaire général est responsable de leur fonctionnement devant la Conférence, à laquelle il rend compte par des rapports, de l'exécution de ses charges.

Dans l'accomplissement de ses tâches, le secrétaire général est assisté par les secrétaires généraux adjoints et des fonctionnaires et experts.

Secrétaires généraux de l'organisation depuis sa création

Tunku Abdul Rahman (Malaisie) 1971-1973

Hassan Touhami (Égypte) 1974-1975

Amadou-Karim Gaye (Sénégal) 1975-1979

Habib Chatty (Tunisie) 1979-1984

Sharifuddin Pirzada (Pakistan) 1985-1988

Hamid Algabid (Niger) 1989-1994

Dr. Azzeddine Laraki (Maroc) 1997-2000

Dr. Abdoulwahed Belkeziz (Maroc) 2001-2004

Dr. Ekmeleddin Ihsanoglun (Turquie) depuis 2004

Les 57 Etats membres de l’organisation de l’Oci

Afghanistan, Égypte, Libye, Qatar, Albanie, Émirats Arabes unis, Malaisie, Sénégal, Algérie, Gabon, Maldives, Sierra Leone, Arabie saoudite, Gambie, Mali, Somalie, Azerbaïdjan, Guinée, Maroc, Soudan, Bahreïn, Guinée-Bissau, Mauritanie, Surinam, Bangladesh, Guyana, Mozambique, Syrie, Bénin, Indonésie, Niger, Tadjikistan, Brunei, Irak, Nigeria, Tchad, Koweït, Iran, Oman, Togo, Burkina Faso, Jordanie, Ouganda, Tunisie, Cameroun, Kazakhstan, Ouzbékistan, Turkménistan, Union des Comores, Kirghizie, Palestine, Turquie, Côte d'Ivoire, Liban, Pakistan, Yémen et Djibouti.

Membres observateurs

Chypre du Nord 1979

Bosnie-Herzégovine 1994

Centrafrique 1997

Thaïlande 1998

Russie 2005

Organisations internationales

Ligue arabe 1975

Organisation des Nations unies 1976

Mouvement des non-alignés 1977

Organisation de l'unité africaine 1977

Organisation économique de coopération 1995

PORTRAIT D'EKMELEDDIN IHSANOGLU, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’OCI : Une tête bien faite

Ekmeleddin Ihsanoglu (Turquie), actuel secrétaire général de l’organisation de la conférence islamique, est le premier secrétaire général élu. Titulaire de plusieurs diplômes, il a occupé de hauts postes de responsabilités. Depuis sa prise de fonction en tant que neuvième secrétaire général de l’OCI en janvier 2005, il s’est employé à imprimer un nouvel élan à cette Organisation. Et a entièrement épousé la cause du monde musulman, à un moment où celui-ci fait face à des difficiles multiples. Il a souvent proposé des mesures destinées à promouvoir la paix dans le monde et à forger une véritable solidarité entre les membres de la communauté musulmane. Il a également pris de louables initiatives pour faire de l’Oci une organisation efficace.

Le professeur Ihsanoglu est né au Caire le 26/12/1943. Il a obtenu une licence en Sciences en 1966 et un master de chimie en 1970 à l’université d’Ain Shams en Egypte. Après son doctorat à l’université d’Ankara (Turquie) en 1974, il entreprend des recherches post-doctorales, de 1975 à 1977, en tant que chercheur associé à l’université Exeter du Royaume Uni. Membre du corps enseignant des facultés de Sciences, il devint le premier professeur et le premier chef du département d’histoire des sciences à l’université d’Istanbul. Il est également président fondateur de la société turque d’histoire des sciences (TBTK) et de la fondation Isar. Il a aussi exercé les fonctions de président de l’Union internationale d’histoire et de philosophie des sciences (IUHPS), de 2001 à 2005. Il est, en outre, membres de plusieurs sociétés scientifiques internationales et siège dans les conseils consultatifs de nombreux centres, instituts et académies, de même qu’au sein du comité éditorial de nombreux journaux d’Egypte, France, Allemagne, Jordanie, Arabie Saoudite, Espagne, Tunisie, Turquie, Royaume Uni et Etats-Unis. Le professeur Ihsanoglu est titulaire de la «Medal of Glory», décernée par le président de la République d’Azerbaïdjan, de la Médaille de la Distinction de 1er ordre, décernée par le président de la République d’Egypte et de la médaille de l’indépendance du 1er ordre, décernée par le roi de Jordanie. Il a également été fait Grand Commandeur de l’Ordre National du Lion par le président de la République du Sénégal et est titulaire de la Médaille de la Gloire, décernée par le Président de la Fédération de Russie (présentée par le président de la République du Tatarstan) et de la Médaille du service d’Etat, attribuée par le président de la République de Turquie. En 2000, il a également reçu le Prix Mondial du Livre de l’année, du Président Seyed Mohamed Khatimi, président de la République islamique d’Iran. Le professeur Ihsanoglu est en outre titulaire du titre de docteur honoris causa de plusieurs universités d’Azerbaïdjan, de Bosnie-Herzégovine, de Bulgarie,de la Fédération de Russie, du Pakistan, du Royaume Uni, du Tatarstan, de Turquie et des Etats-Unis. Il a été également nommé Ambassadeur Itinérant du gouvernement bosniaque en 1997. Il est marié et père de trois garçons.

Ardent défenseur des bonnes causes

Ses efforts pour renforcer l’Oci lui ont valu les éloges de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, ainsi que la reconnaissance des médias et des masses, qui ont salué sa manière d’appréhender les défis auxquels les musulmans font face. Il a en effet été l’initiateur d’activités d’avant-garde en rapport avec la recherche et l’édition et a organisé des congrès et symposiums dédiés à différents thèmes comme l’histoire des arts et des sciences et les relations internationales. On lui doit aussi d’avoir orienté la recherche vers la sensibilisation du public à la culture islamique aux quatre coins de la planète. Il a aussi initié et supervisé des programmes de restauration, de promotion et de sauvegarde du patrimoine scriptural et architectural de la civilisation islamique dans de nombreux pays.

Ekmeleddin Ihsanoglu a par ailleurs contribué aux débats intellectuels entrant dans le cadre du dialogue interculturel. Grâce à son sens de l’initiative, institutionnelle et personnelle, il a forcé le respect des milieux intellectuels en tant que contributeur éminent au rapprochement entre les cultures, et plus particulièrement entre le monde musulman et l’Occident.

Depuis qu’il a rejoint l’OCI en 1980 en tant que premier directeur général du centre de recherche sur l’histoire, l’art et la culture islamiques (IRCICA) à Istanbul, il a œuvré sans répit, à promouvoir une meilleure compréhension et une meilleure connaissance de l’Islam, de ses cultures et de sa civilisation, aussi bien en Occident que partout dans le monde. Bien connu dans les milieux académiques et universitaires occidentaux en tant qu’homme de Lettres, il a collaboré pendant plus de quatre décennies avec les plus grandes institutions du monde musulman et de l’Occident. Le professeur Ihsanoglu n’a jamais hésité à soutenir les droits des minorités musulmanes et à prêcher le respect des droits de l’Homme, avec la passion de l’ardent défenseur des bonnes causes qu’il est. Toutes choses qui transparaissent à travers ses écrits et ses discours.

Ndèye fatou Seck et Maria D. Thiam Diédhiou



2 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Avril, 2015 (09:14 AM)
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2016 (08:49 AM)
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