Excisée à l’âge de 10 ans, B.D reste encore marquée par la grande souffrance ressentie à l’occasion de cette opération, tout en continuant à vivre avec l’angoisse permanente de contracter les maladies auxquelles cette pratique expose souvent les femmes.
Née à Dakar dans le quartier populaire de Grand-Yoff, dans la proche banlieue de Dakar, la jeune B. D., aujourd’hui âgée de 14 ans, explique avoir subi cette épreuve à Pikine (banlieue de Dakar) sur décision de ses parents.
Quatre ans après, c’est avec une voix enrouée et tremblante qu’elle raconte le supplice que lui a infligé son bourreau, une sage-femme d’Etat.
‘’Je suis restée trois mois chez elle pour guérir. Après m’avoir excisée, elle m’a fait une piqûre antitétanique et on me soignait à base de feuilles moulues. Chaque jour, c’est avec cette poudre qu’on soignait mes plaies’’, raconte la jeune fille venue prendre part à l’atelier des enfants sur les mutilations génitales féminines, organisé les 8 et 9 décembre derniers, par le Groupe de recherche sur les femmes et les lois au Sénégal (GRFLS).
Elle se souvient encore de la douleur qu’elle ressentait les jours qui ont suivi son excision. Surtout, lorsqu’il fallait pisser, la petite fille dit qu’il lui arrivait de retenir ses urines jusqu’au dernier moment avant de se résigner, la mort dans l’âme, à aller aux toilettes. B.D. confie avoir vécu ainsi jusqu’à la guérison complète de ses plaies.
Et elle ne se souvient pas avoir une seule fois été consultée ou soignée par un médecin ou avec la médecine moderne. En effet, compte tenu de l’interdiction de la pratique, la jeune fille explique que ses parents et son entourage ne voulaient pas que les gens soient au courant de l’opération.
Aujourd’hui, la fillette dit vivre avec des regrets, tout en éprouvant un profond sentiment de culpabilité comme si c’était elle-même qui avait choisi d’être excisée.
‘’Je regrette d’avoir subi cela et je ne le ferai jamais à mes filles’’, dit-elle avec une force qui renseigne sur le degré de sa souffrance.
Aujourd’hui, même si ce sont le respect de la tradition et la préservation de l’honneur familial qui sont mis en avant pour justifier la pratique, B.D. jure la main sur le coeur qu’elle ne fera pas exciser ses enfants.
‘’On nous dit que c’est la tradition et que si tu ne le fais pas, tu sera humiliée au village. Et il y a des endroits où tu ne pourra jamais te rendre, le bois sacré par exemple. Mais malgré ça, mes enfants ne le feront pas’’, martèle-t-elle.
Outre la douleur, elle dit aujourd’hui ressentir la peur en pensant au mariage au vu de toutes les conséquences qui découlent de l’excision et des mariages précoces.
Se marier, avoir des enfants et attraper toutes ces maladies dont on a parlé au cours de l’atelier, rien que le fait de penser à tout cela l’angoisse.
‘’Ils nous ont parlé du VIH, du cancer, de la mortalité, des fustiles, des césariennes, des risques d’hémorragie, de tétanos, de l’anémie et de pleins d’autres maladies. J’ai peur et cette peur ne me quitte pas. Même pendant mes menstrues, je revis éternellement cette peur parce que mes règles sont très douloureuses’’, confie-t-elle.
C’est avec ce sentiment de tristesse que cette jeune fille poursuit depuis 2007 ses études auprès de son frère à Kolda et participe avec ses camarades à la campagne mondiale : ‘’La violence n’est pas notre culture’’.
Fort heureusement, un suivi psychologique est offert aux intéressés pour les aider à se protéger eux-mêmes contre les mutilations génitales féminines et les mariages précoces.
19 Commentaires
Saer
En Décembre, 2010 (22:06 PM)Moi
En Décembre, 2010 (22:06 PM)Peur
En Décembre, 2010 (22:07 PM)K A
En Décembre, 2010 (22:07 PM)Tontou Dou Forokh
En Décembre, 2010 (22:09 PM)Tex
En Décembre, 2010 (22:12 PM)Mimi
En Décembre, 2010 (22:13 PM)Kaani
En Décembre, 2010 (22:19 PM)kou kham ma ngi khar nga léral ma
Mario
En Décembre, 2010 (22:19 PM)senegalais de grace avancé wouñoudé ¡¡¡¡¡¡¡¡¡
King Lat
En Décembre, 2010 (22:47 PM)Lecteur
En Décembre, 2010 (23:05 PM)Mods
En Décembre, 2010 (00:10 AM)Borokho
En Décembre, 2010 (02:27 AM)MAIS SINCEREMENT EN LISANT SA DECLARATION VRAIMENT AM NA LOU MA METTI TROP TROP MAIS MAME DIARRA A RAISON PAS DE NEGOCIATION POUR LES PRATIQUANTS DE LOURDES PEINES DOIVENT ETRE POSER SUR LEUR DOS
AMNA LOUMA METTI TROP SURTOUT KE J HABITE A PIKINE
Xuman
En Décembre, 2010 (03:11 AM)Thomas
En Décembre, 2010 (08:20 AM)Mane
En Décembre, 2010 (08:52 AM)Domou Djigueen
En Décembre, 2010 (12:57 PM)DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
DE LA BARBARIE ! C pas BIEN !
Alinom Di Attihom
En Mars, 2013 (20:48 PM)Enracinement
En Mars, 2013 (20:49 PM)Participer à la Discussion