Le dépistage et le traitement pour vaincre la " séro-ignorance"

Le ministre de la jeunesse et de l’Emploi, Mamadou Lamine Keita, a procédé hier, à Louga, à la cérémonie de lancement de la cinquième édition de la semaine nationale jeunes/Sida. Une occasion pour les différents acteurs impliqués dans la lutte contre le vih d’appeler à la nécessité et à l’urgence du dépistage et du traitement pour contenir l’avancée du virus à défaut de l’éradiquer totalement. 

Louga, la capitale du Ndiambour et localité réputé pour la jeunesse de sa population, l’émigration de ses fils, a été choisie par le organisateurs pour abriter la cérémonie de lancement de la semaine jeunes/Sida qui se déroulera sur toute l’étendue du territoire national du 21 au 28 août 2007. Ainsi, les autorités et notabilités civiles, politiques, militaires, religieuses et coutumières, les partenaires dans la lutte contre le vih, les artistes, l’ambassadeur de la jeunesse pour la lutte contre le Vih et non moins champion de lutte Yakhya Diop Yékini et surtout les jeunes Ndiambour Ndiambour se sont fortement mobilisés. Ils ont bravé la canicule de plomb pour se retrouver à la place publique tenaillée entre les quartiers Artillerie Sud et montagne Nord.

Cap sur le dépistage volontaire, anonyme et gratuit

Pour les besoins de la cérémonie, trois sites de dépistages (l’hôtel de ville, le centre-conseil ado de Louga logé au Centre culturel municipal franco-arabe Serigne Saam Mbaye du quartier Artillerie et l’Asbef) ont été aménagés. Autour du thème "Vih et droits humains : Rôles et responsabilités des jeunes", l’abstinence, la fidélité, le port du préservatif, le dépistage volontaire, anonyme et gratuit ont entre autres été les maîtres-mots des différents orateurs qui se sont succédé à la tribune, pour mettre les groupes vulnérables que sont les jeunes, notamment les filles, à l’abri du Vih/Sida. Le adio crochet initié pour la circonstance par le projet de promotion des jeunes qui s’est impliquée dans la sensibilisation et la lutte contre le sida depuis 1993 a constitué un bon baromètre pour mesurer le niveau de sensibilisation des jeunes sur le dépistage et ses avantages. Aussi, à en croire Babacar sall, Adjoint au maire de Louga, la commune dans son programme Agenda 21 a longuement travaillé sur le volet vih sida" ce qui s’est traduit par une forte implication de la mairie dans la sensibilisation mais surtout dans l’accompagnement des personnes vivant avec le virus. Il en appellera à l’engagement des 100 mille lougatois pour davantage de dépistage et surtout un meilleur dépistage afin de prouver que Louga est en deçà des 0,6 % de taux de prévalence mais aussi pour vaincre la "séro-ignorance" Le secrétaire général du conseil régional de Louga n’en dira pas moins en magnifiant le partenariat entre les ministères de la jeunesse et de la santé et qui a consisté à intégrer " la dimension lutte contre le fléau du sida dans le cadre des activités qui sont menées par les jeunes, ces relais dans l’information et la sensibilisation, durant les vacances". Aussi, a –t-il salué la collaboration dans le cadre de la prise en charge des compétences en matière de santé au niveau régional (dont le plan régional de lutte contre le sida qui est arrivé à terme) du coordonnateur régional de lutte contre le sida et de l’inspecteur régional de la jeunesse avec le conseil régional. A sa suite, Diack Fall, secrétaire général du conseil régional de la jeunesse de Louga reviendra sur la mobilisation de toutes les franges de la jeunesse lougatoise qui ont fait sienne la lutte contre le vih.

Ce que confirmera le représentant de Suzanne Maiga konaté, la présidente du groupe thématique Onusida empêchée. En participant à cette célébration de la jeunesse et de la prise en compte de ses droits, il évoquera l’importance de l’investissement dans la jeunesse en tant que frange la plus importante mais aussi la plus vulnérable au double plan socio-économique et virologique de la population sénégalaise. C’est ainsi qu’il déroulera les droits dans l’atteinte des omd et la santé de la reproduction des jeunes pour au finish les interpeller sur leurs comportements par rapport à la sexualité.

65 millions de personnes infectées et 25 millions de morts

Le précurseur de la lutte contre le sida au sénégal, en l’occurrence le Dr Ibra Ndoye, ci-devant secrétaire exécutif du Conseil national de lutte contre le sida évoquera la situation dans le monde. Celui qui considère le sida comme la plus grande priorité de santé et de développement dans le monde estimera que la prévalence exponentielle du sida dans les pays d’Afrique australe s’est considérablement répercuté sur l’espérance de vie, un indicateur de développement important, qui a drastiquement chuté de plus de 10 ans dans la plupart de ces pays. A l’en croire, "nous ne devons pas baisser la garde face à cette épidémie qui a vu 65 millions de personnes infectées par le virus de par le monde et que 20 à 25 millions en sont décédées aujourd’hui". Avant de poursuivre qu’ "en Afrique au sud du Sahara, le sida , depuis cinq ans est devenu la première cause de mortalité et sur les trois millions de décès recensés annuellement, les 2,6 millions sont des africains", dira t-il. D’où "la nécessité d’en parler tous les jours et d’apprendre à vivre avec le sida car la maladie est encore là et elle restera avec nous durant les 20 à 25 années à venir", a-t-il poursuivi. Et les jeunes comme leur tutelle ont un rôle fondamental à jouer.

Il est revenu enfin au maître d’œuvre, le ministre de la jeunesse, de décliner les stratégies et politiques mises en œuvre par son ministère pour participer à la lutte contre l’épidémie du sida. Mamadou lamine keita après avoir réitéré son engagement à s’impliquer d’avantage et à appuyer le projet de promotion des jeunes (Ppj) non sans avoiR remercié tous les partenaires, les artistes, la presse et l’ambassadeur yékini Diop. Une prestation des artistes pour sensibiliser davantage les jeunes sur le vih a mis fin à la cérémonie.