‘Monsieur le président de la République du Sénégal, nous travailleurs du secteur public et parapublic venons à nouveau, en ce début de l’an 2009, solliciter votre aide et votre soutien afin que nous puissions sortir des griffes de nos bourreaux, c’est-à-dire les usuriers libano-syriens établis dans toutes les capitales régionales, plus particulièrement à Dakar’. C’est ce qu’on lit dans une correspondance adressée au chef de l’Etat par le Regroupement national des fonctionnaires du secteur public et parapublic victimes des usuriers.
Dès son accession de la magistrature suprême, rappellent les victimes, ‘la première mesure que le président Wade avait prise a été de sauver les fonctionnaires, en donnant des instructions fermes (en) demandant la suppression des coupures à la source opérées à partir du centre Peytavin sur les salaires des fonctionnaires. En ce moment, tous les travailleurs du secteur public et parapublic ont dansé, car la plupart d’entre eux ne parvenaient plus à percevoir leur salaire depuis 10 à 15 ans (…)’, rapporte la même source.
La création de la Mecap en 2000, s’est déroulée ‘au grand bonheur de tous les travailleurs’, soulignent les victimes des usuriers qui précisent, toutefois, que ‘les instructions ont été respectées pendant deux ans seulement’. Depuis 2002, ajoutent-elles, ‘les usuriers ont refait surface avec la complicité des agents du ministère des Finances et du Trésor public et du centre Peytavin, lesquels gèrent les comptes des usuriers et se présentent à eux à chaque fin du mois pour percevoir leurs commissions’. Ainsi, regrettent les fonctionnaires, les coupures à la source de la Mecap ne passent plus, au profit des coupures des usuriers. ‘Ce qui empêche à la Mecap de recouvrer correctement ses créances’, constatent-ils.
Aujourd’hui, révèle le regroupement national des victimes de l’usure, ‘pour mieux ferrer les clients, les usuriers leur font signer des cessions volontaires de salaire tous les jeudis au niveau du Tribunal régional de Dakar au grand dam des magistrats qui ignorent tout ce qui se passe en amont dans ces affaires nébuleuses pour légaliser l’usure’. A travers leurs pratiques peu orthodoxes, les usuriers font ‘acquérir’ à leurs proies un téléviseur en couleur de 55 cm à crédit à 500 mille francs, un congélateur entre 800 et 900 mille francs. Mais les marchandises ne sortent jamais des magasins, font remarquer les victimes. Parce que les complices des usuriers sont souvent aux abords de ces magasins pour guetter la moindre opportunité de racheter la marchandise ‘acquise’ moyennant une somme dérisoire. L’exemple que donnent les victimes en dit long sur ces pratiques des usuriers. Deux congélateurs vous sont cédés à ‘un million 800 mille et des complices vous remettent la somme de 200 mille francs et vous aurez à payer à la source des mensualités de 60 à 70 mille payables sur deux ou trois ans’, voire plus, révèle-t-on.
Aujourd’hui, les victimes demandent au président Wade de ‘faire arrêter immédiatement toutes les coupures illicites et illégales à la source à partir du centre de Peytavin sur les salaires des travailleurs’.
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