Toutefois, le passage de ce procès aux flagrants délits suscite déjà des interrogations quant à la compétence du tribunal régional pour statuer sur cette affaire inscrite au rôle du vendredi. Des avocats et certains praticiens du droit s’interrogent sur cette situation, estimant que l'incendie volontaire est qualifiée par le Code pénal sénégalais comme étant un crime et non un délit. Pourtant, il a été bel et bien mentionné sur les procès-verbaux d'enquête préliminaire et sur les rôles du parquet : ‘incendie volontaire et destruction de biens appartenant à autrui’.
Ces praticiens du droit s'interrogent sur le fait que cette affaire n'ait pas été transférée en Cour d'assises, ainsi que le prévoit la loi pénale en pareille circonstance. En tout état de cause, le code de justice criminel punit l'incendie volontaire de lieu habité ou non habité. L'article du Code pénal, relatif à cet acte, l'assimile à un crime qui, par conséquent, débouche sur la condamnation d'une peine qui peut excéder dix ans, en plus des travaux forcés. Mais compte tenu de la délinquance primaire des jeunes Yoffois, qui n'ont jamais eu maille à partir avec la justice, les prévenus pourraient bénéficier de circonstances atténuantes. Quant à l'autre inculpation, il est sanctionné et puni par l'article 409, ayant trait à la destruction volontaire de biens d'autrui.
Hier, au tribunal, la communauté Layène a pris d'assaut le nouveau palais de justice pour soutenir ses condisciples. Pour eux, l'objectif visé à travers cette mise en feu des cabanes qui juxtaposaient la plage Bceao n'était pas de faire du vandalisme. ‘Ils étaient animés par le dessein de s'opposer à la construction des cabanes où hommes et femmes font des actes réprimés par la morale’, soutiennent-ils. Mieux, ils notent que ‘cette pratique se déroulait à quelques encablures du mausolée du vénéré guide Seydina Limamou Laye’.
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