Départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba : Les fidèles à la source du mouridisme
Ce fut un « Yoor yoor » du 5 septembre 1895 que l’administration coloniale signifia à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké Khadimoul Rassoul son arrestation et sa traduction devant le conseil privé du gouvernement du Sénégal.
Touba la sainte, il est 9 heures en cette matinée du 18 du mois lunaire de Safar (Digui Gamou), correspondant au 19 mars de l’année en cours. De partout, principalement des concessions des membres de la famille de Khadimou Rassoul, ont fusé en choeur de milliers de voix psalmodiant le Saint Coran, ou chantant des poèmes tirés des œuvres inépuisables du fondateur de la Mouridiya. Chacun veut y aller avec la plus grande ardeur et une volonté farouche de ne pas être en reste, dans la commémoration du départ en exil de cet être exceptionnel qui avait appelé à la manifestation qui se déroule ainsi.
Les rites qu’il avait prescrit d’accomplir devaient s’inscrire en droite ligne avec les enseignements de la Charia et de la Sounah du Prophète Muhammad (Saws). C’est-à-dire la lecture des Saintes Ecritures, des évocations du Créateur par ses magnifiques noms, chanter les poèmes du cheikh, faire preuve de solidarité avec son prochain, etc. De cette manière, Serigne Touba a voulu rendre grâce au Tout-Puissant qui, en cette épreuve, lui avait assigné une mission-destin dont les retombées sont très profitables. D’où l’obligation qu’il s’est assignée de lui exprimer sa gratitude, action à laquelle il a voulu associer tous les musulmans, afin que chacun bénéficie des bienfaits qui en découleraient. Car, le Créateur ne nous dit-il pas : « Exprimez votre gratitude et J’en rajoute ».
C’est la raison pour laquelle les milliers de fidèles, venus de tous les coins du monde, ont convergé vers Touba, par tous les moyens de locomotion qui leur sont accessibles. Sur place, l’accueil a été à la dimension de l’évènement, dans la mesure où, sur instructions du khalife de Khadimou Rassoul, Cheikh Salihou Mbacké, les habitants de la localité ont abandonné leurs demeures pour mettre dans les conditions les meilleures les hôtes du cheikh venus répondre à son appel.
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