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ME WADE ET LA PRESSE ECRITE SENEGALAISE Entre le show et le froid

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ME WADE ET LA PRESSE ECRITE SENEGALAISE Entre le show et le froid
Lors de l’inauguration des nouveaux locaux du Groupe de presse Wal fadjri, Me Wade a laissé entendre « j’ai été triste de n’avoir pas été compris par les journalistes ».Entre Wade et la presse nationale écrite sénégalaise, c’est une vieille histoire. Panorama sur trente cinq ans de relation entre Me Wade et la presse écrite sénégalaise.

Durant les vingt six ans (1974 à 2000) qu’il a passé dans l’opposition, Me Wade, fut un sujet très vendeur pour la presse écrite. Devenu Président de la République du Sénégal en 2000, Me Wade continue de faire les choux gras de la presse écrite. Mais à l’intensité, au degré et à la nature des rapports de « parfaite intelligence », entre lui et la presse, très forts des années quatre vingt et quatre vingt dix, se sont substitués, des rapports souvent conflictuels, voire tendus la plupart du temps et, moelleux et mielleux de temps à autre.

Si la presse écrite est une industrie, Wade en est incontestablement la matière première. Tellement les salles de rédaction exploitent à satiété, l’(inépuisable ?) ressource « Wade ». Me Wade a envahi les pages de la presse écrite nationale et, la presse a envahi Me Wade, ces dix dernières années.

Nous sommes dans les années 70-80. Les relations entre le Pape du Sopi (Changement en wolof) et la presse remontent du temps des années de braises du Parti démocratique sénégalais (Pds). A cette époque, les publications se comptaient sur les doigts de la main. Très tôt, Wade a compris l’importance d’investir dans la Presse, un atout indispensable pour remporter la bataille de l’opinion. La presse sera la variable maitresse qui lui permettra de quitter un point, le Point E, sa maison, pour un autre point, la Présidence de la République.

Surtout que les activités de son parti et, ceux de l’opposition de Gauche légalement constituée, (le Pai de Majmout Diop, le Rnd de Cheikh Anta Diop, le Pit de Amath Dansokho, la Ld/Mpt de Abdoulaye Bathily, Aj/Pads de Landing Savané (Mamadou Diop Decroix ?) etc..) souffraient beaucoup du manque de support, pour la dissémination de leurs idéaux, à travers les différents masse- média existants à l’époque, à savoir le quotidien national « le Soleil » pour la presse écrite, et l’Office de radiodiffusion télévision du Sénégal (Orts), pour la télé et la radio.

Ainsi, comprenant que sa longue lutte politique qui doit le porter à la tête de l’Etat passe aussi par la conquête de l’opinion, Wade créa tout à tour « le Démocrate », un genre de bulletin interne à tirage modeste, destiné à une certaine élite dans les années 70, puis « Takussan », la première expérience de presse privée, grandeur – nature de Wade et, plus tard, le « Sopi » en 1988, d’abord journal de campagne du Pds et ensuite, de tous les partis de l’opposition, pour le combat politique de la conscientisation des masses.

De toutes les élections qu’il a eues à faire contre le régime socialiste, Me Wade a toujours proclamé sa propre, même si le Conseil constitutionnel en a jugé toujours autrement. En 2000, la presse privée nationale et la Société civile ont encadré et pesé sur le résultat des urnes. A l’arrivée, Me Wade gagne. Avait- il raisonné ?

En 2005, Quand Wade faisait la leçon aux journalistes en déclarant : « je suis le premier journaliste dans ce pays (sic) », il faisait allusion au journal « Takussan » qu’il avait créé. Sauf à préciser que le premier sénégalais à créer un journal privé fut le journaliste feu Abdourahmane Cissé, en 1974, avec son journal « Lettre ouverte ». Reconnaissons, en revanche à Wade d’avoir été le premier patron de presse privé à 100 francs Cfa au Sénégal.

Ainsi, précurseur de la presse privée et de la presse libre et indépendante premier à commercialiser un journal à 100 francs Cfa, Wade estime que lui, avocat de métier, a beaucoup fait pour la profession de journaliste et estime que, les journalistes passent tout leurs temps, à son goût, à l’attaquer sur tous les fronts, à faire le jeu de l’opposition et, d’une certaine manière, celui de la société civile. Tel est la lecture renversée qu’on peut se faire de l’expression de Wade :« je suis le premier journaliste dans ce pays ». Mieux encore, Me Wade rallonge l’aide à la presse, en le portant de 200 millions à 300 millions de francs Cfa en 2009.Et les journalistes ne l’ont toujours pas compris.

La riposte : de la presse privée libre à la presse privée politique

Alors, certainement fatigué de ne pas être compris par les journalistes, Me Wade se fait l’idée selon laquelle, « une certaine presse », estimant qu’elle a été un élément déterminant dans l’achèvement du régime socialiste et, l’avènement de l’alternance, semble lui réclamer encore et encore, sa part de « l’Alternoce », c’est-à-dire, plus de liberté d’expression et, plus de subventions.

Pour préparer sa riposte, dans un premier temps, Me Wade combat le verbe par le verbe, la plume par la plume et, encourage ses proches à créer des journaux et des radios. Ainsi, Farba Senghor créa la radio (Anur Fm) et son propre journal quotidien (Express news). A Pape Diop, Président du Sénat, déjà initiateur de la de Radio Municipale de Dakar (Rmd) du temps de sa superbe (Président de l’Assemblée nationale et Maire de Dakar), on l’attribue la propriété de « Océan Fm ». Macky Sall, ex n°2 du Pds, devenu officiellement opposant politique à Wade depuis 2008, a été le propriétaire de l’éphémère radio Sen Info, qui n’émet plus, avant de la céder à Ahmeth Khalifa Niass. Et que dire de l’ex-journal du très engagé Ndioguou Wack Seck, « Il est midi ». Directeur de publication du quotidien « Le Messager », Bamba Ndiaye est nommé Conseiller en Communication du Chef de l’Etat. Moins (ou pas encore ?) coloré politiquement, son ex-Ministre des Affaires Etrangères, Cheikh Tidiane Gadio, tente de faire « converger » les différents points de vue, à travers sa radio….. Convergence Fm. On annonce même une télé, Sopi Tv, du côté des jaunes et bleus de la Vdn.

Après les hommes d’affaires qui ont investi, dans les années 1990 à 2000, le segment de la presse, les hommes politiques, à leur tour, s’invitent dans le champ des média, au cours de la décennie 2000 / 2010. Et la bataille de l’opinion fait rage par presse interposée. C’est le Nouvel Ordre de l’information au Sénégal. Au plus fort moment de ses rapports heurtés avec la presse, Wade déclare qu’il ne s’adressera plus à la presse privée nationale de manière interactive. Dans un accès de dépit, Wade se contentera dans un premier temps des communiqués de presse. Avant de revenir à de meilleurs sentiments.

Babacar Justin Ndiaye, première victime de Me Wade

Et pourtant, les prémices de ce « mortel combat » entre Wade et ce qu’il qualifie « Une certaine presse », celle qui fouine et qui va plus loin de ce qui est apparent, était prévisible depuis un certain….. mai 2000, à la Présidence de la République. Ce jour là, Wade faisait sa toute première sortie publique au lendemain de sa victoire de 2000. Avec comme initiateur et présentateur, Me Mame Adama Guèye, actuel Bâtonnier de l’ordre des Avocats, et à l’époque Président du Forum Civil et, plus tard candidat à la succession de Me Wade en 2007. Le Président Wade, lors de cette conférence-débat public national, avait rabroué comme c’est pas possible, le journaliste-politologue, Babacar Justin Ndiaye, juste pour une question, ou du moins , une piste de sortie de crise que ce dernier avait suggéré sur le dossier de la Casamance, qui rappelle toujours à Wade, à son bon souvenir…Seulement, avec l’euphorie de l’alternance, personne n’a pu décrypter la colère injustifiée et démesurée de Wade.

Wade et la Presse, c’est aussi l’instrumentalisation à outrance de la Division des Investigations criminelles (Dic) qui normalement, ne devrait connaître que des affaires relevant du pénal (crime, délit et contravention) et qui est devenue l’épée de Damoclès suspendue au dessus de la tête des journalistes, souvent accusés de diffamation, un délit qui relève du tribunal civil. Même s’il faut noter ces derniers temps, un desserrement de l’étau. Qui a très peu duré avec l’aide à la presse, avec à la clé, une citation au Ministre de l’information que la presse a largement étayé hier.



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