Le daaka est une retraite religieuse annuelle de 10 jours qui se déroule dans une forêt à 10 km de la cité tidiane de Médina Gounass, village du département de Vélingara au sud du Sénégal. L’édition de cette année, la 65e a été ouverte samedi dernier, en présence du gouverneur de Kolda, représentant l’Etat du Sénégal.
La cérémonie officielle d’ouverture du daaka a eu lieu, très tard, dans la soirée de samedi dernier. C’est aux environs de 20 heures que Moubarack Seck, le tout nouveau gouverneur de Kolda et sa suite, ont foulé le site du daaka, à 10 km du village de Médina Gounass. D’habitude, la cérémonie officielle a lieu après la prière de 17 heures. C’est que le chef de l’exécutif régional a été retenu à Kolda par les événements malheureux qui ont opposé le commissariat de police et une bonne partie de la population, suite au décès d’un jeune suspecté d’avoir volé le poste téléviseur du président du Conseil régional. Moubarack Seck a, donc, présenté ses excuses au Khalife Amadou Tidiane Bâ pour les désagréments liés à l’attente. Il a, ensuite, présenté les salutations et les encouragements du chef de l’Etat et de son gouvernement. Il dira que ce sont des évènements du genre qui ont fait du Sénégal ce qu’il est et qui suscite la curiosité de beaucoup d’autres pays du monde, c’est-à-dire un pays multiethnique, mais tout de même, de concorde sociale, de paix et qui emprunte les voies du développement.
Dans sa réponse, le khalife n’a pas présenté de doléances. Il s’est contenté de constater que les autorités de l’Etat accordent de l’importance à tout ce qui touche à la religion. Cela explique, à son avis, la présence en ces lieux et comme dans toutes les manifestations religieuses, d’une importante délégation de chefs de service. Seulement à la suite du khalife, le coordonnateur de dental daaka, structure en charge de l’organisation matérielle, a émis des craintes par rapport à l’approvisionnement correct des pèlerins en eau. Pour Mamadou Moussa Bâ, «une huitaine de camions citernes seulement sont annoncés alors que nous en avons exprimé un besoin de 15. La cuve du château est seulement de 50 m3 d’eau et le réseau hydraulique est très faible. Ce qu’il nous faut, c’est une extension du réseau, l’augmentation du nombre de robinets et la construction d’un nouveau château d’eau» M. Bâ justifie sa crainte par le fait que 600 000 pèlerins sont attendus pour cette 65e édition. Pour la précédente, le daaka avait accueilli 540 000 personnes, selon notre interlocuteur.
10 jours, des ressortissants de tous les coins du Sénégal et des pays comme la Mauritanie, la Gambie, les deux Guinée et le Mali et qui enregistre des va-et-vient incessants de voitures pendant toute la durée de la retraite spirituelle. La piste aller est bitumée. Une situation qui oblige plusieurs conducteurs à l’emprunter au retour, malgré la présence dissuasive des forces de l’ordre.
Pour l’histoire, le daaka a été institué en 1942 par le Cheikh Mahamadou Saïd Bâ, premier khalife du village. Il l’a fait, de manière régulière, sur ce site qui se trouve dans une vallée entourée de collines, depuis 1973. Plusieurs autres sites ont accueilli l’évènement. Mais, l’objectif reste le même. Selon, Mamadou Moussa Bâ, il s’agit de développer la spiritualité et les pratiques cultuelles des musulmans, créer la solidarité entre membres de la communauté et occasionner la familiarité. Cet objectif ne départe pas, selon le marabout Abdoulaye Diallo, de ceux des prières en communauté du vendredi, de l’Aïd-el-kébir et de l’Aïd-el-fitr, qui sont des occasions pour les musulmans de se rassembler et de constituer une même famille solidaire en Allah.
0 Commentaires
Participer à la Discussion