L’affaire d’inceste qui défraie encore la chronique à Rufisque Dangou Résidence continue de plonger la famille Badiane dans un véritable drame familial. Le procès, prévu avant-hier devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, a été renvoyé à lundi prochain, suite à une demande de l’un des conseils de la défense. Depuis que cette affaire d’inceste a été révélée par la presse, renseigne un des avocats de la partie civile, les filles qui accusent leur propre père de viols, sont sujettes à des « troubles psychologiques ». Leur état psychique est tellement en trouble que leurs avocats ont décidé de saisir le tribunal pour que le procès puisse se tenir en chambre de conseil pour ne pas trop les exposer à la pression de la foule. Le public n’est pas admis à un procès en chambre de conseil. D’ailleurs, les avocats ont demandé aussi au tribunal de déléguer une assistance psychiatrique pour une meilleure prise en charge clinique des filles. Pour étayer son argumentaire, un des avocats des filles a soutenu que lors des confrontations avec leur père muezzin, elles sont restées aphones et n’osaient pas lever les yeux sur lui. Les seules phrases que les avocats ont réussi à leur arracher ont été prononcées dans une salle isolée. Durant la discussion, l’une d’elle qui semble la plus touchée, s’est tenue la tête et semblait perdue dans ses pensées. Les yeux hagards, elle dit aux avocats : « faîtes attention ce procès peut être dangereux pour vous et pour nous, ma famille a dit qu’elle est prête à tout et quiconque parle de ce dossier va en payer les frais ».
Selon un avocat de la défense, depuis que l’affaire a éclaté, la famille Badiane a volé en éclats. Aujourd’hui, dit-il, force est de constater que la plus grande partie de la famille « soutient le père dans sa tragédie même si par ailleurs, elle se dit choquée par l’acte d’inceste dont il est accusé ». Cependant, pour tout moyen de défense, celle-ci, argue qu’un « drame familial doit être réglé en famille et non par le dépôt d’une plainte contre son propre père ». Le deuxième clan est composé d’une petite minorité qui est à l’origine de la plainte. Elle est l’objet d’attaques et d’injures de la part du camp adverse. D’ailleurs, lors de la dernière confrontation, renseigne un avocat, les filles ont failli se battre si ce n’était pas l’intervention de leurs accompagnateurs.
Le plus regrettable, dénoncent les avocats, c’est de voir la dernière fille qui aurait été violée et par qui le scandale a éclaté, se « ranger du côté de son père avec deux ou trois de ses sœurs, victimes comme elles de viol ». Pourtant, c’est elle qui aurait été la plus souvent violée alors qu’elle vit avec sa maman sous le même toit que leur père tandis que les autres ont perdu leur mère depuis longtemps. Pour justifier un tel comportement, les avocats restent persuadés qu’elle n’a pas pu soutenir la grande pression exercée par sa famille. Celle-ci chercherait à pousser les filles à se désister de leur plainte et à se rétracter, poursuit l’avocat.
Cette affaire d’inceste au cœur de laquelle se trouve un muezzin a été révélée par la presse suite à l’arrestation du père, Kéba Badiane. Celui-ci, tard dans la nuit retrouverait ses filles dans la seule chambre où elles se couchaient, celle qu’occupait par ailleurs sa défunte épouse pour entretenir des relations sexuelles avec elles. Sa femme a fini par découvrir la réalité, mais, de peur de salir l’image de son muezzin de mari, elle s’est tue. Mais, elle va participer à une émission radio de la ville de Rufisque qui parle de cas d’inceste. Sa voix a été reconnue et l’affaire a fini par éclater.
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