Après le passage des autorités sur les points les plus touchés par l’insalubrité, il y a quelques semaines, les populations s’indignent encore. Des lieux, comme la gare routière Petersen, gardent, jusque-là, leur environnement malsain. Ainsi, les marchands, tout comme les passants, pensent à des promesses non tenues. Mais, par endroits, l’espoir renaît.
A quoi a servi le grand coup de balai donné par le ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique rurale et de la Sécurité alimentaire, Farba Senghor, annonçant par la même occasion l’arrivée de la société de nettoyage Eolia en remplacement de Ama-Sénégal ? A la gare routière Petersen, on est encore à la case de départ. C’est comme si la poubelle fait partie du quotidien des vendeurs. D’ailleurs, le passage des populations édifie davantage sur le climat malsain qui sévit à ladite gare routière. La main au-dessus du nez, le pouce et l’index pinçant avec force le nez pour ne pas suffoquer devant une odeur fétide et nauséabonde, qui s’échappe d’une grande poubelle, entourée d’étalages de marchands de friperie où pataugent de grosses mouches et des vers. Et, pourtant, la cérémonie de lancement de la grande opération «Dakar-ville propre» lancée par le ministre de l’Agriculture, en compagnie du maire de Dakar et du ministre de l’Information, avait débuté à ce même endroit. Des promesses faites, à savoir sur la concrétisation du contrat, dans un bref délai, et aussi sur la disponibilité du matériel de nettoyage accordé par cette nouvelle société, sont jusque-là non tenues. Et pire, on ne voit plus l’ombre d’une autorité politique. «La dernière fois que nous les avons vues (les autorités), c’est depuis ce fameux passage», déplore Serigne Djiba, un commerçant, avant de poursuivre : «Nous n’avons pas d’autres possibilités, mais nous sommes vraiment fatigués de vivre cette situation. Ça fait longtemps qu’ils ne sont pas venus enlever les ordures et, pourtant, chaque jour, nous les attendons, mais en vain. Nous sommes obligés de supporter cette mauvaise odeur», se désole-t-il. La situation n’encombre pas seulement les marchands installés dans cet endroit. Car, l’odeur des poubelles n’épargne pas les passants qui s’indignent beaucoup. «C’est inadmissible, on ne peut pas comprendre qu’on nous dise qu’on va développer le pays, alors que partout où on tourne, on trouve des ordures», peste Safiétou Niang, une passante. D’ailleurs, soutient-elle, «c’est la raison qui explique toutes les maladies que connaît le peuple». Mme Safiétou Niang assimile l’attitude des autorités à de fausses promesses et propose «qu’ils mettent la question du nettoyage entre les mains de ceux qui sont compétents, au lieu de tenir à la population de fausses promesses».
De son côté, Ameth Diop impute la faute aux populations et aux agents des sociétés de nettoyage : «L’état actuel des ordures est lié à deux facteurs : le manque de civisme chez les populations et l’absence régulière des travailleurs, qui ont la charge des ordures. Ils font plus d’une semaine sans venir enlever les ordures et nous sommes ainsi obligés de cohabiter avec les mouches», remarque-t-il.
Du côté de Castors, il y a de l’amélioration, les populations se réjouissent un peu de la régularité de l’évacuation des ordures. «Nous n’avons pas trop senti cette nouvelle société, mais quand même, il y a une amélioration», reconnaît Awa Sow. Et, à Fodé Bâ de faire la même remarque : «Il y a un changement, car presque chaque jour des véhicules de ramassage viennent. D’ailleurs, ça fait longtemps que les populations ne se sont pas plaints.»
Selon Adama Ndiaye, responsable d’un véhicule de ramassage, le retard du ramassage s’explique parfois par les pannes des véhicules, mais en dehors de celles-ci, tout se passe bien, soutient-il
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