PÈLERINAGE A LA MECQUE : L’Etat va sévir contre les privés défaillants

L’Etat va sévir contre les voyagistes privés au pèlerinage à La Mecque qui n’ont pas respecté les engagements souscrits. L’annonce est du chef de la diplomatie sénégalaise, Madické Niang, qui a ouvert, hier à Dakar, un séminaire à l’intention de ces voyagistes.

L’image, désolante, avait fait le tour du Sénégal en 2009 : des Sénégalais, candidats au pèlerinage à La Mecque, laissés en rade par des voyagistes privés. « Cela est inacceptable dans un pays comme le nôtre », a déclaré, hier à Dakar, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Madické Niang. Il présidait la cérémonie d’ouverture d’un séminaire que son département a organisé à l’intention des voyagistes privés au pèlerinage à La Mecque.

« Les responsables de ces désagréments subis par des citoyens sénégalais seront sanctionnés conformément aux instructions du président de la République », a insisté le ministre qui parle de « défaillances extrêmement graves ».

Le ministre d’Etat qui était entouré du commissaire général au pèlerinage, Mansour Diop, et de la vice-présidente de l’Union nationale des organisations privées du pèlerinage (Unophom), Adja Kiné Guèye, a soutenu que l’Etat va prendre ses responsabilités pour que, a-t-il dit, les Sénégalais fassent le Hadj dans « d’excellentes conditions ».

Il n’est plus question, a avancé M. Niang, de laisser des gens faire ce qu’ils veulent dans ce secteur stratégique. « Le gouvernement restera vigilant pour que n’importe qui ne se lève plus pour se décréter voyagiste. Il faut que ceux qui contactent les candidats au pèlerinage comprennent que le hadj n’est pas un voyage d’affaires, encore moins du tourisme », a expliqué le ministre d’Etat, soulignant que le pèlerinage aux lieux saints de l’islam est un voyage « très sérieux » qui touche un domaine particulier, à savoir « notre foi, notre religion ».

Voyagistes en phase avec l’Etat

C’est justement pour corriger les défaillances constatées ici et là que le ministère des Affaires étrangères « a jugé opportun » d’organiser ce séminaire qui n’est rien d’autre, a argué Me Madické Niang, qu’une journée de réflexion pour renforcer les acquis, cerner les maux pour des solutions idoines. Il s’agira, pour les acteurs concernés, de faire le point du pèlerinage précédent, de voir dans quelles conditions les personnes ont voyagé, comment elles ont été logées. En clair, comme l’a dit le ministre d’Etat, ce séminaire va permettre de revisiter les quotas, les agréments et autres cahiers de charges. « C’est ensemble,

Etat et voyagistes privés, que nous devons réfléchir sur les moyens et la stratégie à mettre en œuvre pour améliorer les conditions dans lesquelles le pèlerinage est organisé au Sénégal ». Cette démarche concertée et participative du ministre d’Etat a été vivement saluée par les voyagistes privés. « L’Unophom reste disponible à apporter les innovations nécessaires au bon fonctionnement du pèlerinage », a souligné Adja Kiné Guèye qui rappelle que son organisation inscrit ses actions dans la vision du président Abdoulaye Wade. « Depuis l’alternance, le président Wade, dans sa vision éclairée, a amorcé des mutations qui ont permis de faire passer le quota du Sénégal de 3700, en 2001, à 10 500 pèlerins en 2006. Sous ce rapport, le quota des organisations privées est passée de 20 % à près de 65 % en 2009 », s’est félicitée la vice-présidente de l’Unophom. Et le commissaire général au pèlerinage, Mansour Diop, de dire que ce séminaire marque la volonté du ministre d’Etat Madické Niang d’apporter dans ce secteur les réformes nécessaires, mais surtout de manière concertée.