La communauté chrétienne sénégalaise a célébré, le week-end dernier, dans la joie et l’espérance, la fête de Pâques marquant la résurrection du Christ. En présidant la messe de la veillée pascale, à la Cathédrale du Souvenir africain, le cardinal Théodore Adrien Sarr a rendu un hommage aux femmes, les premières messagères de la résurrection du Christ.
La Cathédrale Notre Dame des Victoires de Dakar a été rayonnante la nuit de Pâques. Son autel, décoré de belles fleurs, était un lieu agréable. Ce qui a permis aux nombreux fidèles venus des différents quartiers de la capitale de vivre dans la joie et la paix la résurrection du Seigneur Jésus. Au début de la célébration et comme toutes les veillées pascales, la messe a démarré par la liturgie de la lumière : les fidèles ont allumé leurs bougies dans l’obscurité. Après l’étape du Carême, du désert, de la mort, c’est une manière, selon le curé de la Cathédrale de Dakar, abbé Augustin Ndiaye, de marquer la Résurrection du Christ sauveur de l’humanité. Ensuite, place aux liturgies de la parole, des baptêmes et de l’Eucharistie. Les fidèles, sous la houlette de l’archevêque de Dakar, le Cardinal Théodore Adrien Sarr, entouré de plusieurs prêtres, ont magnifié la résurrection du Christ vivant à jamais. Oui, le Christ est vivant, et l’archevêque de Dakar l’a fait savoir dans son homélie.
La miséricorde a vaincu le péché
« Aujourd’hui, le Christ a vaincu la mort, l’amour a vaincu la haine, la miséricorde a vaincu le péché », a dit Mgr Sarr. Cette belle phrase montrant le triomphe de Jésus Christ sur la mort a permis au Cardinal de camper sa réflexion. Une réflexion divisée en quarte parties dont la deuxième est consacrée à la nuit. En abordant le mot nuit, l’archevêque de Dakar a déclaré, sous les regards de nombreux fidèles, que « Dieu n’a pas peur de la nuit. Disons même que Dieu aime la nuit. C’est dans la nuit d’un mystérieux sommeil que Dieu tire du côté de l’homme celle qui sera la chair de sa chair. C’est dans la nuit que Dieu fait alliance avec Abraham en lui demandant de compter les étoiles C’est dans la nuit que les Hébreux immolent et mangent l’agneau. C’est toujours dans la nuit qu’ils quittent l’Egypte et traversent la mer, guidés par la nuée de la gloire de Dieu ». Selon lui, « toutes ces nuits prophétiques annoncent la nuit promise, la nuit évangélique. « Souvenons-nous de cette nuit de Noël ou l’Enfant Dieu brille comme l’étoile véritable ». Poursuivant, le cardinal Sarr fait savoir : « il y a eu et il y a cette nuit extraordinaire, cette nuit même où nous sommes, nuit de la résurrection. Oui, c’est dans la nuit que la pierre du sépulcre a été roulée, que le corps a été arraché à la mort et au linceul. Le crucifié est devenu le vivant ». Cette nuit lumineuse, a-t-il dit, a le pouvoir d’éclairer les obscurités du doute, des questions sans réponses, des mauvais souvenirs, des révoltes, des découragements, etc.
Le feu de l’amour trinitaire
La troisième étape de la réflexion est consacrée à « lumen Christi », la lumière du Christ. Pour l’archevêque de Dakar, le feu allumé par les fidèles n’est pas un feu de la haine. « C’est le feu de l’amour trinitaire. De la crèche à la croix, Dieu nous a manifesté son amour. Il nous aime jusqu’au bout, impossible d’aimer mieux », s’est réjoui le deuxième cardinal de l’histoire de l’Eglise catholique sénégalaise.
Il a profité d’ailleurs de cette lumière pour faire un clin d’œil aux pays en situations difficiles où le chômage des jeunes, la cherté de la vie, l’injustice, la mauvaise gestion des affaires de la cité, la violence, etc., peuvent réduire l’homme à l’immobilisme. Mais, avec cette résurrection, soutient-t-il, le Christ allume le feu de l’espérance dans les cœurs des hommes. La quatrième étape de la réflexion est réservée aux femmes à qui le cardinal a rendu un vibrant hommage. « Les femmes sont par nature et par vocation celles qui conçoivent et donnent la vie, celles qui enfantent, qui soignent, qui veillent sur le malade et le mourant, celles qui mènent la vie à son terme. Riches de ce lien secret avec la vie, les femmes sont les premières à recevoir le grand message du vivant à jamais ».
Et d’ajouter : « elles seront les premières à être messagères de la Résurrection de Jésus. Les femmes sont les premières à avoir réalisé qu’il ne faut pas chercher parmi les morts celui qui est vivant. De même que les femmes furent les premières messagères de la résurrection, de même c’est une femme, Marie, sa mère, qui a été associée la première, en son corps et en son âme, à la résurrection de Jésus ». Et l’archevêque de Dakar de prier : « que Dieu bénisse les femmes du monde entier ». Au cours de cette veillée pascale, dix catéchumènes ont reçu leur première communion faisant d’eux les membres à part entière de l’Eglise.
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