Paiement de rappels de salaires et d'indemnités de traitement : L’Asecna snobe une partie de ses retraités

Après avoir été condamnée par le tribunal de Dakar à payer à ses retraités des arriérés de salaires et rappels de traitement dans l’encadrement, l’Asecna a traîné les pieds avant de procéder à un paiement sélectif de ses ex-agents. Ce qui a provoqué l’ire de l’amicale des travailleurs à la retraite qui a décidé de saisir le ministre Karim Wade pour décanter la situation.

Plus de 41 agents à la retraite de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) réclament des arriérés de traitement et salaires à leur ancienne boîte. Regroupés en amicale, ils dénoncent une discrimination dans le paiement de cette ardoise que l’Asecna leur doit depuis quelques années. ‘Vingt-huit agents ont été payés et 41 autres laissés en rade. Nous dénonçons cette discrimination, car nous sommes dans la même situation juridique’, s’indigne Moumar Khoudia Sow, le président de l’amicale. En effet, selon ce dernier, la gestion du personnel de chaque Etat incombe à la représentation nationale de l’Asecna comme prévu dans l’article 23 de la convention de Dakar de 1974. Et le paiement de rappels réclamés concerne la prise en charge du traitement de fonctionnaires sénégalais détachés d’office à l’Asecna. ‘Puisque certains ont été mis à la retraite à l’âge de 55 ans et d’autres à 58 ans, c’est l’Asecna Sénégal qui doit leur payer des rappels de traitement de prise en charge et des rappels de salaires de l’intégration à l’encadrement’, poursuit M. Sow. Annonçant que la justice leur avait déjà donné raison, ce dernier accuse les responsables de l’Asecna de traîner les pieds dans l’exécution de cette décision si elle ne procède pas par discrimination. ‘Un petit nombre seulement de travailleurs de l’Agence de la météorologie nationale a été payé et un grand nombre est laissé en rade alors qu’ils ont les mêmes situations juridiques’, s’indigne Moumar Khoudia Sow. Avant d’ajouter : ‘Ainsi, les autorités aéroportuaires ont violé la loi du service’.

Saisis à maintes reprises par l’amicale de retraités, par la voix de son président, les responsables de l’Asecna Sénégal auraient refusé de répondre à ces appels pour se prononcer sur les mesures ‘déclinatoires’. ‘J’ai appelé à l’Asecna à plusieurs reprises. Au début, on me demandait d’attendre. Mais maintenant, plus personne ne veut décrocher son téléphone dès lors qu’ils savent ceux qui appellent’, regrette Moumar Khoudia Sow. Nous nous sommes heurtés à la même réaction quand nous avons tenté, à plusieurs reprises, de faire réagir sur ce dossier le directeur de l’Agence des aéroports du Sénégal, Mbaye Ndiaye.

En tout cas, le président de l’amicale des retraités de l’Asecna informe que, las d’attendre pour rentrer dans leurs fonds, ces camarades ont décidé de saisir le ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures, Karim Wade, pour que cette affaire soit vidée au plus vite.

Quand nous sommes enfin parvenus à joindre par téléphone Samba Dieng Ndiaye, le directeur des Ressources humaines de l’Agence des aéroports du Sénégal qui gère les aéroports sénégalais depuis la brouille survenue entre l’Etat du Sénégal et l’Asecna, il n’a pas souhaité se prononcer sur la question. Il a toutefois invité, par notre canal, ces retraités à s’approcher de sa structure pour discuter.