L’ensemble des hôpitaux sénégalais totalise un effectif d’environ 6 mille agents, toutes catégories confondues. Dans ce lot, il faut faire la différence entre le personnel qualifié composé de médecins, infirmiers, sages-femmes et aide infirmiers et celui non qualifié constitué de brancardiers et du personnel technique. Ces derniers sont plus nombreux et représentent plus de la moitié des effectifs dans les hôpitaux. Par exemple, à l’hôpital général de Grand-Yoff (Hoggy), les effectifs tournent autour de 730 agents pour un hôpital qui a moins de trois cents lits. Ce qui veut dire qu’il y a un lit pour trois agents. ‘Face à cette situation, il est sûr que l’hôpital ne peut pas assurer la masse salariale’, se désole le Dr Balla Mbacké Mboup.
La gestion des effectifs dans les hôpitaux constitue une équation difficile à résoudre. Elle est même une tumeur, car étant souvent source permanente de tension sur le front social. Dans les hôpitaux, un véritable bras de fer oppose les agents et la direction. Salaires, primes de motivation, indemnités, etc. autant de revendications à incidence financière qui sont à l’origine de troubles dans les hôpitaux. A cela s’ajoute le poids de la dette qui pèse sur les hôpitaux et empêcherait même certains établissements de santé de fonctionner normalement. Aujourd’hui, cette dette des hôpitaux est estimée à plus de 15 milliards.
Pour sa part, le président du Reshaoc et actuel directeur de l’hôpital El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack a martelé que l’hôpital n’est pas en mesure de régler le chômage d’une ville. ‘Même s’il est le premier créateur d’emplois d’une ville, l’hôpital obéit à des critères de fonctionnement qui régissent tout établissement public de santé’, note le Directeur de l’hôpital de Kaolack, ajoutant que la rencontre de Dakar sera une occasion de passer au peigne fin la gestion des effectifs dans les hôpitaux.
‘Gestion des ressources humaines en milieu hospitalier’, tel est le thème choisi cette année pour les Neuvièmes rencontres hospitalières du Reshaoc. Selon le Comité d’organisation, le choix du thème résulte d’un constat fait au niveau des pays lié à l’insuffisance de personnel qualifié face à une forte demande sociale. Une insuffisance qui est aggravée par la fuite des cerveaux. Il s’agit, selon le président du Reshaoc, de travailler pour le maintien des compétences dans nos pays. ‘Notre combat est de corriger les déséquilibres et de trouver des solutions pérennes. Une femme qui accouche à Fongolémi doit trouver sur place un personnel médical qui doit l’assister. Il en est de même pour tous les autres villages dépourvus de personnel médical’, explique le Colonel Massamba Diop.
Le but de ces consultations est de favoriser les échanges d’expériences entre acteurs hospitaliers du Nord et ceux du Sud afin d’apporter les réponses les plus adaptées aux préoccupations des hôpitaux dans le domaine de la gestion des ressources humaines.
Les participants à cette rencontre de Dakar viendront des pays d’Afrique francophone, lusophone ainsi que des pays du Maghreb, des Caraïbes, de l’Asie du Sud, de l’Amérique Latine et de la France.
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