POLITIQUE SANITAIRE : Les ménages supportent 38% de la dépense nationale

Louga - Le Sénégal a entrepris en 2005 l’élaboration d’un document de Comptes nationaux de la santé (Cns). Celui-ci a révèle que les ménages supportent 38% de la dépense nationale en matière de santé.

Le document qui constitue un instrument de mesure de la dépense nationale de santé a fait l’objet jeudi dernier d’un atelier de partage des résultats à Louga. Considérés comme un outil important d’aide à la décision, les Comptes nationaux de santé (Cns) permettent de mesurer l’ensemble des dépenses au niveau de la collectivité locale. Ces dépenses proviennent de l’Etat, des bailleurs de fonds, des privés et des ménages, explique Mme Khadidjatou Sarr Kébé administrateur hospitalier. Selon elle, avec ces comptes, on peut savoir l’effort national en matière de dépenses en santé, la provenance des ressources financières, leur utilisation au niveau de la pyramide sanitaire notamment les hôpitaux, les centres et postes de Santé, mais aussi les bénéficiaires.

Ainsi, ajoute-t-elle, ils permettent de bâtir des indicateurs pertinents afin de mesurer et surtout d’orienter les efforts consentis dans le financement. Les résultats du premier exercice réalisé par notre pays en 2005, renseignent que la première source de financement du secteur de la Santé, constitue, les fonds privés. Ces derniers qui représentent 43% de la dépense nationale de santé sont constitués des apports directs des ménages qui s’élèvent à 84 milliards de francs Cfa et de la contribution du privé. Autrement dit, selon Pape Ousmane Mbow, conseiller en planification, 38% des dépenses sont supportés par les ménages. Pour ce qui est des indicateurs de couverture sanitaire, l’enquête révèle que seuls 20% des Sénégalais sont couverts, s’ils tombent malades. Et concernant les indicateurs de répartition des ressources financières, les hôpitaux absorbent 60% des dépenses, 32% par les centres de Santé, 8% par le privé alors que les postes de Santé ne reçoivent que 3%. On note aussi que la couverture en assurance maladie est très peu développée avec seulement 8% de la dépense nationale de santé, soit 20,4 milliards de francs Cfa. « L’intérêt de cette étude, à travers les résultats enregistrés, est d’aider à la prise de décision », confie M. Amadou Bakhaw Diaw, conseiller technique, chargé de l’économie de la santé au ministère de tutelle.