La Zone A. Une matinée ordinaire dans un quartier résidentiel du « Grand Dakar ». Assis devant le portail de leur petit atelier, quelques personnes des ouvriers pour la plupart se demandent encore quelle suite ils devraient donner à une journée de travail qui a encore du mal à démarrer. Depuis deux ans, ils sont habitués. Ne rien faire une partie de la journée, quand l’électricité est coupée, ne semble plus les déranger. N’ayant pas d’autres moyens, ils discutent de la vie, de la politique ou encore des vastes chantiers en cours dans Dakar.
Dans le nouveau Sénégal imaginé par le président Wade dès le début de son premier septennat, rien ne ressemble à ce qui se passait avant. La ville amorce une véritable période mutation. Et jamais, depuis les années 1955, sous l’impulsion du Fonds d’investissement et de développement des territoires d’Outres mer (FIDES), la ville n’a été autant secouée dans ses formes. En moins d’une décennie, Dakar donne à certains endroits, les allures d’un vaste champ de ruines à reconstruire. Tout a commencé au début des années 2000, avec l’aménagement sur la Corniche, de la « Place du Millénium ».
La construction de ce monument dédié à la rencontre avec la diaspora noire, marque l’amorce d’un processus de mutations urbaines dans une ville où le boom de l’immobilier n’a jamais été une vaine expression. Aujourd’hui comme entrée dans l’anonymat, cette place qui recevait toute la foule de passionnés du football qui venaient y fêter chaque victoire des « Lions du Sénégal » au cours du mondial asiatique de mai-juin 2002, ne représente plus rien devant le chantier en finition de la nouvelle route de la Corniche qui passe juste devant. S’il avait réussi à enterrer l’ancien projet de Mémorial Gorée-Almadies, autre monument conçu et pensé par l’ancien régime d’Abdou Diouf pour la diaspora noire, il est vite rentré dans le rang.
A côté, émergent d’autres types de projets d’infrastructures plus grands et plus ambitieux : l’autoroute, la reconstruction de la Voie de dégagement nord, la réhabilitation de la corniche sous laquelle accostés à l’eau, sortent de terre, les futurs grands hôtels de la capitale. Initié dans le cadre de la tenue à Dakar du sommet de l’Organisation de la Conférence islamique, qui vient d’avoir lieu du 8 au 14 mars 2008, ce projet de la réhabilitation de la corniche a été confiée à l’Agence Nationale pour l’Organisation de la Conférence Islamique (ANOCI) dirigée par le fils de Wade, Karim, qui est à la tête de la structure.
Quelques embellies qui tronquent la vision
Aujourd’hui, les travaux en cours sur le site, ont permis de dégager deux voies principales. Quelques trous noirs appelé tunnels, glissières et des carrefours immenses qui menacent de bouffer toute la voie, ont fin de changer le décor du côté de la Corniche en face l’ancien quartier lébou de Soumbedioune. Sur une plage naguère tranquille, le béton a pris la place du sable fin. Aujourd’hui fini, le tunnel de Soumbedioune ne fait pas non plus l’unanimité. Située sur une zone basse au-dessous du niveau de la mer, l’espace réservé à l’édifice est une zone de concentration des eaux pluviales. Et tout le problème est aussi là.
L’un des grands paris gagnés par Dakar a été aussi celui de l’éclairage public avec de nouveaux lampadaires plus adaptés et plus lumineux. Sur toutes les nouvelles voies construites, ces enseignes ont permis de réduire l’insécurité la nuit. Surtout quand les coupures d’électricité ne s’en mêlent pas. Autre signe positif, la réduction progressive des embouteillages. Mais encore, l’amélioration du système de canalisation des eaux de pluies pour sortir la ville des inondations.
Depuis quelques mois, grâce à la coopération chinoise, des dizaines de kilomètres de tuyaux neufs ont été posés dans des fosses en direction de la mer. Il s’agit cette fois, de sortir certaines avenues comme le Boulevard Général De Gaulle, des quartiers comme la Médina et Castors, des fortes trombes d’eaux qui s’y accumulent à la moindre averse pluviale bloquant toutes les grandes avenues.
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