Poursuite des activités de Keur Serigne Bi : Wade dit niet à Serigne Bara

Abdoulaye Wade n’ayant pas accepté de céder aux pressions du khalife général des mourides favorable à la poursuite des activités délictueuses ayant libre cours à Keur Serigne Bi, Serigne Bara a dû, hier, se faire une raison : il sollicitera du gouvernement le maintien du dialogue en vue de parvenir à une convergence de vues.

Trois heures trente minutes. C’est le temps qu’aura duré hier le voyage éclair à Touba du président de la République. Une visite marquée par deux entretiens en tête-à-tête entre le chef de l’Etat et le khalife général des mourides qui n’ont pas permis de vider définitivement ce qui est convenu d’appeler l’affaire ‘Keur Serigne Bi’. En effet, d’après le site Lepeuple-sn.com, seul un accord partiel sur ce sujet a sanctionné la visite du chef de l’Etat dans la capitale du mouridisme. Serigne Bara et Me Wade ont convenu, à l’issue de leurs discussions qui ont duré en tout près de 40 minutes, de poursuivre le dialogue en vue d’arriver à une convergence de vues sur la lancinante question de la vente illégale de médicaments à Keur Serigne Bi. Le khalife général des mourides a, séance tenante, désigné Serigne Basse Abdou Khadr Mbacké pour représenter la communauté mouride aux prochaines discussions qui seront dirigées par un médiateur.

Avant de parvenir à cette entente, Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké avait suggéré au président Wade de reconsidérer la déclaration de son Premier ministre qui avait décidé, suite à une rencontre avec les principaux concernés, de fermer Keur Serigne Bi et d’y interdire toute activité illicite. Mais en réponse, le chef de l’Etat a refusé de céder aux pressions du khalife général des mourides. C’est ainsi qu’il a réitéré la détermination de son gouvernement à faire en sorte que Keur Serigne-Bi ne soit plus un endroit de non-droit. Il ne sera pas fermé, a promis Me Wade, mais le commerce illicite de médicaments n’y sera plus toléré. Et tel est le sens de la décision prise par le Premier ministre, expliquera le chef de l’Etat à son hôte.

D’ailleurs, dans un communiqué signé hier du ministre de la Communication, le gouvernement a marqué sa volonté de combattre la vente de médicaments à Keur Serigne Bi. En effet, d’après ce communiqué du porte-parole du gouvernement, ‘il s’agit là d’un impératif de sécurité des citoyens sénégalais qui incombe au gouvernement de la République et qu’aucun amalgame ne saurait remettre en cause’. Cependant, précise-t-il, l’Etat s’interdit de fermer Keur Serigne Bi dans le souci du respect du droit de la propriété privée. ‘Le lieu dit Keur Serigne-bi est une propriété privée. A cet égard, il bénéficie de toutes les garanties d’inviolabilité attachées à un tel statut et prévues par notre droit positif’, explique-t-il. Cependant, poursuit le communiqué, ‘il est du devoir de l’Etat du Sénégal de veiller à la prohibition de toute activité illicite sur toute l’étendue du territoire national, notamment la vente de produits pharmaceutiques contrefaits et n’obéissant pas aux règles de prescription médicale’. Et le gouvernement de rappeler que ce ne sont pas les lieux qui sont visés, mais les activités illicites qu’ils abritent.

Les autres questions abordées par le président de la République et le khalife général des mourides ont eu trait aux chantiers de Touba et au projet de construction de l’aéroport de Touba.