[ CONTRIBUTION ] PROCES CONTRE "Youssou": Les précisions de Me Bara Diokhané

Mon procès n'est pas un procès contre Youssou mais contre le film " Youssou Ndour. I Bring what I Love."

Je suis déjà apparu à titre gratuit dans des films d'amis et d'étudiants, et c'a toujours été une expérience plaisante et enrichissante. J'ai même déjà offert gracieusement une photo que j'avais prise de Barry Alexander Brown, le chef monteur des films de Spike Lee, au cinéaste Gary Leva qui l'a utilisée dans le film documentaire " the Making of MalcomX "By Any Means Necessary"(Warner Brothers Home Video 2003). J'ai eu aussi l'honneur de défendre et de gagner la cause du réalisateur Ben Diogaye Beye lorsqu’il fut spolié de son film "Thiaroye 44".

Pour l'histoire c'est quand je lui ai présenté Ben Diogaye Beye en 1989, à l'occasion de la réalisation de son premier vidéo clip professionnel avec Peter Gabriel, "Shaking the tree" que Youssou Ndour a pris sa première leçon de direction d'acteur, gracieusement offerte par Ben.

Les raisons pour lesquelles je m'oppose à ma présence dans ce film sont très sérieuses.

La première, la plus évidente, c'est l'absence de mon autorisation écrite, c'est à dire la violation de la loi. Dans l'état de New York c'est considéré comme un misdemeanor, c’est à dire un délit mineur passible d'une peine d'emprisonnement d'un maximum d'un an. C'est parce que l'image d'un individu libre est un attribut personnel sacré, donc inviolable,  à ne pas utiliser sans permission écrite, pour raison de commerce ou de publicité commerciale.

La seconde raison relève de mon vécu professionnel objectif avec Youssou. Pendant dix ans de ma carrière j'ai collabore avec loyauté et succès avec Youssou, comme son conseil. C'est moi qui avait présenté Youssou à son actuel collaborateur Thomas Rome. Comment en sont-ils arrivés à tant de manque de considération à mon égard, sachant ou et comment me joindre? M'auraient-ils enterré à mon insu?

Mais c'est la troisième raison qui m'empêche de dormir, et c’est écrit noir sur blanc dans le site officiel du film http://www.ibringwhatilove.com/. La présentation du film prétend que Youssou Ndour, " a devout Sufi Muslim" a été persécuté au Sénégal en 2005 à la parution de son album "Egypt" qui proposait un visage "plus tolérant" qui s'inspirerait de Cheikh Ahmadou Bamba, et que ses compatriotes auraient rejeté, a la suite de controverses pour blasphème.... Qu'il aurait été menacé par des extrémistes religieux au Sénégal à cause de l'album... Mes enquêtes auprès de plusieurs journalistes Sénégalais et compatriotes n'ont révélé aucune confirmation de cette grave peinture d'un Sénégal ou l'intolérance religieuse peut empêcher la sortie d'un album de Youssou Ndour. Il y a maldonne dans le synopsis du film et son message que je ne partage pas, il est donc hors de question, si Dieu m'en donne les moyens, d'accepter que mon image soit associée à une telle méprise historique et intellectuelle, à des fins strictement commerciales.

Pour terminer, il n'y a pas que Youssou  dans ce procès. Il y a quatre autres défendeurs que sont:

• Les co 2 coproducteurs Groovy Griot Films et 57th & Irving Productions.
• Le distributeur Oscilloscope Laboratories
• La réalisatrice et co-productrice ElizabethChai Vasarhelyi.

Pourquoi impliquer Youssou Ndour? Parce que dans son message vocal, que je vous ai transcrit, Youssou a admis être le vrai auteur du forfait pour, a-t il dit, me "faire plaisir". Thanks, but no thanks.

Bara Diokhane
http://www.baradiokhane.com/