Les guérisseurs traditionnels africains doivent être impliqués dans les recherches contre le Vih-Sida. Le président de l’Ong Promotion de la médecine traditionnelle (Prometra) Erick Gbodossou plaide leur implication à travers des projets de recherche collaborative.
L’Ong, « Promotion de la médecine traditionnelle » recommande l’implication des guérisseurs traditionnels africains dans les recherches pour trouver une solution à la pandémie du Sida. Son président Erick Gbodossou a fait ce plaidoyer avant-hier au cours d’un séminaire de formation de promoteurs de médecine traditionnelle venus de la Côte d’Ivoire.
« Il faut de plus en plus, en matière de santé, que nous trouvions des solutions locales. On ne peut pas pour une maladie comme le Vih-Sida où il n’y a pas de solutions connues continuer à ne pas nous donner la possibilité de faire des projets de recherche collaborative pour aller vers la solution locale africaine », a-t-il insisté.
M. Gbodossou a rappelé que 2001-2010 a été déclarée décennie de la médecine traditionnelle par tous les chefs d’Etat africains à Lusaka lors de la réunion de l’Union africaine.
« Nous sommes déjà très loin dans cette décennie et nous recommandons fortement une prise de conscience des chefs d’Etat qu’on ne peut pas en matière de santé adopter l’extérieur même si l’extérieur est positif. On est obligé d’adapter l’extérieur », souligne-t-il. Et le président de Promettra de lancer : « pour ceux qui sont en train d’hésiter, la médecine traditionnelle n’est pas du bluff, c’est une science positive ». Les guérisseurs ivoiriens sont envoyés par leur gouvernement pour participer à la formation d’auto perfectionnement des guérisseurs, une méthode inventée par le Promettra « pour former sans les déformer les guérisseurs ». Il s’agit de leur apporter « le bon message ». « Qui a le bon message devient un agent sanitaire incontournable qui peut jouer le rôle d’agent « Information éducation et communication (Iec) auprès des populations locales.
La formation est essentiellement axée les affections qui mettent en jeu la santé de la mère et de l’enfant, les maladies diarrhéiques de l’enfant, la planification familiale naturelle, mais surtout le Vih-Sida. Au-delà de ces affections il y a une qui est fondamentale et qu’on en parle très peu : la malnutrition. A elle seule, cette maladie tue plus que le Sida, le paludisme et la tuberculose réunis », selon le président de Promettra.
Il a aussi fait remarquer qu’en Afrique, toutes les structures sérieuses dont l’Organisation mondiale de la santé (Oms) reconnaissent que 85% de la population africaine au sud du Sahara s’adresse aux guérisseurs pour leurs problèmes de santé mais aussi pour recevoir l’éducation pour la santé. C’est pourquoi, affirme-t-il « il est évident que toute politique sanitaire qui exclut ces agences sanitaires n’a pas de lendemain ».
Pour M. Gbodossou, si 85% de la population sont drainés par les guérisseurs, ça veut dire que ce sont les meilleurs messagers sanitaires.
La délégation ivoirienne a salué l’expérience de Promettra en terre sénégalaise avec notamment la construction du centre de médecine traditionnelle de Malango, dans la région de Fatick. Selon Kroa Ehoulé, le directeur du programme national de promotion de la médecine traditionnelle ivoirienne, pour être un bon messager, il faut avoir la bonne information. « Nos guérisseurs, qui sont de bons messagers sanitaires, pourront profiter en rentrant en Côte d’ivoire », indique-t-il, appelant chaque pays africain à imiter l’expérience de Promettra International.
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