RETRAIT DES ATTESTATIONS PROVISOIRES DU BAC - La galère des nouveaux bacheliers

Récupérer son attestation provisoire du Bac, relève du parcours du combattant. C’est du moins l’impression que l’on peut avoir, au regard l’atmosphère qui règne aux alentours de l’office du baccalauréat (Bac), sis à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Ils se réveillent à 3h du matin ou passent la nuit pour espérer décrocher le sésame.

Venus de toutes les régions du Sénégal, les nouveaux bacheliers, pour retirer leur attestation de Bac, vivent un vrai calvaire. Certains affirment quitter leur domicile à 00 heure pour venir s'inscrire sur les listes, d'autres, par contre, se réveillent à 4 heures du matin pour espérer avoir une bonne position sur la longue queue. Pire encore, certains disent même passer la nuit pour faire partie des premiers bénéficiaires. Khadimou Ndao, nouveau bachelier a quitté la région de Thies aux environs de 22 heures : «Nous sommes là depuis hier et l’on arrive pas à récupérer notre attestation». Il explique que «pour le retrait de l'attestation, il faut s'inscrire sur une première liste, puis sur une deuxième quelques minutes plus tard». Dans les normes, «il y a 5 ou 6 listes de 50 personnes», précise-t-il. Ce nouveau bachelier pense que «la meilleure solution pour délivrer l’attestation et les papiers sollicités est de passer à la décentralisation au niveau des régions, particulièrement dans les centres d'examen». Le constat est le même pour Moustapha Bodian, venant de la région de Mbour. Pour lui, le fait de quitter à 6 heures du matin chez lui pose un véritable problème, compte tenu des moyens de transport. Il note que «certains ont besoin de déposer leur attestation pour faire des concours». Et de proposer la « mise en place de commissions fixes pour recenser les nouveaux bacheliers et leur donner leur attestation sur le champ». Badou Pouye, habitant la ville de Rufisque fait partie des rares qui ont pu obtenir leur attestation. Le jeune homme affirme avoir remué ciel et terre pour obtenir son attestation. «Hier, j'ai quitté vers 12 heures chez moi pour prendre une autre voiture qui m’a amené jusqu'à Pikine où j’étais obligé de passer la nuit, faute de car qui puisse nous transporter jusqu’à Fann. C’est vers les coups de 5 heures du matin que nous avons eu un car qui nous déposé à Castor. C’est par la suite que nous avons pris un autre qui nous amené jusqu’à Fann. ». Arrivé à l'office du Bac, il a trouvé que des copines de classe ont inscrit son nom sur la liste. Ce qui lui a permis de faire partie des premiers bénéficiaires. En outre, il a souligné que «l'office prend un nombre très limité et de ce fait les autres sont obligés de rentrer. Ce qui n'est pas du tout normal», souligne-t-il, avant de lancer : «les gens disent qu’ils commencent à 8 h 30 minutes, mais ce n'est pas le cas car il débute souvent à 9 heures». Il pense qu’«il est mieux de commencer à 8 heures du matin et d'arrêter vers 14 heures pour prendre le maximum de personnes, pour que les gens puissent retirer leur attestation avant le 30 août». Cheikh Ndiaye, venu de la région de Saint Louis depuis le mercredi passé, n'arrive pas à retirer son attestation à cause d’un problème de carte d'identité. Ne possédant qu’un récépissé - car n’ayant pas encore reçu sa carte nationale d'identité numérisée – on lui a refusé l’attestation provisoire. Pour lui, «l'office du bac a refusé de prendre en compte ce papier car pour les autorités de cette institution ce papier n'est pas valable .

Le directeur de l'office du Bac, Babou Diaham, interpellé sur la question appelle les nouveaux bacheliers à prendre leur mal en patience. Selon lui : «tout le monde veut avoir l'attestation en même et si on a plus de 20 mille bacheliers ça va être très difficile». M. Diakham avance que l’office du Bac a consenti de grands efforts dans la distribution des attestations provisoires. A l’en croire, «le nombre d’attestations distribuées est passé de 300 à 600 par jour et l’heure de travail qui devait s’arrêter à 13 heures est prolongé jusqu’à 14 heures». Pour lui, il faut tenir compte du retard enregistré à la période du déroulement des examens.

Le patron de l’Office du Bac ne partage pas l’idée de décentraliser la distribution des attestations de Bac :. «ce n’est pas une bonne solution parce que c'est l'office du bac qui organise les examens donc c'est elle qui doit les remettre». Il pense que «pour le moment, il est plus sûr de maintenir la distribution des attestations provisoires et des diplômes au niveau de l’office du Bac».