Le Procureur général et le Procureur de la République près le tribunal hors classe de Dakar ont rencontré, hier, la presse pour aborder des questions relatives à la récente saisie d’importantes quantités de drogues, les délais assez longs de détention en matière criminelle et, subsidiairement, l’affaire de la découverte d’armes au siège de la Raddho et enfin l’affaire Talla Sylla.
Sur le premier point, les deux magistrats du Parquet ont indiqué qu’en l’état actuel de l’enquête, 11 personnes ont été écrouées et une plainte déposée contre X, en l’occurrence Felix Gomez, en fuite. Les personnes écrouées sont de nationalités sénégalaise, colombienne, vénézuélienne, française et guinéenne. Selon le Procureur général près le tribunal hors classe de Dakar, M. Ousmane Diagne, l’enquête a révélé que cette opération de trafic de drogue était à ses débuts et visait à infiltrer l’Afrique en passant par sa partie occidentale. “ Les auditions ont permis d’identifier un grand parrain de la drogue colombienne dont je tairais le nom et qui a la haute main sur le trafic de drogue à destination de l’Afrique ”, a indiqué Ousmane Diagne qui souligne que les personnes arrêtées risquent, selon les dispositions du Code pénal, 10 ans de prison ferme. Elles sont poursuivies pour association de malfaiteurs, trafic international de drogue, faux et usage de faux, et blanchiment d’argent. Il a aussi indiqué qu’au regard de l’importance de la quantité saisie, cette drogue n’était pas destinée au marché sénégalais. Sur l’affaire de la découverte d’armes au siège de la Raddho, les deux magistrats du parquet soulignent qu’il faut ramener les choses à leur juste proportion. “ On a découvert des armes dans un domicile privé, c’est normal qu’une enquête soit ouverte pour connaître les raisons de la présence de ces armes dans ce lieu ”, a fait savoir le Procureur de la République. “ On a consenti à Alioune Tine, secrétaire exécutif de la Raddho, des privilèges qu’on n’aurait pas dû faire, a indiqué le Procureur général, ajoutant que n’eût été l’intervention du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Alioune Tine serait à l’heure actuelle en garde à vue. Car, selon toujours le Procureur général, une autre personne est entendue dans cette affaire sans qu’on en fasse cas.
Pour l’affaire Talla Sylla, le Procureur de la République près le tribunal hors classe de Dakar a révélé que l’enquête est bouclée et que le dossier est en train d’être étudié pour voir la suite à lui réserver. Abordant, enfin, les longues détentions observées dans les affaires criminelles, notamment le cas d’Alassane Sy dit Alex et compagnie, Ousmane Diagne explique la lenteur de la procédure par l’importance des victimes des agissements de cette bande. Elle sont au total 81 personnes. “ La lenteur de cette procédure n’est nullement un mépris à l’endroit de ces personnes ”, a déclaré le Procureur de la République près le tribunal hors classe de Dakar, qui ajoute que l’ouverture en même temps d’une session de la Cour d’assises à Dakar, Thiès et Saint-Louis constitue un début de solution à cette préoccupation. Il souligne par exemple qu’en matière délictuelle, le problème est réglé puisque la loi fait obligation au magistrat de juger tout délinquant dans les six mois de sa détention ou de le libérer, à défaut de donner un avis motivé sur les raisons qui justifient le dépassement de ce délai.
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