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Sama toubab bi* : L’humiliante quête matérielle des filles

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Sama toubab bi* : L’humiliante quête matérielle des filles

« Aborder avec hardiesse un touriste blanc en train de se bronzer sur une plage, l’amener presque de force chez soi, le présenter à des parents intéressés au point de baisser toute défense morale, lui faire quitter son hôtel pour lui offrir gîte, couvert et son corps pour finalement être engrossée et abandonnée par son toubab qui regagne Paname sans laisser d’adresse ! » Cette histoire rapportée par le quotidien Walf Grand Place dans son édition du mercredi est la mésaventure qui est arrivée à une fille de chez nous. Une première réaction d’indignation passée, on est tenté de dire que c’est bien fait pour elle et sa famille. En effet comment une fille peut-elle manquer de retenue au point de s’offrir pieds et mains liés à un inconnu dans l’espoir tout simplement de contracter un mariage qui lui permettrait d’émigrer en Europe et de « sortir de la pauvreté ». Le phénomène de la chasse au mari blanc (ou parfois à la femme blanche pour certains garçons) de plus en plus répandu au Sénégal s’accompagne très souvent de comportements qui n’honorent pas nos filles comme lle montre le cas susmentionné. Nous ne sommes pas contre les mariages mixtes parce que comme on le dit « blanc ou noir, rouge ou jaune, partout où l’homme et la femme se rencontrent, Adan reconnaît Eve ». Mais il faut qu’Eve reste digne. Aujourd’hui, le désir de s’en sortir pousse des filles à un véritable racolage sur les plages, les hôtels, les restaurants et autres endroits fréquentés par les touristes. Peu importe que le poisson pêché soit un »thiof » ou un « yaboy », vieux ou jeune, l’essentiel, c’est l’espoir qu’il pourra leur offrir une vie dans l’aisance. Avec de tels calculs, bien des filles se sont embarquées dans une relation qui s’est révélée être un piège. Si certaines ont pu rencontrer un homme qui les aime véritablement, d’autres par contre croyant avoir trouvé le mari providentiel, se sont retrouvées en Europe pour être happées par les réseaux de prostitution et sombrer dans la drogue et la déchéance.

Ici même au Sénégal, des filles acceptent de tourner des films pornos très hot pour quelques centaines d’euros, sans vraiment savoir l’utilisation qui en serait faite ultérieurement. C’est une lapalissade que de dire que l’argent a gangrené toute notre architecture sociale et notre système de valeurs. Les détenteurs d’euros (ou de dollars) qui l’ont bien compris ont fait maintenant de nos pays une destination privilégiée où ils peuvent à bon compte s’offrir des filles de rêve pendant la durée de leur séjour, en les mettant en confiance ainsi que leurs familles, par une simple promesse de mariage et le tour est joué. Certains parents très peu regardants sur les sorties nocturnes de leur fille avec son toubab, rêvent déjà de la maison que pourrait leur construire ce dernier. Ils encouragent même celle-ci à bien le ferrer, car elle tient peut-être la chance de sa vie. Déjà, elle ferait même des jalouses parmi ses copines dont certaines ne chercheraient qu’à détourner le « visage pâle ».

Tout cela doit nous amener à nous interroger sérieusement sur la manière dont nous nous percevons en tant qu’Africains par rapport aux autres. Les sociologues pourront expliquer les comportements décrits plus haut comme une prégnance des séquelles de la colonisation (ou de l’esclavage) sur nos mentalités et qui fait qu’on assimile souvent au toubab tout ce qui est bon. Mais fondamentalement cela traduit la mauvaise image que nous avons de nous-mêmes et un manque de confiance en soi déplorable. Pour bon nombre de filles « toubab yé ko yoor » (ce sont les blancs qui ont les moyens), une manière de signifier aux garçons du pays qu’ils ne peuvent pas satisfaire leurs rêves d’une vie opulente dans une villa cossue en Europe de préférence, à défaut d’ici au Sénégal avec des vacances à la plage. C’est une telle mentalité qui explique en partie, le désir des jeunes d’émigrer en Europe quitte à emprunter les pirogues.

Et c’est le lieu d’invoquer le président Senghor lui qui a toujours prôné un solide enracinement dans nos valeurs avant de s’ouvrir. Une véritable révolution culturelle est nécessaire dans nos pays pour restaurer nos valeurs afin d’éviter d’être une girouette livrée à tous les vents.

* Mon homme blanc



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