Les faux extraits de naissance délivrés dans les centres secondaires d’Etat civil des communautés rurales de Bêmet et de Sansamba ont des conséquences très fâcheuses. C’est ainsi que les candidatures au Bac 2011 des élèves originaires de ces localités sont hypothéquées alors que des expatriés en Europe de natifs de Bêmet et de Sansamba vivent sous la menace d’une expulsion.
(Correspondance) - Beaucoup d’élèves en classe de Terminale, originaires des communautés rurales de Bêmet et de Sansamba, dans l’arrondissement de Djibabouya, risquent de voir leurs demandes de candidature au baccalauréat 2011 rejetées. Et pour cause, ces élèves sont dans l’impossibilité de présenter un extrait de naissance dont la transcription remonte à au moins de sept ans, correspondant à l’année de l’entrée en sixième, comme le stipulent les textes en vigueur en la matière.
Pour mieux comprendre le problème, il importe de mettre en exergue certains détails. Et, avant tout, il y a que les populations de ces localités n’ont pas le réflexe de déclarer leurs enfants à la naissance. Les déclarations se font tardivement, quand l’enfant a besoin d’un extrait de naissance pour constituer son dossier de candidature à l’entrée en sixième, ou pour se faire confectionner une carte d’identité nationale. Il faut alors introduire une requête auprès du président du tribunal départemental de Sédhiou qui, après jugement, ordonne la transcription, pour l’année en cours, dans les registres de naissances du centre secondaire d’état civil de la localité. D’autres parents, partisans de la facilité, préfèrent aller directement auprès de l’officier d’état civil de la communauté rurale pour le supplier, moyennant quelques billets de banque au besoin, de délivrer un extrait de naissance pour leur rejeton.
Dans les deux cas, les requérants repartent avec un extrait de naissance qui leur permet de se présenter à l’examen. Malheureusement, il a été constaté à Bêmet comme à Sansamba, que la transcription s’est très souvent faite, non dans des registres dûment signés par le président du tribunal, mais dans des cahiers de 50 et de 100 pages que la loi ne reconnaît pas.
Le désarroi des élèves
Le pot aux roses est découvert quand, arrivés en classe de Troisième ou de Terminale, ces élèves se rendent au centre principal d’état civil, sis à la sous-préfecture de Djibabouya, pour se procurer un extrait de naissance. Là, ils s’entendent dire que leur acte de naissance n’est enregistré dans aucun des registres en leur possession. C’est alors le chemin de croix pour ces élèves en quête de ce sésame précieux. Et celui-ci, même s’ils parviennent à l’obtenir, ne leur servira pas à grand-chose, car la transcription ne se fera que pour l’année en cours, ne respectant pas ainsi l’exigence des sept ans, conformément aux textes qui régissent la candidature au baccalauréat.
Ces élèves sont présentement dans le désarroi et appellent à l’aide, ne sachant à quel saint se vouer. Ils ne veulent pas, comme certains de leurs camarades qui ont abandonné les études l’année passée, être les agneaux du sacrifice de l’inconscience de certains officiers d’état civil. Cette situation préoccupe beaucoup les autorités du lycée de Marsassoum dont beaucoup d’élèves en sont victimes, mais aussi les autorités administratives de l’arrondissement de Djibabouya.
Risques d’expulsion pour des expatriés
Des expatriés en Europe, qui sont aussi victimes de ces faux extraits de naissance, sont sous le coup d’une expulsion, nous apprend une source digne de foi. En effet, leurs passeports étant arrivés à expiration, ils peinent aujourd’hui à se procurer un nouvel extrait de naissance, faute de registres. Les conséquences pourraient ainsi être dramatiques pour ces soutiens de famille.
Certains présidents de conseils ruraux mettent ces dysfonctionnements de l’état civil sur le compte des anciennes équipes. Mais il a été noté une persistance de ces pratiques, malgré toute la bonne volonté du chef de l’exécutif local pour les éradiquer. Toutefois, il urge que le juge et les autorités administratives prennent des mesures humanitaires, afin que ces populations des communautés rurales de Bêmet et de Marsassoum ne paient pas pour des fautes qu’elles n’ont pas commises, mais qu’elles puissent plutôt jouir pleinement des droits que leur accorde la possession de l’extrait des actes de naissance.
2 Commentaires
Mousso
En Février, 2011 (09:36 AM)Totopate
En Février, 2011 (13:22 PM)Participer à la Discussion