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SCOLARISATION DES FILLES - Après 10 ans de lutte : Des poches de résistance subsistent

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SCOLARISATION DES FILLES - Après 10 ans de lutte : Des poches de résistance subsistent

On a beau épiloguer sur la scolarisation des filles au même titre que les garçons mais, jusqu’à présent, cette politique avance à pas de caméléon. Même si l’on a réussi à faire inscrire les filles à l’école, elles n’y restent pas jusqu’à la fin de leurs différents cycles de formation. Elles abandonnent pour diverses raisons. Et pour lutter contre cet abandon, le Comité national des enseignantes pour la promotion de la scolarisation des filles (Cnepscofi) et une Ong suédoise Save the children oeuvrant dans ce sens, ont décidé d’y impliquer les collectivités locales. Ils étaient hier face à la presse pour faire le bilan de dix ans de lutte du Cnepscofi contre ce «fléau».

«Allez à l’école et restez-y jusqu’à la fin de votre scolarisation.» C’est le slogan lancé à l’endroit des filles en âge de fréquenter l’école par le Comité national des enseignantes pour la promotion de la scolarisation des filles (Cnepscofi) et l’Ong suédoise Save the children, en partenariat avec le ministère de l’Education et l’Unicef. Ils ont organisé hier un point de presse pour dresser le bilan des dix ans de lutte du Cnepscofi pour l’accès, le maintien et la réussite des filles à l’école. Un bilan qui, même s’il a donné quelques résultats jugés positifs par les acteurs, n’est pas du tout reluisant. Car, selon la présidente de cette organisation, Aïssatou Ly Niang, tous les objectifs visés ne sont pas encore atteints. Malgré les activités et les campagnes de sensibilisation qu’elles mènent, le décrochage scolaire des filles est toujours d’actualité. Ce qui montre qu’il reste encore du chemin à parcourir. Et, ils comptent, cette fois-ci, le faire avec les collectivités locales et les parents d’élèves. Seulement, à en croire Mme Niang, le pari sur la scolarisation des filles peut être réussi mais, c’est le fait qu’elles ne parviennent pas à terminer les cycles qui pose problème. Et, cela ne peut se faire qu’avec le soutien des collectivités locales et des parents d’élèves. «Notre défi, ce n’est pas seulement que les filles aillent à l’école, mais qu’elles terminent leur formation. Les trois premières années de la scolarité des filles ne posent pas de problème, mais, dès qu’elles atteignent l’âge de pouvoir participer aux tâches ménagères, elles commencent à quitter l’école. Cela, pour des raisons socio-culturelles, économiques et pédagogiques étroitement liées. Plus le niveau monte, plus le taux brut de scolarisation des filles chute, passant respectivement de 81 % dans l’enseignement élémentaire à 8 % dans le secondaire», soutient-elle. En effet, pour réussir ce travail de plaidoyer et réparer cette injustice, les «avocates» des filles vont s’attaquer au mal et dans tous ses compartiments. Pour la chargée de programme de l’Ong Save the children, c’est la seule et unique solution. «Parvenir à maintenir nos filles à l’école nécessite d’attaquer le mal à la racine, c’est-à-dire le plan communautaire. L’éducation étant une compétence décentralisée, il incombe aussi aux autorités locales d’agir davantage. Et surtout, consulter des organisations telles que Cnepscofi au moment d’élaborer les budgets municipaux, afin de s’assurer que les besoins spécifiques des filles, en matière de scolarité, sont pris en compte», estime Oulèye Demba Dème, tout en prônant également l’implication des filles dans cette politique.

En outre, Mme Dème se désole surtout de l’absence d’écoles dans certaines localités de la banlieue dakaroise, notamment à Guinaw Rail. Malgré toutes les entraves qu’elles ont rencontrées, les «défenseuses» des droits des filles à l’école ont quand même obtenu quelques résultats jugés satisfaisants. Ainsi, elles ont réussi à convaincre bon nombre de parents d’élèves de l’importance de la scolarisation des filles, et cela, même dans les zones les plus reculées du Sénégal. «Il y a dix ans, on osait à peine parler de l’éducation des filles. Mais, nous leur avons fourni la preuve vivante qu’une femme éduquée est aussi capable de bien tenir son ménage, d’élever ses enfants et de subvenir aux besoins de ses parents», explique la présidente de Cnepscofi.

Pour bien maîtriser leur cible, ces plaideuses du maintien des filles à l’école au même titre que les garçons vont célébrer leur dixième anniversaire demain au Cices, à l’occasion de la Journée internationale de la femme.



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