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Sexualité: les 3 causes de blocage féminin

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Tout comme le désir, le plaisir tient parfois à un fil. Si une femme souffre de vaginisme, de dyspareunie ou d'insuffisance de lubrification, le rapport sexuel se transforme en épreuve ou même en mission impossible. Ce n'est pourtant pas une fatalité. Explications et conseils du Dr Mireille Dubois-Chevalier, psychothérapeute et sexologue.

Le vaginisme

C'est une contraction spasmodique et involontaire des muscles du périnée (à travers lesquels passe le vagin), qui rend la pénétration impossible. Loin d'être marginal, le vaginisme est une pathologie qui représente 10 à 15 % des consultations en sexologie, selon le Dr Mireille Dubois-Chevalier.

Il en existe deux types : le primaire et le secondaire. Le vaginisme primaire se caractérise par la fermeture totale du vagin à l'approche d'un corps étranger, pénis, doigt ou objet. Le vaginisme secondaire peut se déclencher après un traumatisme (viol, accouchement, épisiotomie), et s'est mis en place en réaction de défense. Toutes les vaginiques ont cependant un point commun : un schéma corporel mental dysfonctionnel. Chez elles, la zone génitale - et plus particulièrement le vagin - n'est pas visualisée, comme si elle n'existait pas.

Autre élément récurrent : les femmes vaginiques ont souvent eu des mères trop protectrices, voire intrusives. Se fermer à l'autre est donc chez elles devenu un réflexe défensif. Cependant, certains vaginismes apparaissent comme sélectifs : la pénétration est possible avec certains hommes, mais pas avec d'autres. Mais comme par hasard, constatent les sexologues, ce sont souvent les seconds que les femmes souffrant de vaginisme choisissent comme partenaires de vie.

Le travail du sexologue consiste à apprendre à la patiente à se décontracter, nerveusement et musculairement, à accueillir et identifier ses émotions, et à se familiariser avec cette partie de son corps, pour que le cerveau l'intègre. « Faire du vagin un lieu d'accueil, apprendre à l'ouvrir tout comme on ouvre ses bras pour étreindre l'être aimer, c'est le travail à mener avec les femmes vaginiques », explique Mireille Dubois-Chevalier. La sexologue rappelle aussi que le vaginisme n'est ni une maladie honteuse ni une malédiction. « Cela se soigne très bien, et d'autant mieux que l'on n'attend pas pour consulter. » 

La dyspareunie

C'est la douleur qui apparaît au moment de la pénétration. Contrairement au vaginisme, le rapport sexuel est possible mais il est douloureux. Au fil du temps, les rapports s'espacent, car l'appréhension au moment de la pénétration se transforme en évitement puis en refus.

La douleur génitale peut se faire sentir à l'entrée du vagin, dans le vagin ou le bas-ventre. A l'entrée du vagin, elle peut être la conséquence d'une infection locale due à un champignon, un trichomonas, mais aussi à un dessèchement des muqueuses (c'est souvent le cas lorsque l'on abuse des produits d'hygiène intime), une opération chirurgicale ou une infection urinaire. Les infections les plus fréquentes sont occasionnées par un déséquilibre de la flore vaginale. Rougeurs, écoulements, gêne ou démangeaisons en sont les symptômes courants. L'inflammation devient chronique quand la flore qui entretient la muqueuse a disparu, éradiquée par les traitements. Les tissus deviennent alors fragiles et douloureux au moindre frottement.

Parfois la douleur à la pénétration se fait sentir dans le bas-ventre. C'est souvent le cas après un accouchement difficile au cours duquel un ligament de soutien de l'utérus s'est déchiré. Cela peut aussi être dû à l'inflammation des trompes, à un kyste de l'ovaire ou à une endométriose. Cette dernière est une pathologie méconnue de la plupart des femmes qui apparaît généralement entre 25 et 45 ans. Elle se traduit par la prolifération et la migration de fragments de la muqueuse utérine en dehors de l'utérus. Ces fragments vont se nicher sur les trompes, la vessie ou encore le rectum. Cette affection bénigne (elle n'est pas cancéreuse) se manifeste par des douleurs - parfois insupportables - provoquées à chaque coup du pénis contre le col ou les ligaments utérins. Enfin, ces douleurs peuvent être la conséquence d'une bartholinite, c'est-à-dire d'une inflammation des deux glandes de Bartholin, situées de chaque côté du vagin. La douleur est alors en général localisée, très intense d'un côté ou de l'autre. 

Quelle qu'en soit la cause, il ne faut jamais se résigner à la dyspareunie. Simplement parce qu'une douleur chronique crée un « circuit de la douleur », comme si s'installait dans le corps un programme « douleur » qui s'active dès que l'on entame le rapport sexuel. Toute gêne ou douleur qui perdure plus de deux ans dans l' organisme est plus difficile à combattre. En consultation, gynécologues et sexologues constatent la fâcheuse tendance des femmes à supporter la souffrance. Leur tolérance à la souffrance étant supérieure à celle des hommes, elles mettent un point d'honneur à « ne pas s'écouter » et consultent malheureusement trop tardivement. 

L'insuffisance de lubrification naturelle

La lubrification féminine est l'équivalent de l'érection chez les hommes. C'est la manifestation et la conséquence de l'excitation. Le vagin naturellement humide s'humidifie encore davantage sous l'effet de l'excitation afin de permettre au pénis des va-et-vient confortables, c'est-à-dire qui n'irritent pas la muqueuse. Sous l'effet de l'excitation, les parois vaginales se couvrent d'une sécrétion, plus ou moins abondante selon les femmes. Celle-ci est due à la transsudation des nombreux vaisseaux qui irriguent le vagin. Les vaisseaux se gonflent et laissent filtrer un liquide.

Plusieurs causes peuvent être à l'origine de l'absence de lubrification : une infection ou une inflammation génitale, les suites d'un accouchement, les séquelles d'une opération chirurgicale, une hygiène intime exagérée, ou avec des produits inappropriés, des changements trop fréquents de tampons hygiéniques ou encore l'utilisation d'un préservatif non lubrifié.

Il existe également des causes hormonales : l'insuffisance de sécrétion des oestrogènes et des hormones mâles. Cela se produit notamment au moment de la ménopause ou en cas d'aménorrhée (arrêt des règles). Il faut savoir aussi que des pilules contraceptives agissent directement sur la production de sécrétions vaginales.

Enfin, il arrive que certaines femmes n'osent pas demander à leur partenaire de respecter leur tempo personnel, et qu'elles acceptent une pénétration sans y être physiologiquement prêtes, quitte à ce qu'elle soit difficile et douloureuse.

En cas de manque de lubrification naturelle, l'utilisation d'un gel lubrifiant est conseillée pour faciliter les rapports. Ce gel peut être remplacé par un lait ou une huile pour bébé (sans alcool !) afin de donner une dimension moins médicale. Si le trouble perdure, il faut impérativement consulter un gynécologue, qui identifiera la source du problème.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2016 (13:18 PM)
    Vasline aka baakh !!!

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