Traîné en justice au sujet de la bande verte de Yoff : Mamadou Diop plaide pour sa défense

Malgré les accusations ‘graves’ qu’on essaie de lui faire porter, à propos de la vente de terrains sur la ‘Bande Verte’ qui lui vaut, actuellement, ses déboires judiciaires, le maire de Yoff clame son innocence. Dans une ‘lettre ouverte aux Sénégalais’, Me Mamadou Diop dit attendre que l’Etre Suprême décide de faire éclater la vérité et lui faire justice.

Mamadou Diop n’est pas celui qu’on croit mêlé dans des litiges fonciers à Yoff où il garde le fauteuil du premier magistrat. C’est tout au moins ce que l’intéressé déclare aux Sénégalais à qui il a adressé une lettre ouverte. En termes clairs, l’ancien maire de la ville de Dakar et leader politique de Bloc pour la démocratie et la solidarité (Bds) ne s’accuse de rien. Pour Mamadou Diop, le problème qui s’est, longtemps, posé et qui a, toujours, opposé l’Etat et les populations traditionnelles de Yoff, réside dans le conflit entre le droit traditionnel et la loi moderne de 1964 sur le domaine national. C’est devant cet état de fait, que le maire dit avoir pris son bâton de pèlerin pour intervenir au nom de la commune afin de régler le problème à la satisfaction de toutes les parties en cause que sont l’Etat, la commune et les populations. Cela, en initiant un plan d’aménagement de la ‘Bande verte’. Lequel a été approuvé par le conseil municipal et le conseil des dignitaires de la collectivité l’éboue du village. Auparavant, l’édile de Yoff souligne que c’est sur sa demande expresse, après de multiples démarches, que l’Etat et les autorités aéroportuaires ont accepté de lever les servitudes aériennes instaurées depuis la construction de l’Aéroport. Puisque sur la bande verte jadis constituée, essentiellement, de terrains de culture appartenant aux grandes familles traditionnelles léboues de Yoff et qui servait de zone de protection à l’Aéroport, il était impossible de construire sur les terrains.

Il était, dès lors, question, selon M. Diop, de réaliser d’une part les équipements collectifs nécessaires pour répondre aux besoins des populations et, d’autre part, de régulariser, sur le plan juridique et administratif, les terres non immatriculées. A l’en croire, une résolution avait, même, été adoptée donnant mandat à un comité mixte constitué de dignitaires, Frey, propriétaires traditionnels, promoteurs et communes. Ce comité avait pour mission de poursuivre les différentes opérations de mise en œuvre. ‘Le programme ambitieux prévu en 2002 dans le plan comprend entre autres, l’aménagement de 1 200 parcelles, la construction d’un lycée, d’une police, d’une caserne de sapeurs-pompiers, d’un village artisanal, d’un centre commercial, d’une sous-préfecture. Mais aussi d’une bibliothèque régionale, d’une maison de la femme, de lieux de culte, d’un cimetière, d’un terrain de sport national et enfin d’une voirie de grande circulation’, rappelle Mamadou Diop. Le vaste programme de réalisation et de transformation allait faire de la localité un nouveau pôle de développement économique et social.

Le programme, ainsi défini, a été soumis à toutes les autorités et services de l’Etat concernés par la Bande Verte. Il s’agit notamment du ministre délégué au Budget, du directeur de l’urbanisme, du gouverneur, du préfet de Dakar et du sous-préfet. C’est en ce moment que surviennent plus tard les litiges fonciers. Car, indique le maire de Yoff, compte tenu du fait que la commune ne dispose pas de moyens nécessaires - un budget de 80 millions en 2002 porté aujourd’hui, à 600 millions de nos francs - et que l’Etat n’était pas prêt à investir dans l’opération, la seule solution qui s’imposait à la commune, c’était le partenariat avec les demandeurs de parcelles. Cela, précise le maire de Yoff, dans la mesure où de nombreuses constructions irrégulières étaient en train d’être édifiées dans la zone de la ‘Bande Verte’. Il a été dès lors retenu des participations volontaires à l’aménagement avec, en contrepartie, des attributions provisoires de parcelles en attendant les attributions définitives, à la fin de l’opération ‘Aménagement’. Et pour Mamadou Diop, une telle expérience n’est pas nouvelle. Le maire de Yoff en veut pour preuve que cette opération a permis de bâtir les cités Apecsy 1 et 2, ainsi que le marché central de Yoff. Mamadou Diop estime donc que tous les problèmes qui sont soulevés, actuellement, à propos de la ‘Bande Verte’ ont, pour origine, les nombreux blocages d’ordre administratif rencontré dans l’exécution du Projet. ‘Le volumineux courrier disponible, actuellement, qui peut être consulté par toute personne qui le désire, atteste non seulement de la pertinence du projet mais, également, de notre sincérité et de notre intégrité dans cette opération de la Bande Verte’, déclare le maire. ‘J’ai la forte conviction que celle-ci peut être conduite, jusqu’à son terme, à la satisfaction des autorités de l’Etat, de l’institution communale et de la population’, écrit le premier magistrat de la commune de Yoff. Selon qui, c’est la seule voie de salut pour concilier les intérêts des parties.

En tout état de cause, avertit Mamadou Diop. ‘S’il y a, aujourd’hui, des retards concernant la gestion du projet d’aménagement de la Bande Verte, cela ne dépend pas de ma volonté, ni d’un esprit quelconque d’escroquer qui que se soit’. Et aux plaignants qui douteraient de sa sincérité, le maire de Yoff leur fait comprendre qu’ils pourront, toujours, récupérer leur mise. Et ce n’est pas parce que Mamadou Diop se reproche quoique ce soit qu’il parle ainsi. Mais, pour le maire, au moment où apparaît une lueur au bout du tunnel - puisqu’un accord se dessine entre l’Etat et l’autorité municipale - il est dommage qu’on semble transporter le problème qui n’est que d’intérêt public sur le plan personnel. ‘Tout le monde me connaît. Je n’ai jamais été, dans ma vie, un tricheur. Je n’ai pas besoin d’être malhonnête. Dieu, le très Miséricordieux, m’a tout donné. Ma seule ambition a toujours été d’accomplir mes charges avec honneur, imagination et dévouement’, déclare encore au peuple sénégalais le maire de Yoff qui espère, tout de même, que ‘Dieu qui est, toujours, du côté des justes et véridiques, m' ouvrira la voie du salut’. Mamadou Diop dit avoir appris très jeune, que Dieu seul est le Maître du destin des hommes et de toutes les autres créatures. ‘Je me dois donc d’être patient et d’attendre que l’Etre Suprême décide de faire éclater la vérité et me faire justice’, dit-il.