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Étude sur la présence des femmes Elles n’attirent pas trop l’armée, la police, la gendarmerie, la magistrature, ou pas du tout les sapeurs-pompiers, la douane et les eaux et forêts

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Étude sur la présence des femmes Elles n’attirent pas trop l’armée, la police, la gendarmerie, la magistrature, ou pas du tout les sapeurs-pompiers, la douane et les eaux et forêts
Au Sénégal, en dépit de tous les discours sur la politique du genre, ce n’est pas demain la veille qu’on atteindra une parité, même relative, dans les corps militaires et paramilitaires, et la magistrature. Ici, leur intégration reste très faible, et même nulle dans certains cas, comme l’atteste l’étude livrée par Fatou Sow Sarr, chercheuse à l'Institut fondamentale d’Afrique noire (Ifan), et intitulée : «Genre et sécurité au Sénégal, une intégration à poursuivre».


La journée d’hier, 08 mars, consacrée à la femme, a été le prétexte pour la chercheuse Fatou Sow Sarr d'évaluer la présence féminine dans les corps militaires et paramilitaires au Sénégal. Au moyen d’une étude intitulée : «Genre et sécurité du Sénégal, une intégration à poursuivre», dont l'objectif est, selon l’auteur, «de faire le point sur l'état de la prise en compte de la dimension-genre dans le secteur de la sécurité, afin d'y aider à la définition des politiques pertinentes d'intervention et d'assurer le suivi des réalisations et des progrès à partir d'indicateurs fiables». Dans ce document de quarante-trois (43) pages, Mme Sarr arrive à la conclusion que «l'intégration de la gent féminine au sein de la sécurité reste toujours faible». Pour preuve ? «Depuis qu'on a commencé à voir les femmes dans le système de santé militaire, elles ne sont que onze pour cent, c'est quand même encore très faible. Et la présence totale dans les services de sécurité de la police c'est moins de trois pour cent, même s’il y a six pour cent de Commissaires», dit-elle.

Aucune direction dans l’armée

Au sein de l'armée, la situation est pire : la chercheuse révèle qu'«aucune des institutions n'est dirigée par une femme». En effet, l'état-major général, les états-majors de terre, de mer et de l'air, les commandements de zones militaires, les écoles, le commandement de la formation, les quatre chaînes (opérations, logistique, administration et ressources humaines) restent la chasse gardée des hommes. Sur un autre plan, malgré le nombre important de nos représentations diplomatiques, «il n'y a aucune femme attachée militaire du Sénégal dans un autre pays» révèle Mme Sarr. Et ces constats reflètent leur effectif dans l’armée, qui ne compte que trois pour cent de femmes. Et «compte tenu de leur arrivée tardive dans le secteur, elles sont quasi-inexistantes dans les corps gradés, sauf dans le secteur de la santé où la femme la plus gradée a été promue lieutenant-colonel le 1er octobre», dit Mme Sarr. Chez les médecins-militaires, sur deux cent quatre-vingt (280) officiers, seuls onze virgule quatre pour cent, c’est-à-dire trente-deux (32) sont des femmes : «Un Lieutenant-Colonel, sept Commandants, treize Capitaines et Onze lieutenants».



Absence dans la gendarmerie,

légèrement corrigée en 2007

À cette absence de femmes gradées dans l'administration militaire s'ajoute une inexistence au niveau des officiers et sous-officiers, même si la promotion Ensoa 2009/2011 recèle dix (10) femmes sur cinquante (50) élèves sous-officiers et douze (12) filles sur vingt-neuf (29) à l’École militaire de santé. Chez les gendarmes, l'étude indique que pour corriger la quasi-absence de femmes, une politique a été instituée depuis 2007, qui leur assure cinquante (50) places dans un effectif de cinq cents (500) élèves. «Parmi les recrues de la deuxième promotion, deux femmes ont réussi le concours de l'École des officiers de gendarmerie», fait savoir la chercheuse, qui précise par ailleurs que «les femmes censées être recrutées avec le niveau du Bfem ont le Bac et parfois, une à deux années de formation universitaire».



Seuls 02% dans les effectifs

de la police en trente ans

S’agissant de la police, l'étude fait savoir que ce corps «a, dès le début des années 80, sur l'initiative de Médoune Fall, ministre de l'Intérieur, tenté l'expérience des femmes dans la police avec succès. Mais en vingt-cinq ans, il n'y a eu que près de 2% de femmes recrutés». Et pourtant, «lorsque les femmes intègrent l'école de police, elles subissent les mêmes épreuves que les hommes. Tous sont censés avancer de la même manière, mais, dans la réalité, les femmes ont été discriminées négativement», dénonce Mme Sarr. La preuve ? «C'est en 1999 que les femmes ont participé à leur première mission au sein des Nations-Unies avec Anna Sémou Faye (qui) a été la première à être proposée au Sahara Occidental».

Sapeurs-pompiers, douane,

eaux et forêts : des mysogines

Quant à l'administration pénitentiaire, elle n’emploie que deux cent huit (208) femmes, pour la plupart des Surveillantes de prison, sur effectif total de mille cinq cent vingt (1520) agents ; soit treize virgule trois pour cent. Et la majeure partie d'entre elles sont surveillantes de prison, avec une absence totale d'inspecteurs, dans les postes de direction de l'Administration pénitentiaire, d'officiers subalternes. Seules quatre (4) femmes ont le rang de Contrôleurs.

L’administration judiciaire ne fait pas aussi bonne figure, selon l’étude de Mme Sarr. «Les femmes (y) sont très peu représentées : cinq pour cent. Tous les postes clés : Directeur de Cabinet, Conseillers et Directions sont occupés par des hommes. On ne compte qu'une seule femme sur huit directions et dans la magistrature, elles ne représentent que quatorze pour cent de l’effectif».



14% des effectifs de la magistrature

Mais, il y a pire ! Au sein du Groupement national des sapeurs-pompiers, aucune présence féminine n'est signalée par l'étude, même si Mme Sarr note que «les sapeurs-pompiers ont demandé l'intégration de femmes en avril 2010 dans (leur) corps». Idem aux Eaux et forêts : pas de présence féminine. Chez les soldats de l'Économie, «les services de la Douane (qui) sont souvent en contact avec les femmes qui sont très présentes dans le commerce transfrontalier» ont une présence de femmes «quasi nulle», dit l’étude. «Or, il est parfois plus indiqué d'avoir une femme pour faire une fouille corporelle, afin de protéger la gent féminine contre les abus de pouvoir et le harcèlement sexuel», conclut la chercheuse.


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