L’historien sénégalais Ibrahima Thioub, a relevé jeudi à Dakar les impacts culturels encore "plus forts’’ de la traite esclavagiste sur les sociétés africaines contemporaines. "Les sociétés africaines vivent presque au quotidien ces conséquences sans s’en rendre compte’’, a dit le Professeur Thioub qui a rappelé le caractère universel de l’esclavage. "C’est comme une culture de destruction massive de biens de consommation voire de prestige", a-t-il souligné.
Le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) présentait une leçon inaugurale sur le thème "Les impacts des traites esclavagistes sur les sociétés africaines", en présence du nouveau ministre de la Culture, Abdoulaye Diop. Il inaugure ainsi une série de conférences prévue au Musée des civilisations noires sur le thème "Caravane et caravelle".
Pr Thioub, spécialiste de l’esclavage, a estimé qu’il ne faut pas chercher loin en regardant les lutteurs sénégalais parés de gris-gris, faisant remarquer que "c’est un très long héritage tiré de ce passé esclavagiste". "Il y’ avait ce règne de la peur qui a amené les sociétés africaines à investir dans l’imaginaire", a-t-il rappelé. Il a relevé que l’interdiction de sortir pendant la mi-journée et au coucher du soleil répandue dans la société sénégalaise d’aujourd’hui est aussi un héritage de la chasse aux esclaves.
Les impacts des traites esclavagistes sur les sociétés africaines sont aussi politiques et économiques, a poursuivi Ibrahima Thioub, le fondateur du Centre Africain de Recherches sur les Traites et l’Esclavage (CARTE) Sur le plan économique, a fait savoir Pr Thioub, "nous ne sommes pas une société de production, c’est un handicap qui nous poursuit et qui est à chercher dans ce passé esclavagiste. Nous n’avons pas cette culture de production".
"L’impact politique de la traite a introduit les armes et la violence", fait valoir le recteur de l’UCAD, spécialiste également de l’histoire moderne et contemporaine. L’historien qui a insisté sur la différence entre esclavage et traite des esclaves, a par ailleurs noté les conséquences sur le plan démographique de ce passé esclavagiste. Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a indiqué que cette leçon inaugurale du professeur Ibrahima Thioub participe à l’option du MCN d’explorer toutes les questions qui articulent l’histoire du monde noire des origines à nos contemporanéités actuelles. FKS/ASB/PON
9 Commentaires
Satar "veille & Alerte"
En Avril, 2019 (11:04 AM)Freelance
En Avril, 2019 (12:10 PM)Kilab
En Avril, 2019 (14:21 PM)Ce Professeur nous dit aussi que nous ne sommes pas une société de production...il faudrait qu'il se situe bien dans le temps. Avant l'esclavage, à l'époque des grands empires africains et en remontant jusqu'à l'Egypte antique nos ancêtres ont eu à produit tout ce dont ils avaient besoin. D'ailleurs , l'actuel Directeur meme du Musée des civilisations noires (Amady Bocoum l'a démontré dans sa thèse : "La métallurgie du fer au Sénégal : approche archéologique, technologique et historique". Arretons de commencer notre histoire sur l'esclavage et de le terminer sur l'esclavage et la colonisation. Il ne faut jamais arreter le temps historique, Cheikh Anta l'avait bien compris c'est pourquoi il est remonté chez nos ancêtres les plus lointains. Ces genres de spécialisation pour certains comme le Professeur Thioub à neutraliser le temps historique et de vivre dans un univers intellectuel ou tout tourne au tour de l'esclavage. En fin de compte ils ne contribuent pas à la véritable connaissance.
pour la metallurgie découverte sans doute avant le monde indo-européen l'Afrique est resté au stade du fourneau quand en Europe la métallurgie a continuellement évolué jusqu'aux hauts-fourneaux actuels ..... de toute façon il n'y a aucune contribution Africaine au niveau des mathematiques , physique , médecine , archiyecture etc....prenez en conscience une bonne fois pour toute et mettez vous au travailon est resté
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