UNIVERSITES - Grève des Personnels administratifs, techniques et de service : Une hausse de primes de 18 000 francs Cfa lève le mot d’ordre

La rencontre entre l’Intersyndicale des travailleurs des universités et le ministre de l’Education a abouti à des conclusions satisfaisantes, selon les syndicalistes. Ce qui a mis fin à la grève des Personnels administratifs, techniques et de service des universités (Pats) permettant ainsi la reprise du travail au sein des universités de Saint-Louis et de Dakar. Cette fin de grève est perçue comme une bouffée d’oxygène chez les étudiants qui préparent leurs examens.

«Seul le travail paie !». C’est du moins le cri de victoire lancé par Aboubakry Niane, président de l’Intersyndicale des travailleurs de l’Ucad, pour illustrer le résultat d’une lutte entreprise depuis une semaine. Oui, une semaine a suffi aux travailleurs des universités de Dakar et de Saint-Louis pour obtenir des résultats jugés satisfaisants. Selon le président de leur Intersyndicale, la rencontre d’hier (mercredi) avec la tutelle à laquelle avait pris part le ministre de l’Education, les recteurs des universités de Saint-Louis et Dakar, les directeurs du Coud et du Crous, a été sanctionnée par un consensus sur le respect des accords concernant la grille des primes et des indemnités, l’augmentation des salaires et des primes administratives spécialisées. Ces primes s’élevaient à 32 000 francs Cfa et, dès ce jour, elles vont passer à 50 000 francs et, à compter du 1er juillet 2006.

Nonobstant cette augmentation sur ce point, les travailleurs ne sont pas satisfaits. Ils ont obtenu un accord des autorités, selon lequel d’ici janvier 2007 cette même prime sera revue en hausse. Autre satisfaction, ce sont les prêts Dmc (Direction de la monnaie et du crédit) qui, selon Aboubakry Niane, peuvent s’élever entre 2 millions, 3 voir même 4 millions et se remboursent sans intérêt. Cette mesure entre en vigueur aussi en janvier 2007. C’est-à-dire à partir de cette date les employés pourraient faire des prêts pour obtenir des habitations.

Les deux parties s’étaient aussi accordées sur l’accroissement des compétences, qui peut se faire par la fréquentation des universités étrangères. D’ailleurs, 20 millions de francs Cfa sont subventionnés pour cela. Les membres de l’Intersyndicale des travailleurs des universités pensent qu’un plan de formation doit se faire au niveau du Coud et de l’Ucad.

Il leur a été aussi promis une révision du budget de l’Université et du Coud, jugé insuffisant par les travailleurs. Pour le président de l’Intersyndicale, si le budget diminue, il a des répercussions négatives sur les salaires des employés. Donc, à son sens, celui-ci doit être augmenté. Selon toujours notre interlocuteur, il faut satisfaire les intérêts de tous.

Le problème des indemnités n’était pas en reste lors des négociations. Une affaire à généraliser au niveau de tous les travailleurs. D’ailleurs, ceux à qui l’on doit des indemnités de suggestion se verront payés, à compter d’octobre 2004, a révélé M. Kane. L’augmentation des frais de mission à l’intérieur du pays est aussi acceptée par les autorités. Dans sa plate-forme revendicative, l’Intersyndicale avait demandé que le même traitement soit réservé à tous les syndicalistes, même s’ils sont de l’Ensa et de l’Encr. Car, ils défendent tous la même cause. Une grogne prise en compte par les autorités, de même que le renouvellement du parc automobile et des véhicules de transport du personnel et des ambulances pour les deux universités.

Le point sur lequel il n’y a pas de compromis se trouve être, pour le moment, les indemnités de logement. Mais, précise le leader de l’Intersyndicale, «nous n’allons pas lâcher prise, cette question reviendra toujours dans nos négociations». «Nous pensons, poursuit Aboubakry Niane, qu’il tiendra parole pour les questions à long terme. Du moins, c’est la confiance que nous plaçons à son égard.» La fin de cette grève a sonné comme un coup de grâce pour les étudiants qui, en cette période des examens, ne s’en remettaient qu’à Dieu en attendant la fin de la grève. «C’est exceptionnel, ça fait un bon moment que nous n’avons pas accès aux guichets pour acheter des tickets de repas. Nous étions aussi inquiétés pour le paiement de nos bourses et pour nos examens», nous apprend Soulèye Thiaré, étudiant en deuxième année de Sciences naturelles. Frederic Poissy, étudiant en 2e année des Sciences de la Terre, embouche la même trompette : «C’est une bonne chose, pour tous les étudiants, surtout pour ceux de la Faculté de médecine qui pourront recevoir leur résultat. Je m’inquiétais, déjà, pour un éventuel report de la date des examens, fixés à notre niveau pour le 10 juillet. De même, il n’est pas possible, en ce moment, de faire des recherches et des révisions.» «L’Intersyndicale n’a pas baissé, définitivement, les bras. En cas de non-respect de ce qu’il est convenu, elle n’hésitera pas à reconduire le mouvement», a laissé entendre son président.