Trois grandes et dernières cérémonies mettent fin au Carême chrétien engendrant, ainsi, l’entrée dans les festivités pascales. Ce sont le Vendredi saint, marqué par le traditionnel chemin de croix, le Samedi saint avec le Virgil pascal et le dimanche de Pâques où les chrétiens célèbrent la résurrection de Jésus en proclamant «Amen Alléluia…»
Vendredi saint ou «la Pâque de la croix». C’est l’un des grands rituels qui draine les catholiques vers la fête de Pâques. De nombreux catholiques considèrent cette journée comme la plus sombre de la Semaine sainte (dernière semaine du Carême chrétien). Car, c’est le jour du jeûne chrétien par excellence. Un jour où toute l’église se voile de noir, de sombre ou de violet (c’est selon), en signe de deuil.
Hier, à la paroisse dominicaine comme dans la plupart des églises de la capitale sénégalaise, les chrétiens sont entrés de plain pied dans la célébration pascale à travers le traditionnel «chemin de la croix». Puisque le Vendredi saint leur rappelle la passion du Christ, sa mort et sa sépulture. Voilà pourquoi, hier, les rues de la capitale et celles des différentes villes du Sénégal ont été prises d’assaut par les fidèles catholiques qui, dans une marche unanime, se sont remémorés le souvenir de la mort de Jésus et son ensevelissement. Un rituel, qui constitue un grand acte de foi et auquel doit sacrifier tout bon chrétien qui a bien fait son temps de carême, à en croire les prescriptions des évêques de l’Eglise sénégalaise, dans le mandement du Carême.
Interpellé sur cette grande cérémonie annuelle de la vie chrétienne, le père Léopold Gogah, de la paroisse dominicaine de Dakar confie que le chemin de croix est un moyen de méditer la passion du Christ. Selon lui, «le chemin de croix nous fait revivre les évènements de la passion de Jésus et nous fait réfléchir à la signification de ces évènements». Et, c’est la raison pour laquelle, la méditation de la passion avec le chemin de croix se fait en parcourant 14 stations. Des stations qui font penser aux «souffrances du Christ», mais surtout qui transporte le chrétien dans une méditation, tout en éveillant en lui, «un sentiment de compassion et de gratitude envers le Seigneur qui nous a aimé jusqu’au bout».
En effet, c’est au XIV et XVè siècles, que les franciscains prirent l’initiative d’inviter les fidèles qui venaient en pèlerinage à Jérusalem, à participer à la passion de Jésus en allant du tribunal de Pilate au Calvaire. Puis à partir du XVè siècle, pour ceux qui ne pouvaient aller à Jérusalem, ils firent des représentations des épisodes de la passion du Christ pour que l’on puisse méditer les souffrances de Jésus. C’est ainsi que naquit la dévotion au chemin de croix, dans les rangs des fidèles catholiques.
Depuis lors, dans la plupart des églises et des chapelles, on trouve un chemin de croix. Il consiste en 14 croix en bois, fixées sur les murs de l’église, accompagnées habituellement d’une peinture ou d’une sculpture représentant le sujet de la station. Ces croix sont disposées à des intervalles tels qu’elles jalonnent un chemin et pour qu’en les parcourant les fidèles fassent le tour complet de l’église.
Selon, Jean Traoré, un paroissien de l’église des Martyrs de l’Ouganda de Dieuppeul, le chemin de croix tourne habituellement en sens inverse des aiguilles d’une montre, mais ce n’est pas une règle générale. Car, pour ce qui est du Vendredi saint, explique-t-il, cette norme ne peut être respectée, étant donné que ce rituel se passe dans la rue. Mais, le chemin de croix tente-t-il de convaincre, «nous fait vivre avec amour notre propre croix. Puisque Jésus dit dans la Bible : ‘’celui qui veut marcher derrière moi, qu’il se renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive’’.»
En somme, cette cérémonie du chemin de la croix a pour origine le chemin parcouru par Jésus du prétoire au Calvaire (la Voie douloureuse). Ce sont les papes Clément XII et Benoît XIV qui fixèrent la forme du chemin de croix. Benoît XIV, en 1792, a demandé que l’on développe cette dévotion dont, cependant, l’Eglise n’a jamais fait une liturgie proprement dite. Outre, le chemin de croix, qui a eu lieu ce Vendredi Saint, les fidèles catholiques célébreront ce samedi le Virgil de pâques, dans l’espoir de clamer le dimanche, dès l’aube : «Alléluia, amen alléluia, le christ Jésus est ressuscité. Amen Alléluia.»
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