WEEK-END EN ENFER POUR DES PASSAGERS D’AIR SENEGAL : Retard de dix-sept heures à Paris

Un vol reporté deux fois de suite, retardé pendant dix-sept heures, une vie de misère dans un hôtel parisien « zéro étoile », un sandwich comme seul casse croûte durant tout le vol, un retour à Dakar par vol « très spécial »...Les passagers d’Air Sénégal international devant embarquer vendredi et samedi à l’aéroport d’Orly sont si fâchés qu’ils organiseront aujourd’hui un sit-in en face de la direction d’Air Sénégal.

Vendredi 28 soir- Les passagers d’Air Sénégal international devant rejoindre Dakar se présentent à l’aéroport d’Orly. C’est l’heure du vol. Ils s’impatientent et certains commencent à se poser des questions. Finalement, les responsables d’Air Sénégal arrivent. Ils leur font comprendre qu’il manquait une pièce à l’avion et que des techniciens étaient allés la chercher. Encore plusieurs heures d’attente. Les passagers meurent de sommeil et de fatigue et n’en peuvent plus. Face à leur détermination, Air Sénégal les informe qu’ils seront logés à ses frais dans des hôtels, en attendant samedi. Les passagers sont divisés en trois groupes : le premier est envoyé à l’hôtel Mercure, le deuxième à Ibis et la majorité à Euro Hôtel. À leur arrivée à Euro Hôtel, le troisième groupe de passagers est dans tous ses états : la direction les informe qu’ils ne mangeront que des hamburgers. Les passagers protestent, mais l’hôtelier explique que c’est ce qui a été convenu avec Air Sénégal. Le comble : le nombre de hamburgers sera même insuffisant et certains passagers dormiront sans avoir rien mis sous la dent.

Samedi 29 au matin- Les passagers reviennent à Orly, croyant le calvaire fini. Ils embarquent dans un avion. Ce sont les cris de joie et de soulagement. L’avion est sur la piste. Il commence son envol puis s’arrête violemment. C’est la panique générale. Les passages sont invités à descendre : l’avion a des problèmes. Retour à la case de départ. Air Sénégal international se retrouve avec des passagers de plus puisque ceux qui devaient embarquer ce même samedi rejoindront les passagers qui devaient prendre l’avion la veille. Une dame craque et tombe dans les pommes. Aux dernières nouvelles, elle était internée dans un hôpital à Paris.

Dimanche 30 au matin- Les passagers laissés en rade le vendredi et le samedi embarquent (enfin) dans le vol v7323A en direction de Dakar. La fin du calvaire ? Non. Les passagers qui s’attendaient à des entrées, des plats de résistance et des rafraîchissements entendront la surprise de leur vie : ils ne mangeront que des sandwichs au fromage ! Ils protestent et jugent la situation unique dans son genre d’autant qu’il n’existe aucun vol dans lequel le service se limite uniquement au sandwich. Après plusieurs heures de calvaire, les passagers débarquent à l’aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. Comme excuse, ils ne reçoivent que des lettres d’Air Sénégal international. Or, les lois votées récemment à Paris postulent que tout vol embarquant sur le territoire français et qui connaîtrait un retard de quatre heures doit rembourser le prix du billet. Pour protester, les passagers ont décidé d’organiser un sit-in aujourd’hui à 10 heures devant les locaux d’Air Sénégal international. Rencontrés à leur arrivée à Dakar, ils se sont passé le mot : « Air Sénégal ne nous respecte pas. Au moins, son directeur général devait nous accueillir et nous présenter des excuses ».

Joint hier au téléphone, Mactar Diop, responsable de la communication d’Air Sénégal international confirme effectivement qu’un de leurs avions était en panne à Paris, d’où le retard constaté dans le vol. Dans une lettre adressée aux passagers, Asi informe aussi que le retard était liée à la difficulté de trouver un avion de remplacement dans cette période de pointe marquée à la concentration des avions de location disponibles au Moyen Orient. Quid des conditions d’hébergement décriées par les passagers ? « Lorsqu’un passager n’embarque pas, il est toujours hébergé et nourri. Il ne faut pas que les gens exagèrent. Cependant, il peut arriver que compte tenu de l’heure tardive, les hôtels face à la fermeture de leur cuisine ne leur proposent qu’un menu restrictif. Cela nous est arrivé à nous une fois ». Le responsable de la communication d’Asi ne comprend aussi pas que les passagers s’indignent de n’avoir pas reçu des excuses du directeur général : « Il faut que ces passagers soient sereins. Ils ont déjà reçu les excuses du chef d’escale, au nom d’Asi. C’est trop demander à un directeur général, qui a d’autres choses à faire ».