Détendu, le visage radieux, parfois grave, Yékini a parlé avant le rendez-vous avec la presse qu’il avait lui-même fixé. Après sa troisième victoire sur Balla Bèye n°2, dimanche, aux journalistes qui le harcelaient de questions, le chef de file de Ndakaru demanda de réserver les plus croustillantes pour une conférence de presse à venir. Les confrères devront se contenter de miettes car, mardi soir, Yékini a accordé la primeur à Bantamba, l’émission spécialisée qu’anime Bécaye Mbaye sur la 2STv. Calfeutré dans un canapé en cuir bordeaux, le natif de Jaol, qui était vêtu d’un énorme maillot bleu de la Dream team (équipe nationale de basket américaine), a abordé toutes les questions. Sans esquive.
Comme l’on pouvait s’y attendre, Bécaye ouvre l’entretien par le secret de l’invincibilité de son hôte, 16 victoires et un nul en 17 combats. Yékini se réajuste et répond en fixant son interlocuteur droit dans les yeux. D’abord, le lutteur évoque son mental de fer et une exigence sans faille envers lui-même : ‘Je ne démords jamais. Et chaque fois que j’enregistre une victoire, je trouve toujours un moyen de me remettre en question.’ Plus loin dans l’entretien, Yékini dira que pour réussir dans la lutte - ce dont il peut déjà se vanter -, il faut être très grand de taille, avoir un poids proportionnel et maîtriser les fondamentaux de la discipline. Ensuite, ajoute-t-il, tout est une question d’une bonne préparation physique, technique et mentale.
Culminant à 198 centimètres pour 130 kilos environ, Yékini affirme avoir la lutte dans le sang grâce à ses origines faata faata et khaalé (des variantes de l’éthnie sérère). Mais, ces dispositions naturelles ne suffisent pas pour s’imposer dans l’arène comme il le fait depuis 1997. En effet, le leader de l’écurie Ndakaru a confié qu’il s’emploie sans cesse à se renforcer d’acquis en suivant munitieusement et avec la plus grande discipline un programme de travail chargé. ‘Tous les jours, par exemple, je sacrifie à la prière de l’aube à l’heure due après avoir au préalable effectué ma première séance d’entraînement de la journée. Il m’arrive de prier à cette heure matinale à la mosquée du coin. Sinon, je le fais à la maison avec mes proches.’
Au plan mystique, Yékini s’est également montré très bien assis. Et ça compte. Disciple de la confrérie tidjane, le lutteur a révélé qu’il pratique assidûment le Laazim (pratiques recommandées à ses disciples par Cheikh Ahmed Tidjane Charif Rta, le fondateur de la confrérie). Sans doute pour convaincre les plus sceptiques, il a récité devant la caméra un long extrait des paroles saintes. Toujours dans le même chapitre, répondant à Bécaye qui lui demandait s’il se servait à la fois du Coran et de la magie pour s’imposer dans l’arène, le triple tombeur de Balla Bèye n°2 a acquiescé, indiquant que chaque nom de Dieu, combiné ‘avec autre chose’, comporte des bienfaits. ‘C’est connu de certains, pas de tout le monde’, soutient Yékini.
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